Les antidépresseurs, traitement pris au long cours pour soulager les patients atteints de dépression, présentent une zone d’ombre au tableau. D’après une nouvelle étude menée par Jonathan Henssler, chef de la Clinique de psychiatrie et de psychothérapie à l’Hôpital de la Charité de Berlin, les personnes arrêtant les antidépresseurs présentent des symptômes de sevrage. Un patient sur six serait concerné par ces symptômes.
D’après les divers professionnels participant à cette étude, ces symptômes sont apparus chez une minorité de patients, soit 31 % d’entre eux. Parmi ce spectre de patient présentant des troubles liés au sevrage, 1 sur 35 a rapporté ressentir des effets graves d’un sevrage, rapporte l’étude.
Les antidépresseurs sont-ils une drogue ?
Les médecins prescrivant ce genre de traitements préviennent habituellement des possibles vertiges, nausées ou encore des troubles du sommeil. Ces symptômes peuvent s’avérer complexes à gérer au quotidien, d’autant plus que certains patients peuvent être sujet à des maux de tête et sont généralement plus irritables. Ces effets néfastes post-traitement pourraient, d’après l’étude, durer plusieurs jours voire plusieurs semaines.
Les effets de sevrage d’antidépresseurs, aussi appelés le “syndrome d’arrêt”, étaient déjà connus des professionnels de santé. Ceux-ci remarquaient l’apparition de bouffées de chaleur, de frissons, d’accélération du transit et de l’anxiété, comme le rapporte le site Allo Docteurs. Mais cette étude a approfondi les causes et conséquences du phénomène. Ainsi, le Professeur Christopher Baethge, exerçant à la Clinique de psychiatrie et de psychothérapie de Cologne, incite à ne pas minimiser cet effet de sevrage : “les symptômes de sevrage sont réels et les patients doivent être informés, surveillés et soutenus lorsqu’ils surviennent”, et précise, malgré le peu d’effets graves recensés par l’étude, “mais nous n’affirmons pas pour autant qu’ils sont rares ni, à l’inverse, particulièrement fréquents”.
Est-ce dangereux ?
Pour autant, ce traitement n’est pas similaire à une drogue. L’étude rapporte que les symptômes reliés à cet état de sevrage sont similaires à ceux présentés à l’arrêt de certains médicaments, comme la cortisone ou les antihypertenseurs. Ils ne présentent pas, en revanche, les même effet qu’un sevrage d’alcool, et, à priori, pas d’effet de dépendance.
Les professionnels ayant menés l’étude ont également observé que certains antidépresseurs présentaient plus de risques, notamment l’imipramine, la paroxétine, la desvenlafaxine ou la venlafaxine. Les médecins confirment que ces résultats “ne doivent en aucun cas conduire à cesser de prescrire les médicaments concernés, mais à mieux informer – tant les patients que les soignants –sur leur interruption”.
Dans tous les cas, cette étude ne doit pas vous pousser à arrêter un traitement sans en avoir discuté préalablement avec votre médecin. Comme le précise l’étude, ces troubles restent passagers, il faudra donc patienter un peu avant de voir ces symptômes disparaitre.
Les différents symptômes causés par l'arrêt du traitement
D'après une étude menée en allemagne, l'arrêt d'un traitement d'antidépresseurs pourrait causer différents symptômes similaire à un sevrage. Plusieurs symptômes sont relativement communs, d'autres sont plus difficiles à supporter.
Un symptôme mental
Cet arrêt, qu'il soit brutal ou non, peut causer un sentiment de stress constant et d'anxiété. Généralement, la personne aura tendance à se renfermer sur elle-même.
Des problèmes de sociabilité
Dans les cas répertoriés, on retrouve également l'irritabilité. Les petites réflexions, certains gestes, certaines situation, tout semble mettre à cran les peronnes qui subissent ce sevrage.
Des troubles du sommeil
Il est aussi fréquent pour ces personnes d'avoir des difficultés à l'endormissement, des réveils en pleine nuit. Des insomnies qui disparaissent noramalement au bout de quelques jours ou quelques semaines.
Un sentiment de mal-être physique
Si le mental peut être atteint, certains aspects physiques peuvent aussi être ressentis. Il arrive notamment que ce sevrage déclenche des nausées.
Des douleurs persistantes
Il arrive aussi que la personne ait des mots de tête régulièrement. Peu à peu, les symptômes de sevrage devrait disparaitre. Un médecin référent pourra éventuellement prescrire des anti-douleurs contre ce symptôme.
Attention aux vertiges
Il est également possible de ressentir des sensations de vertiges associées aux maux de tête. Ce symptôme de sevrage est complexe à gérer car il peut subvenir à n'importe quel moment. 31 % des patients examinés lors de l'étude auraient ressenti ces effets de sevrage.
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