Et si la patience était la clé de la longévité ? C'est en tout ce que suggère une étude menée par Lisa Norrgren de la Göteborgs universitet (Suède). Cette dernière a suivi des milliers de Suédois dès l'âge de 13 ans et tout au long de leur vie.
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Du roquefort pour vivre plus longtemps !Les répondants ont donc été suivis pendant plusieurs années. Leur niveau de patience a été évalué.
"Il n'y a vraiment pas de mauvaise ou de bonne réponse, c'est juste une question de préférences : préférez-vous obtenir quelque chose maintenant ou attendre une plus grande récompense plus tard", présente Lisa Norrgren.
Les personnes patientes ont 17 à 21 % de chances en plus de dépasser les 65 ans
Dans le cadre de son étude, Lisa Norrgren a demandé aux répondants s'ils préféraient obtenir "100 SEK [correspond à 9,32 euros, ndlr] maintenant ou 1 000 SEK [correspond à 93,18 euros, ndlr] dans cinq ans" ?
Les résultats ont démontré que les personnes qui ont choisi de recevoir 1 000 SEK dans cinq ans ont 17 à 21 % de chances supplémentaires de survivre à leur 65e anniversaire si l'on compare aux autres.
La scientifique a également observé qu'ils avaient tendance à être moins souvent hospitalisés et moins malades. Certaines maladies liées au mode de vie les auraient épargnés.
"Lorsque j'ai enquêté sur d'autres facteurs qui pourraient expliquer la différence entre les groupes, tels que le sexe, le mois de naissance, l'âge du père et de la mère, le revenu des parents ou encore la mortalité parentale, cela n'a pas fait de différence majeure. La patience des gens est restée un facteur déterminant", déclare Lisa Norrgren.
Longévité : ceux qui pensent à long terme sont en meilleure santé
Selon Lisa Norrgren, il pourrait y avoir une explication. Les personnes qui choisissent de recevoir 1 000 SEK dans cinq ans ont tendance à penser que les évènements immédiats et futurs ont à peu près la même valeur, ce qui les rend plus susceptibles de choisir d'attendre. Or, d'autres pensent que les évènements immédiats sont beaucoup plus importants que les futurs. "Il existe des résultats de recherche antérieurs qui prouvent que les préférences temporelles peuvent influer sur le tabagisme ou l'obésité", ajoute la scientifique.
"Pour faire face à certains problèmes de santé publique, il faudrait peut-être tenir compte du fait que les personnes impatientes sont plus exposées aux risques pour la santé. Je cite l'exemple des étiquettes sur les paquets de tabac, qui avertissent principalement sur le risque de cancer : peut-être serait-il préférable de mettre l'accent sur la mauvaise haleine", explique Lisa Norrgren.
Si l'on part du principe que les personnes dites "impatientes" pensent davantage aux évènements sur le court terme, les avertir que fumer déclenche une mauvaise haleine pourrait être plus efficace pour les tenir à l'écart du tabac. C'est en tout cas la théorie de la chercheuse suédoise.
https://gupea.ub.gu.se/handle/2077/70095
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