Prise pour morte, une femme de 74 ans "ressuscite" au funérarium

Le fait-divers aux allures de vaudeville, aurait de quoi faire sourire les plus cyniques, s’il ne connaissait pas un dénouement tragique.

Dans l’Etat du Nebraska aux Etats-Unis, une septuagénaire a été déclarée morte "deux fois". La BBC se fait l’écho de ce scénario dramatique et insolite, qui a agité la presse locale lundi 3 juin.

La victime de cette histoire s’appelait Constance Glantz : à 74 ans, celle-ci a été déclarée morte alors qu’elle respirait encore.

La méprise incroyable s’est déroulée entre les murs de la maison de retraite où elle résidait, près de Lincoln, la capitale de l’Etat du Nebraska. Après l’avoir prise pour morte, la maison de retraite a contacté l’entreprise locale de pompes funèbres. L’équipe a transporté le corps de la défunte présumée au funérarium… Avant de s’apercevoir deux heures plus tard que la victime était bel et bien bien vivante. Voyant qu’elle respirait encore, le personnel a immédiatement pratiqué une réanimation cardio-pulmonaire.

La "ressuscitée" a été transportée à l’hôpital, en vain. Peu de temps après, Constance Glantz est décédée pour de bon, donnant lieu à une deuxième déclaration de décès.

Cette histoire à l’issue tragique fait l’objet d’une enquête, à l’heure où sont écrites ces lignes.

Parmi les interrogations en suspens : il s’agit de comprendre comment la résidente a pu être prise pour morte par la maison de retraite, alors même qu’aucun médecin légiste n’était venu constater son décès.

Ben Houchin, chef adjoint du bureau du comté de Lancaster, interrogé lors d’une conférence de presse lundi, ne croit pas à la thèse selon laquelle la maison de retraite aurait voulu la mort de la septuagénaire. Il défausse aussi les pompes funèbres de toute responsabilité, puisque par leur assistance, la femme a pu être réanimée. "Il s'agit d'un cas très inhabituel" a-t-il concédé. "Je fais ce travail depuis 31 ans et rien de tel n'a jamais été fait jusqu'à présent".

Quant à la question de savoir pourquoi aucun médecin légiste n’avait été dépêché sur les lieux lors du "faux" premier décès de Mme Glantz, celle-ci trouve une explication. La résidente avait été placée en soins palliatifs et les circonstances ne relevaient pas de la compétence d'un médecin légiste, dixit le shérif, relayé par la BBC. Le mystère reste donc entier.

Un cas non isolé de "double décès"

Les résultats de l’examen post-mortem, réalisé mardi, devraient éclairer davantage les enquêteurs. Ceux-ci ne sont pas attendus avant 12 semaines.

Constance Gantz n’est pas un cas isolé de personne déclarée morte à tort. En juin 2023, une Equatorienne de 76 ans, que l’on pensait décédée d’une attaque cérébrale, avait été placée dans un cercueil et emmenée dans un salon funéraire. Celle-ci avait été retrouvée vivante cinq heures plus tard alors qu’on ouvrait le cercueil pour changer ses vêtements. Là aussi, le soulagement fut de courte durée : elle s’est réellement éteinte quelques jours plus tard.

Autre exemple en 2022, à Tarragone en Espagne : un homme avait été déclaré mort par erreur et transporté à la morgue, avant qu'on découvre qu'il était en vie.