Nature : vivre près d'espaces verts permettrait de vieillir moins vite Adobe Stock

Vivre dans la nature entouré de végétation permettrait de freiner le vieillissement biologique ! De précédentes études avait déjà prouvé que vivre près des arbres aidait à prévenir les dommages vasculaires et que se promener en forêt prévenait le stress, on apprend désormais que la nature nous aide à rester jeunes.

Dans une étude publiée le 30 août dernier dans la revue Environmental Health Perspectives, des chercheurs australiens de l’université Monash ont en effet, démontré le lien entre la présence de végétation dans son environnement (plantes, jardins, parcs, buissons) et le ralentissement du vieillissement biologique. L'objectif des scientifiques était d'évaluer la corrélation entre la verdure environnante et le vieillissement biologique basé sur la méthylation de l'ADN.

L'étude a été réalisée sur 479 femmes australiennes dans 130 familles. "Nous avons effectué des recherches dans la littérature médicale avant de nous lancer dans ce projet et n'avons pu trouver qu'un seul résumé, présenté lors d'une conférence, mais jamais rédigé et publié dans une revue à comité de lecture, qui abordait ce sujet", précise Rongbin Xu, auteur principal de l'étude.

Le chercheur précise que ce travail "s'était concentré sur les nourrissons et comparait leur âge gestationnel biologique avec la végétation environnante entourant la mère pendant la grossesse". Il précise que c'était donc selon lui une "application assez différente de notre étude actuelle". Face à une population mondiale vieillissante en raison d'une longévité accrue et des taux de natalité en baisse, comprendre comment prolonger l'espérance de vie en bonne santé était pour les chercheurs une priorité.

Un rôle dans la réduction du vieillissement biologique accéléré

Ils se sont donc intéressés à l'un des marqueurs les plus forts du vieillissement biologique : les changements de méthylation liés au vieillissement trouvés dans l'ADN d'un individu. En effet, le vieillissement biologique peut provoquer le recouvrement de certaines sections de l'ADN par des molécules de méthyle. À l'inverse, le vieillissement peut également réduire la méthylation dans d'autres domaines, entraînant une surexpression des gènes, qui peut être tout aussi nocive. Les chercheurs ont donc souhaité mesurer l'âge biologique d'une personne en le comparant à son "âge ADN".

Bien que les changements de méthylation soient inévitables, il est, en effet, possible de calculer ainsi l'accélération du vieillissement biologique qui est influencé par les comportements alimentaires, l'exercice ou l'environnement.

"Nous avons supposé que la quantité de verdure dans l'environnement immédiat d'une personne pouvait jouer un rôle dans la réduction du vieillissement biologique accéléré", explique Rongbin Xu. Selon lui, "un degré élevé de densité de végétation locale (jardins, parcs, buissons…) peut réduire le stress mental, offrir un espace d'interaction sociale, encourager l'activité physique et réduire les dommages causés par la pollution atmosphérique et la chaleur. Étant donné que ce sont tous des déterminants d'une bonne santé, cela a rendu sens qu'il peut y avoir un lien".

Une réduction de 3% de la mortalité

Les chercheurs ont exploité les données existantes de l'étude Australian Mammographic Density Twins and Sisters, qui avait précédemment exploré les liens entre les facteurs environnementaux, génétiques et liés au mode de vie et la densité du tissu mammaire. Les niveaux de méthylation de l'ADN ont été analysés en laboratoire via des échantillons de sang et l'âge "ADN" a été calculé pour chacune des 479 participantes. Dans un deuxième temps, les chercheurs ont cartographié les niveaux de végétation à proximité des domiciles des participantes, qui ont dû accepter de fournir leurs adresses résidentielles converties en coordonnées à l'aide d'une interface Google Maps.

Résultat, les chercheurs ont bien constaté un lien entre la végétation et le ralentissement du vieillissement. "Nous avons découvert que l'augmentation de la verdure environnante était associée à un vieillissement biologique plus lent", explique Rongbin Xu.

"Notre étude montre qu'une augmentation de 0,1 unité de l'indice de végétation par différence normalisée à moins de 500 mètres de la maison est associée à une réduction de 0,31 an du vieillissement biologique. Des études de cohorte précédentes nous disent que cela équivaut à une réduction de 3% de la mortalité toutes causes confondues. L'association est restée stable lors de la mesure de la verdure à 300 mètres, un kilomètre et deux kilomètres de la maison", concluent les chercheurs.

Réduction des tissus adipeux, meilleur immunité

Une réduction du vieillissement biologique due à trois phénomènes. L'étude révèle que l'exposition à des espaces verts est associée à une inversion des changements de méthylation de l'ADN résultant de l'exposition à la fumée de cigarette et à une amélioration de la fonction immunitaire et de la santé métabolique. La végétation peut même être associée à une réduction des tissus adipeux observés dans l'obésité et à une amélioration de la santé rénale.

Sources

Surrounding Greenness and Biological Aging Based on DNA Methylation: A Twin and Family Study in Australia, Environmental Health Perspectives, 30 août 2021. 

https://ehp.niehs.nih.gov/doi/10.1289/EHP8793

Greenery May Be the Secret to Slowing the Biological Aging Process – At Least for Women, scitechdaily, scitechdaily.com, 22 septembre 2021.

https://scitechdaily.com/greenery-may-be-the-secret-to-slowing-the-biological-aging-process-at-least-for-women/

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