Humbertium covidum : quel est ce ver dangereux venu d’Asie ? Creative Commons

Ce petit ver de terre ne mesure que trois centimètres de long mais il pourrait devenir la terreur de nos jardins ! De couleur noire, avec une tête plate en forme de marteau, l’Humbertium covidum est plus dangereux qu’il n’y paraît. C’est en effet un grand prédateur qui se nourrit de petits escargots et qui possède un neurotoxique puissant et dangereux pour l’organisme.

Interrogé par nos confrères de France Inter, le parasitologiste et zoologiste Jean-Lou Justin confirme : “Les bipaliinés sont capables de produire de la tétrodotoxine, un neurotoxique, donc je conseille de ne pas les toucher si on les trouve.”

Tétrodotoxine : quels sont les dangers ?

La tétrodotoxine est “une neurotoxine hydrosoluble puissante qui peut affecter le système nerveux central”, détaille le Vidal. Cette toxine est particulièrement connue pour être présente dans des espèces marines, comme le poisson-globe. Son ingestion peut entraîner une intoxication rapide (entre 20 minutes et trois heures), avec pour premiers effets un engourdissement des lèvres et de la langue, une sensation de brûlure, des engourdissements et picotements, des démangeaisons du visage et des extrémités qui peuvent être accompagnés de maux de tête, de douleurs épigastriques, de nausées, de diarrhée, et ou de vomissements.

“Dans un deuxième temps apparaît une paralysie, une détresse respiratoire croissante, des convulsions, des troubles mentaux, une arythmie cardiaque”, continue le Vidal.

Puisque nous ne mangeons pas de vers de terre, les risques sont faibles. Néanmoins, il convient d’éviter tout contact avec l’animal, car aucun antidote n’existe contre cette neurotoxine.

Un vers invasif surnommé Covid par les scientifiques

Originaire d’Asie, l’animal a déjà été identifié plusieurs fois en Europe, dont une première fois en France, dans un jardin des Pyrénées-Orientales. "Nous avons commencé ce travail en 2020, quand nos laboratoires étaient fermés du fait du confinement”, expliquent les scientifiques Jean-Loup Justine et Leigh Winsor dans une étude consacrée à cette nouvelle espèce diffusée sur The Conversation. “Ensuite, au fur et à mesure que la pandémie progressait, nous avons voulu nommer l’espèce en hommage à toutes les victimes. Et finalement, il nous a semblé que covidum était un nom approprié pour un organisme capable d’envahir le monde et venant d’Asie, comme la pandémie de Covid-19 elle-même.”

Ce ver de terre est en effet un animal envahissant qui ne devrait pas se trouver sur notre territoire. Sa prolifération pourrait nuire à la biodiversité en déséquilibrant le système établi dans nos jardins.

Que faire si on trouve ce Plathelminthe ?

Si seulement deux communes semblent concernées par sa présence en France, Humbertium covidum est peut-être déjà là à plus grande échelle. "C'est une espèce relativement discrète. C'est tout à fait possible qu'il existe des endroits en France avec des centaines d'animaux sans qu'on le sache encore", explique le Pr Jean-Lou Justine à La Dépêche.

Toute personne qui serait amenée à découvrir cette espèce est donc invitée à le signaler à l’Inventaire national du patrimoine naturel.

Sources

https://www.franceinter.fr/emissions/camille-passe-au-vert/camille-passe-au-vert-du-lundi-14-fevrier-2022 

https://theconversation.com/humbertium-covidum-le-nouveau-ver-qui-menace-nos-jardins-174904

https://www.ladepeche.fr/2022/02/07/quel-est-ce-nouveau-ver-plat-predateur-appele-humbertium-covidum-venu-dasie-et-identifie-dans-les-pyrenees-10094780.php 

https://sites.google.com/site/jljjustine/que-faire-si-je-trouve-un-plathelminthe  

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