Notre cerveau peut-il prédire l'avenir ?

La voyance, l’astrologie ou encore le tarot : nombreuses sont les disciplines qui affirment prédire l’avenir. Mais désormais, c’est à notre cerveau que la science prête cette faculté

Martina Lamberti, étudiante en neurophysiologie clinique, a présenté il y a quelques jours sa thèse à l’Université de Twente (Pays-Bas). Dans cette dernière, la doctorante revient sur ses recherches concernant la capacité de prédiction. Elle s’est intéressée à cette fonction d’anticipation, essentielle à l’exécution efficace des actions dans la vie courante.

La capacité à prédire liée à la mémoire à court terme

Les recherches effectuées par Martina Lamberti révèlent le lien, déjà théorisé auparavant, entre la prédiction et la mémoire à court terme. Cette dernière retient les informations pendant quelques secondes avant de les fixer dans la mémoire à long terme pendant le processus du sommeil.

En utilisant des modèles in vitro de réseaux de neurones de rats, les scientifiques ont étudié comment ces mêmes neurones utilisent des informations passées récentes pour prédire les stimuli futurs. Les mécanismes cellulaires impliqués dans la mémoire et la prédiction seraient donc les mêmes, et les deux processus sont étroitement reliés. En revanche, le phénomène est beaucoup moins dépendant de la mémoire à long terme, donc après plusieurs minutes, jours ou même années.

Une avancée encourageante pour les maladies neurodégénératives

Bien qu’il ne soit pas encore possible de prédire le prochain résultat de la loterie ou la météo pour vos prochaines vacances, cette découverte reste une très bonne nouvelle.

En effet, en comprenant mieux le processus de mémoire et de prédiction, les scientifiques pourraient expliquer certaines fonctions complexes de prise de décision du cerveau. Cela permettrait de mieux comprendre les troubles neurologiques qui impactent ces mêmes fonctions, dont les maladies neurodégénératives comme la maladie d’Alzheimer.

Par exemple, les chercheurs pourraient découvrir pourquoi les patients atteints de cette maladie ont des difficultés à se souvenir de moments à court terme, mais aussi à prendre des décisions au quotidien. Or, comprendre le processus de ces problèmes est le meilleur moyen de parvenir à de meilleurs traitements.