Les étés s’annoncent de plus en plus chauds et l’accélération du réchauffement climatique ne devrait pas inverser la tendance, à en juger le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), publié en mars 2023 : la décennie 2011-2020 a été la plus chaude qu’ait connu notre planète depuis environ 125 000 ans. Dixit les experts du climat, le dépassement du niveau de réchauffement global de 1.5°C par rapport à l’ère pré-industrielle sera atteint dès 2030, quels que soient les efforts de réduction des émissions mondiales de CO2 déployés.
La planète suffoque et par ricochets, cette montée des températures affecte l’écosystème et la santé globale. Les effets délétères du réchauffement climatique sur la santé sont de plus en plus documentés par les scientifiques, qui mettent en garde contre le développement à court et moyen terme de certains troubles et maladies.
Des accouchements prématurés
Dernière illustration en date : une étude parue dans The Lancet le 22 juin 2023, qui conclut que la chaleur extrême et les périodes prolongées d'exposition à la chaleur augmente le risque d'accouchement prématuré. En analysant les données sur les naissances de grossesses uniques d'un centre de soins tertiaires de Hambourg, en Allemagne, entre 1999 et 2021, les scientifiques ont déterminé le risque relatif de naissance prématurée associée à la chaleur. Leurs résultats montrent que dans une région géographique au climat tempéré, le stress thermique causé par des températures ambiantes élevées augmente le risque d'accouchement prématuré. Les chercheurs ont également mis en évidence une période critique d'exposition à la chaleur pendant les âges gestationnels de 34 à 37 semaines.
Autre fait intéressant, les grossesses avec un fœtus de sexe féminin étaient plus sujettes aux naissances prématurées associées au stress thermique. "L'exposition à la chaleur était associée à une modification de la résistance vasculaire dans l'artère utérine", expliquent les auteurs de l’étude.
Si les femmes enceintes pourraient être affectées par le réchauffement climatique, le phénomène se révèle un réel enjeu de santé publique, au regard des répercussions directes ou indirectes sur la santé humaine.
Medisite vous dresse la liste des maladies qui progressent à l’ombre du réchauffement climatique.
Le coup de chaleur
L’hyperthermie (ou coup de chaleur) survient quand le corps en surchauffe n’arrive plus à réguler sa température (habituellement comprise à 37 ou 37, 5°) et dépasse dangereusement les 40 °. Considéré comme une urgence vitale, le coup de chaleur, quand il survient au repos et non à l’effort, s’observe particulièrement chez les personnes âgées et les bébés, mais il peut toucher n’importe qui.
Les professionnels de santé multiplient les mises en garde : avec les canicules et la multiplication des périodes de fortes chaleurs, le risque de coup de chaleur est particulièrement à redouter. L’épuisement, des maux de tête, des vertiges, ou encore des nausées sont autant de signes qui doivent alerter.
Des atteintes neurologiques
Chez les plus fragiles, le coup de chaleur peut s’aggraver : quand le corps dépasse les 40 ° et frise les 42°, l’hyperthermie peut s’accompagner de troubles neurologiques comme des hallucinations, des convulsions ou le coma.
La déshydratation
Sous l’effet de la montée du mercure, le corps élimine plus d’eau par la sudation ou par les urines. Le risque de déshydratation fait partie des symptômes bien connus des fortes chaleurs, duquel il convient de se préserver en s’hydratant régulièrement et en évitant de s’exposer trop longtemps au soleil.
Un conseil : n’attendez pas d’avoir soif, c’est le premier signe que votre organisme est en manque d’hydratation.
Des risques cardiovasculaires
Les températures extrêmes, manifestation patente des dérèglements climatiques, mettent à l’épreuve la santé cardiaque des personnes au terrain fragile (hypertension, AVC, insuffisance cardiaque…).
Le réchauffement climatique et son corollaire la chaleur, exposeraient ainsi les plus fragiles aux accidents vasculaires-cérébraux (AVC). En cause, la déshydratation qui épaissit et concentre le sang dans les vaisseaux, favorisant les caillots sanguins" et l’obstruction des artères.
L'hyponatrémie
Effet méconnu des températures suffocantes, l’hyponatrémie. Cette diminution de la concentration de sodium dans le sang, constitue une complication liée à la chaleur qui peut s’observer chez certaines personnes à risque (personnes âgées, maladies chroniques ou personnes qui prennent certains médicaments comme des diurétiques).
A la différence des personnes en bonne santé, il est déconseillé de boire plus d’1,5L d’eau par jour et de s’hydrater avec de l’eau seule, même quand le mercure grimpe. Il est également conseillé de consommer des aliments présentant un bon apport en eau (pastèques, melon, etc).
Les maladies virales transmises par les moustiques
Dengue, Virus du Nil Occidental, Zika, Chikungunya… Autant de maladies transmises par des piqûres de moustiques tigres de type Aedes albopictus dont la prévalence devrait augmenter à la faveur du dérèglement climatique et de l’élargissement de leurs aires de répartitions géographiques. Cette prolifération des moustiques pourrait faire craindre une résurgence de nouvelles épidémies dans les années à venir.
Le paludisme, une maladie parasitaire, pourrait elle aussi gagner du terrain.
L'asthme
Le réchauffement climatique augmente la concentration des polluants dans l’atmosphère, faisant tousser les allergiques. La muqueuse respiratoire trinque, exposant aux crises d’asthme. Le lien direct entre l’asthme et le réchauffement climatique a été établi par différentes études.
Outre l’asthme, les bronchites font partie des autres maladies respiratoires dont le nombre de cas devrait grimper également.
Les maladies allergiques
L’accroissement de la pollution de l’air ne fait pas seulement tousser, elle fait aussi éternuer et pleurer les yeux des personnes sensibles aux allergènes : les rhinites et les conjonctivites devraient elle aussi connaître une augmentation.
Les insomnies
Pour s’endormir, le corps a besoin de baisser sa température. Cette régulation thermo-corporelle se trouve entravée sous l’effet des vagues de chaleur, expliquant pourquoi les troubles de l’endormissement et des insomnies sont plus fréquents en période de canicule.
Des troubles mentaux
Le réchauffement climatique peut aussi perturber la santé mentale. Parmi les manifestations indésirables qui ne sont pas à écarter : le stress thermique (lié à la chaleur), le syndrome d’éco-anxiété (une anxiété liée aux bouleversements environnementaux), la dépression, voire des tentatives de suicides chez les plus fragiles.
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