La France est la lanterne rouge européenne. Seuls 40 % des Français sont formés aux gestes de premiers secours (ou gestes qui sauvent) quand le chiffre grimpe à 80 % en Allemagne, en Norvège ou en Autriche. Avec des conséquences directes sur le taux de survie des victimes.
Le scénario le plus probable ? Un proche et au domicile
La grande majorité des malaises arrivent à la maison. Les arrêts cardiaques par exemple, qui font 50 000 morts chaque année, surviennent au domicile dans 70 à 80 % des cas.
A cela s’ajoutent les accidents domestiques et les chutes, plus courantes et souvent plus graves quand on avance en âge, car on perd en fluidité de mouvement.
On doit donc pouvoir compter les uns sur les autres dans le cercle familial ou amical restreint, car la prise en charge par les services de secours se compte généralement en plusieurs dizaines de minutes. Dans certains cas, c’est déjà trop long.
Moins de séquelles grâce aux gestes de premiers secours
“En cas d’arrêt cardiaque, explique Thibaut Antoine Pollet, président de la société Locacoeur qui organise des formations aux gestes de premiers secours partout en France, c’est une question de minutes. Avec un massage cardiaque efficace, on gagne de précieuses minutes jusqu’à l’arrivée des secours, et ainsi on diminue les risques de séquelles.
Certes, le geste peut être technique et pour que le massage soit parfaitement réalisé, il faut que l’enfoncement de la cage thoracique soit de 4 à 6 centimètres, mais il est toujours préférable de mal réaliser un massage cardiaque plutôt que de ne rien faire.”
Même constat pour d’autres types d’accidents ou de malaises. Savoir mettre la personne victime en position latérale de sécurité (PLS) évite d’éventuels étouffements par le passage de liquide depuis la bouche vers les poumons. La pose d’un garrot en cas d’hémorragie peut aussi sauver des vies.
Avoir confiance en ses capacités
“Souvent les personnes hésitent à se former car elles ont peur de mal faire mais surtout de porter la responsabilité d’une erreur dans un geste, constate Thibaut Antoine Pollet. Au contraire, il faut savoir que l'on peut être poursuivi pour non assistance à personne en péril alors que la loi nous protège (décret 2007-705) si nous réalisons mal un geste. Il faut donc être rassuré sur ce point.”
Des protocoles simples et accessibles
Se former aux gestes de premier secours, c’est aussi être plus réactif dans une situation de stress (souvent la victime est un proche) et intégrer des réflexes simples (mais essentiels) comme sécuriser l’environnement, recueillir des informations importantes pour les secours (la personne est-elle consciente par exemple), alerter, etc. Parallèlement, vous apprendrez à utiliser un défibrillateur, réaliser un massage cardiaque ou mettre en PLS.
Il existe aussi des formations complémentaires ou des programmes plus complets, pendant lesquels vous pourrez apprendre d’autres gestes (comme la pose d’un garrot).
Où se former ?
Il est très facile de trouver une formation à proximité de chez soi. “Les mairies sont de très bons relais, précise Thibaut Antoine Pollet, nous avons beaucoup de contrats avec ce genre d'institutions. Nous intervenons aussi dans les résidences seniors, et nous avons formé très récemment un couple de nonagénaires à Brive. Les seniors sont un public intéressant pour nous car ils reproduisent parfaitement les gestes mais posent aussi des questions très pertinentes.”
La Croix-Rouge Française organise également des formations toute l’année. Une fois la formation en poche, il est conseillé de refaire un petit stage tous les ans, pour ne pas oublier ce que l’on a appris en formation.
Interview de Thibaut Antoine Pollet, président de la société Locacoeur
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