L’ère du numérique puis la révolution Internet apportent de nombreux avantages au quotidien mais pas seulement ! La profusion d’informations accessibles en quelques clics sur le téléphone portable entraîne une mauvaise habitude : le doomscrolling. Ce mot est apparu début 2020, il provient de la contraction de “doom” en anglais qui signifie tragédie, et de “scrolling” qui est l’action de scroller sur son téléphone. Cela consiste plus précisément à faire défiler les informations sur son écran de téléphone portable, à la limite de la frénésie, en s’attardant également sur les images et les commentaires des internautes.
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Autre particularité de cette pratique : ce sont les contenus négatifs qui attirent plus particulièrement l’attention. La crise du Covid-19 a donné d’autant plus d’ampleur à cela, en exacerbant l’envie, voire le besoin, de rester toujours informé. Or, cette habitude pourrait avoir des conséquences néfastes sur la santé mentale en favorisant l’anxiété.
“Lorsque les sujets d’actualité sont particulièrement négatifs ou provoquent des émotions fortes, il peut être très tentant de se tenir au courant de ce qui se passe”, avance Fatmata Kamara, infirmière-conseil spécialisée en santé mentale chez Bupa et interrogée par le magazine Cosmopolitan UK. Cela est étroitement lié au syndrome FOMO, pour “fear of missing out” en anglais. Cela se traduit par la peur de rater quelque chose. Au fur et à mesure, cette envie compulsive de regarder constamment son téléphone “peut devenir un cercle vicieux pour votre bien-être”, insiste la spécialiste.
Le doomscrolling toucherait plus les hommes que les femmes
Une étude publiée en janvier dernier dans la revue scientifique Technology, Mind and Behavior, révèle que ce “comportement unique” n’est pas une tendance vouée à disparaître, mais qu’il serait au contraire en pleine évolution. Les experts montrent également que le doomscrolling se développe plus fortement chez les hommes que chez les femmes.
Les chercheurs expliquent dans cette analyse que le doomscrolling est lié “à l’anxiété, à une mauvaise maîtrise de soi et à plusieurs traits de personnalité”, notamment “les jeunes adultes et les personnes engagées politiquement” qui seraient plus susceptibles de tomber dans ce travers.
“Les utilisateurs sont motivés pour rester au fait des nouvelles qui pourraient avoir un impact sur eux-mêmes et leurs proches, et ils sont ensuite entraînés dans le défilement compulsif sur les plateformes de médias en ligne pour obtenir des informations négatives”, détaillent les experts.
“Comme d’autres habitudes, elle trouve son origine dans des comportements motivés (par exemple, rechercher des informations pendant une crise) mais devient automatique et involontaire avec le temps (par exemple, un balayage répétitif des fils d’actualité). En effet, des niveaux inférieurs de maîtrise de soi sont impliqués dans l’expérience de doomscrolling. Bien que probablement motivé par l’anxiété, cela peut également produire plus d’anxiété”, concluent-ils, ajoutant que cette dynamique n’a toutefois pas encore été testée.
Cosmopolitan UK
https://tmb.apaopen.org/pub/nn9uaqsz/release/1?readingCollection=b3f70ac4
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