Mauvais cholestérol, troubles digestifs, hausse des risques de démence et de cancers… La connaissance des effets néfastes de la viande sur la santé progresse, mais les comportements peinent à suivre en France. Selon une enquête Ifop de 2020, 63 % des Français pensent qu’un repas est plus convivial s’il y a de la viande au menu.
Seuls 2,2 % des répondants à ce sondage se déclarent comme étant végétariens ou végétaliens. Est-ce si difficile à vivre au quotidien ? Quels bienfaits apporte l’arrêt de la consommation de chair animale ? Pour répondre à ces questions, la rédaction est partie à la rencontre de ces personnes qui ont un jour pris la décision de changer leurs habitudes alimentaires pour le bien des animaux.
“J’ai une hygiène de vie bien meilleure qu’avant”
“J’ai l’impression de manger moins gras depuis que je ne mange plus de viande”, affirme Claude. C’est vers 60 ans que le nouveau retraité décide d’arrêter les produits carnés, suite à une prise de conscience des bienfaits que cela pourrait lui apporter en matière de santé, mais aussi pour la cause animale pour laquelle il a été sensibilisé par son entourage et grâce à l’association L214.
“Je consomme toujours des légumes et fruits de saison”
“Aujourd’hui, j’ai une hygiène de vie bien meilleure qu’avant.” L’assiette classique du sexagénaire se compose d’une omelette avec des haricots verts, ou de lentilles et de pommes de terre, et le repas se termine souvent avec du fromage ou un yaourt accompagné de fruits pour le dessert. “Je mange aussi beaucoup de potages en hiver… Et surtout, je consomme toujours des légumes et fruits de saison.”
Comme lui, Véronique, Thomas et Alex ont un jour décidé de franchir le cap en modifiant leurs habitudes alimentaires. Santé, vie pratique, bien-être psychologique… Ils nous confient leur quotidien.
“J’ai surtout ressenti un bien-être moral”
Véronique est végétarienne depuis le 16 février 2020. Elle a pris cette décision à 58 ans car “la maltraitance animale, les élevages intensifs et les conditions d’abattage des animaux” l’interpellaient depuis des mois. “J’avais bien ralenti ma consommation, en privilégiant le local, la provenance et la qualité au profit de la quantité. Et puis, l’aspect écologique est venu faire le reste.
“Au début, j’ai surtout ressenti un bien-être moral, une fierté. C’était plutôt simple au final car il y a tellement d’alternatives qui s’offrent à nous maintenant. Et puis on découvre et redécouvre même d’autres produits, de nouvelles saveurs ! On peut aussi quasiment retrouver le goût de nos bons plats traditionnels avec les protéines de soja, par exemple, et on peut ainsi cuisiner un hachis parmentier ou des lasagnes bolognaises à s’y méprendre. L’été, les idées d'associations de salades avec fruits, légumes, fromages, céréales sont infinies. La pomme de terre aussi peut se cuisiner et s'accommoder de multiples façons.”
“On mange beaucoup moins de graisses et les plats sont plus variés”
“Je mentirai à dire que l’odeur du poulet rôti ne me fait pas envie, et j’avoue y avoir succombé… Mais c’est comme pour la cigarette : quand on a arrêté, on peut se donner le droit à une entrave, exceptionnellement… Ca enlève toute frustration et on repart encore plus motivé ensuite ! Et puis ce qui est certain, c’est qu’on mange beaucoup moins de graisses, que les plats sont plus variés, plus sains, et qu’on respecte la vie de nos semblables, les animaux, ce qui est ma motivation première.”
“Ce mode d’alimentation est meilleur”
Thomas est devenu végétarien “pour les animaux” il y a 8 ans maintenant, alors qu’il était âgé de 23 ans. “J’étais déjà convaincu que ce mode d’alimentation était meilleur, comme je suis aujourd’hui convaincu qu’il serait encore mieux d’être végétalien, pas que je n’ai pas encore franchi”, affirme-il avec conviction.
“Un jour, j’ai voulu prendre du recul sur notre époque. On se dit souvent, en pensant au passé, que les humains d’antan étaient mauvais, qu’on ne comprend pas comment ils pouvaient agir comme ça (esclavage, droit des femmes, LGBT-phobie, massacres, etc.). Je me suis dit qu’il n’y avait pas de raison pour qu’aujourd’hui, comme par hasard, je vive avec des humains au summum de l’éclairement. D’autant plus que tous les phénomènes dont je parle sont très récents, et présents chez beaucoup aujourd’hui encore... Que peut-il y avoir aujourd’hui, que les générations futures nous reprocheront, qu’est-ce qui les choquera ? C’est sans hésiter notre façon de traiter les animaux.”
Des céréales, légumes et légumineuses arrosés d’huile d’olive
Dans une journée type, les assiettes de Thomas se composent de céréales (pâtes complètes, riz), de pommes de terre, de légumes et de légumineuses (lentilles, haricots), avec parfois des fausses viandes vegans et du fromage. “Ce n’est pas difficile, il suffit de ne pas mettre du jambon ou du poulet partout par facilité.” Le père de famille préfère également l’huile d’olive au beurre pour la cuisson. “On cuisine également beaucoup à la crème de soja, le lait de vache est devenu très rare.”
“La viande est mauvaise pour la santé”
“Ce régime est bien meilleur pour la santé car les végétariens mangent souvent plus de légumes et de légumineuses, et de façon beaucoup plus équilibrée. En plus, la viande est mauvaise pour la santé. Mais le végétarisme est aussi meilleur pour la planète car on consomme beaucoup moins d’eau en tant que végétariens. Or c’est un problème qui va arriver très vite (il est déjà un peu là).”
“Je me sens mieux dans mon corps”
Alex est devenue végétarienne à 20 ans. Une décision prise “pour ne plus tuer d’êtres vivants pour le simple plaisir gustatif”.
“De nombreuses études scientifiques montrent les effets néfastes des produits carnés sur l’organisme”
“Je suis devenue végétarienne il y a une bonne dizaine d’années. A l’époque, je suis passée pour une extra-terrestre auprès de nombreuses personnes qui pensaient réellement qu’on avait besoin de manger de la viande pour être en bonne santé. Heureusement, les mentalités changent et aujourd’hui, les discours ont beaucoup évolué ! D’autant plus que de nombreuses études scientifiques montrent les effets néfastes des produits carnés sur l’organisme.”
“J’ai perdu 5 ou 6 kilos que je n’ai jamais repris”
“A cette époque-là, je ne connaissais personne qui l’était, et je me suis vite rendu compte que ça allait être plus compliqué que prévu car il y avait souvent de la viande partout, même quand elle ne servait à rien (sur la plupart des pizzas, dans une salade de chèvre chaud, dans une sauce tomate…). J’ai alors appris à cuisiner les légumes et les légumineuses qui ont pris une place de choix dans mes assiettes, mais aussi le tofu ou encore le seitan…
Autant d’aliments que je ne connaissais pas du tout avant le végétarisme ! En quelques mois, j’ai perdu 5 ou 6 kilos que je n’ai jamais repris. Aujourd’hui, je me sens beaucoup mieux dans mon corps, avec plus d’énergie, moins de ballonnements et surtout, je me sens plus sereine et en accord avec mes idéaux. Pour la suite, je deviendrai sans doute végétalienne car c’est selon moi, la continuité logique de ce chemin.”
Merci à Véronique, Claude, Thomas et Alex pour leurs témoignages.
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