Le temps d’attente aux urgences (pour une fracture) augmente le risque de décès

La fracture de la hanche touche en France près de 70 000 personnes chaque année (dont 50 000 femmes) selon la Haute Autorité de Santé (HAS). Une problématique qui concerne avant tout les plus âgés et cause un mortalité importante “avec 20 % de complications postopératoires et 30 à 50 % de réduction de l’autonomie, explique la HAS. 10 à 30 % des patients deviennent dépendants, 25 % entrent en institution et 20 à 24 % décèdent dans l’année.”

Conscientes de l’enjeu, les autorités de santé françaises ont mis en place des protocoles pour limiter les conséquences des fractures de la hanche chez les sujets âgés et améliorer la prise en charge.

Malheureusement, ces mesures peuvent s'avérer insuffisantes si le temps d’attente aux urgences dépasse un certain nombre d’heures. Ce sont en tout cas les résultats d’une étude écossaise publiée début octobre 2024 dans la revue Emergency Medicine Journal.

Le nombre de décès est plus élevé chez les personnes présentant une fracture de la hanche qui attendent plus de 4 heures dans le service des urgences.

La mortalité corrélée au temps d’attente aux urgences

Que disent les scientifiques écossais ? Que la guérison et la survie en cas de fracture de la hanche diffèrent selon que la personne attend plus ou moins quatre heures dans le service d’urgence avant sa prise en charge. Selon les chiffres recueillis après trois ans d’enquête, le nombre de décès était en effet plus élevé chez celles et ceux qui avaient attendu au moins 4 heures avant que l’on s’occupe d’eux. Le retard de prise en charge impacte également la durée d’hospitalisation, plus longue chez celles et ceux qui ont attendu.

De fait, pour ce type de fracture sur des personnes fragiles, la rapidité avec laquelle intervient la chirurgie est le gage de suites opératoires moins compliquées.

Quel temps d’attente en moyenne aux urgences en France ?

L’étude publiée début octobre permet également de faire un point sur le temps moyen passé aux urgences. En Ecosse, lieu de l’étude, le temps d’attente ne doit (théoriquement) pas dépasser les quatre heures. Un patient sur trois, sur la cohorte étudiée, avait pourtant attendu plus de 4 heures.

Et chez nous ? Le magazine en ligne Egora, destiné aux médecins et professionnels de santé, avait relayé en 2023 des chiffres publiés par l'observatoire régional des urgences (ORU) des Hauts-de-France qui donne une petite idée du temps d’attente (toutes pathologies confondues) en France. La moyenne ? 4 heures et 23 minutes. Un chiffre à moduler en fonction du profil des patients. L’enquête précise en outre que 61% des malades avaient attendu moins de 4 heures.