Attention à “l’effet yo-yo” des régimes minceur. Avec le printemps et l’approche des beaux jours, l’heure est pour beaucoup au régime pour perdre quelques kilos superflus avant l’été. Attention toutefois à ne pas multiplier les variations de poids en perdant des kilos trop vite, qui seront le plus souvent repris à la fin de vos restrictions alimentaires.
Selon une nouvelle étude présentée durant le congrès annuel de l’American Physiological Society le 4 avril dernier, les variations trop importantes de poids dues à une réduction puis une augmentation de l’apport en calories augmenteraient le risque de développer des maladies cardiaques, rénales, mais aussi du diabète.
Selon les travaux des chercheurs de l’université de Georgetown, à Washington, les fluctuations de poids résultant d'une réduction et d'une augmentation drastiques des calories pourraient entraîner des changements physiologiques qui augmentent le risque de maladie cardiaque ou de diabète.
Fonctions cardiaques et rénales réduites, résistance à l'insuline
L’étude réalisée sur des rats offre un aperçu potentiel des impacts à long terme des régimes amaigrissants. L’objectif de leurs travaux était de savoir si les cycles de perte et de gain de poids peuvent affecter la santé à long terme. Pour parvenir à leurs conclusions, les chercheurs ont divisé 16 rats en deux groupes.
Le premier groupe a reçu une quantité normale de nourriture tout au long de l'étude, tandis que l'autre groupe a subi t rois cycles de régime restreint (60% de leur apport alimentaire quotidien normal), suivis de trois semaines de régime normal. À la fin de l'étude, pour constater l’impact des variations de régime alimentaire sur les rats, les chercheurs ont utilisé des ultrasons pour évaluer le fonctionnement cardiaque et rénal des rats. Ils ont également effectué des tests sanguins pour évaluer la sensibilité à l'insuline, une mesure de la façon dont le corps traite le sucre.
Plus le régime est restrictif, plus les résultats sur la santé peuvent être mauvais
Aline de Souza, chercheuse à l'université de Georgetown.
Résultat, les rongeurs soumis à des fluctuations ont perdu jusqu’à 20% de leur poids corporel, des kilos qu’ils ont perdus puis repris.
"Nous avons constaté que les animaux passant par plusieurs cycles de perte de poids et de reprise de poids avaient une fonction cardiaque et rénale réduite à la fin (de l'expérience). Ils présentaient également une plus grande résistance à l'insuline, ce qui peut être une cause de diabète", a déclaré Aline de Souza, chercheuse à l'université de Georgetown à Washington, et auteure principale de l’étude. "Même si les animaux semblent être en bonne santé après avoir ‘récupéré’ du régime, leur cœur et leur métabolisme ne sont pas sains."
Impacts à long terme des régimes amaigrissants
La chercheuse assure que “les résultats suggèrent que plus le régime est restrictif, plus les résultats sur la santé peuvent être mauvais”. Aline de Souza rappelle donc que “les régimes amaigrissants doivent tenir compte de la santé à long terme, surtout si une perte de poids rapide est envisagée".
Bien que d'autres recherches soient nécessaires pour déterminer les mécanismes biologiques à l'origine de ces résultats et pour savoir si les schémas observés chez les rats se transposent à l'homme, les chercheurs supposent que les changements dans l'expression des gènes en réponse à la restriction calorique pourraient modifier les voies biologiques qui régulent la pression artérielle et le métabolisme de l'insuline.
Yo-Yo Diet Has Adverse Effects on Cardiac Function and Insulin Sensitivity in Female Fischer Rats, Congrès annuel de l’American Physiological Society, 4 avril 2022.
https://www.eventscribe.net/2022/EB2022/fsPopup.asp?PresentationID=1027453&query=de+souza&mode=presinfo
Yo-yo dieting and food insecurity may raise heart disease risk, 1er avril 2022.
eurekalert.org/news-releases/947498
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