Plus de 100 000 personnes aux États-Unis sont devenues allergiques à la viande rouge depuis 2010 à cause de plusieurs symptômes étranges déclenchés par des piqûres de tique, d’après un rapport du gouvernement américain publié le 27 juillet 2023. Il se pourrait par ailleurs que ce nombre soit sous-évalué, d’après les autorités sanitaires américaines : beaucoup de personnes pourraient être concernées sans le savoir.
Allergie à la viande rouge : 450 000 Américains concernés à cause des tiques
En outre, un deuxième rapport estime que 450 000 Américains ont développé cette allergie. Cela en fait la dixième allergie alimentaire la plus courante aux États-Unis, d’après l’allergologue Scott Cummins, qui a mené deux études sur le sujet avec l’Université de Caroline du Nord. Celles-ci ont été publiées par les Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC), la principale agence fédérale des États-Unis en matière de protection de la santé publique.
Les autorités de santé américaines cherchent néanmoins à rassurer : personne n’est mort de cette condition médicale, bien que de nombreuses personnes ayant développé cette allergie se disent abasourdis, voire terrifiés. Cette réaction allergique porte un nom : le syndrome de l'alpha-Gal.
Comme l’explique La Revue médicale suisse : “L’allergène principal de la viande rouge est l’alpha-gal (galactose-alpha-1,3-galactose) présent dans les viandes et tissus des mammifères non primates. Il peut entraîner des anaphylaxies immédiates IgE-médiées, dont les symptômes sont typiquement à distance de la prise alimentaire, le plus souvent 3 à 6 heures après l’ingestion. Les réactions comprennent souvent, voire uniquement, des manifestations gastro-intestinales, mais peuvent aller jusqu’à des anaphylaxies de stade IV.”
Probablement plus de tiques, mais aussi plus de dépistages
L’alpha-gal est également présent dans la salive des tiques. Des scientifiques avaient déjà observé le syndrome de l'alpha-Gal chez des patients ayant pris un traitement contre le cancer, celui-ci étant fait à partir de cellules de souris. Cependant, ce n’est qu’en 2011 que, pour la première fois, des chercheurs ont découvert que ce syndrome pouvait également survenir après une piqûre de tique.
C’est une espèce particulière de tique qui serait responsable de ce syndrome : l’amblyomma americanum. Cet acarien est essentiellement présent dans l’est et le sud des États-Unis. L’un des deux rapports du gouvernement américain publiés le 27 juillet 2023 s’est basé sur les résultats de dépistage du syndrome de l'alpha-Gal (entre 2017 et 2022). Les auteurs de cette étude ont noté que le nombre de personnes ayant obtenu un test positif était passé de 13 000 en 2017 à 19 000 en 2022.
Comment expliquer cette progression ? D’après les auteurs de ce rapport, il se pourrait que la tique amblyomma americanum se propage de plus en plus, mais aussi que les Américains soient de plus en plus en contact avec elles, et que les médecins, désormais mieux informés sur les maladies liées aux tiques, décident de dépister davantage.
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