Prendre sa voiture lorsqu’on ne vit pas dans une grande ville desservie par de nombreux transports en communs est essentiel pour pouvoir se déplacer. Bien pratique, la voiture permet en effet à de nombreux Français de pouvoir se déplacer au quotidien. Mais arrivé à un certain âge, conduire n’est plus si facile qu'il y a quelques années. Nos réflexes diminuent, nos capacités visuelles également, on peut rapidement devenir un danger pour soi mais également pour les autres. Mais quand doit-on se remettre en question et envisager d’arrêter de conduire ? Une étude a tenté de répondre à cette question.
Déclin cognitif : premier signe qu’il faut arrêter de conduire
Des chercheurs de la faculté de médecine de l'université de Washington à Saint-Louis (Etats-Unis) ont révélé, dans une étude publiée le 22 mai 2024 dans la revue Neurology, certains signes qui doivent pousser à arrêter de conduire.
Pour parvenir à ses conclusions, l’équipe a étudié 283 personnes âgées en moyenne de 72 ans, qui conduisaient au moins une fois par semaine et qui ne présentaient aucun trouble cognitif au début de l'étude. Le but ici était de savoir quand et pourquoi chaque participant avait arrêté de conduire. Les participants ont subi des tests cognitifs au début puis chaque année pendant 5,6 ans en moyenne. Les 283 personnes de la cohorte ont également subi des scintigraphies cérébrales et ont fait don de liquide céphalo-rachidien au début de l'étude, puis tous les deux à trois ans, afin que les chercheurs puissent rechercher des signes moléculaires de la maladie d'Alzheimer.
Les analyses des données ont permis d'identifier 2 grands facteurs prédisant l’arrêt de la conduite dont les troubles cognitifs. « Les personnes qui répondaient aux critères de déficience cognitive avec un score de 0,5 ou plus au CDR (échelle d’évaluation clinique de la démence) étaient 3,5 fois plus susceptibles d'arrêter de conduire que celles qui restaient à zéro, et les personnes ayant des scores inférieurs au PACC (score composite cognitif préclinique de la maladie d'Alzheimer) étaient 30 % plus susceptibles d'arrêter de conduire que celles qui ne l'étaient pas », précise le communiqué publié à la suite de cette étude.
Les femmes seraient quatre fois plus susceptibles que les hommes d'arrêter de conduire
L’étude a également souligné le fait que les femmes seraient quatre fois plus susceptibles que les hommes d'arrêter de conduire par rapport aux hommes. « Nous savons, grâce à des études antérieures, qu'il n'y a pas de différence dans la capacité de conduire entre les hommes et les femmes», a déclaré Ganesh M. Babulal, auteur de l’étude. « Ce que nous avons montré dans des travaux antérieurs, c'est que les femmes sont souvent plus conscientes de leurs capacités, sont plus disposées à admettre qu'elles ne sont plus capables de conduire en toute sécurité et planifient plus à l'avance leur transition vers la conduite automobile que leurs homologues masculins. Il est fortement recommandé aux conducteurs masculins âgés de discuter de la conduite avec leurs médecins et d’envisager d’arrêter de conduire plus tôt. »
Arrêt de la conduite : les médecins peuvent accompagner leurs patients dans cette démarche
Ganesh M. Babulal a expliqué dans le communiqué publié à la suite de l’étude que les médecins devraient davantage accompagner leurs patients âgés qui rencontrent des difficultés dans la conduite. Les patients peuvent en effet se sentir facilement désemparés. « Il y a des choses que nous pouvons faire pour aider les gens à s'adapter aux changements liés à l'âge », a déclaré l’auteur de l’étude.
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