Pourquoi ne sommes-nous pas égaux devant la perte de poids ?Adobe Stock
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Avez-vous l’impression de manger sain, de consommer peu de calories et, pourtant, de ne perdre aucun de ces kilos en trop qui vous gâchent la vie ?Cela n’est peut-être pas de votre faute, selon une équipe de chercheurs de l’école de médecine de Stanford. Ceux-ci ont publié une étude sur le sujet dans la revue scientifique Cell Reports Medicine le 13 décembre 2022.

Régime : glucides vs matières grasses

Les chercheurs ont observé l’évolution de la courbe de poids de 609 volontaires, divisés en deux groupes. Ceux-ci ont dû noter tout ce qu’ils mangeaient pendant un an après avoir suivi pendant 6 mois un régime soit pauvre en glucides, soit pauvre en matières grasses. Les scientifiques ont par ailleurs suivi le niveau d’activité physique des volontaires, leur respect du régime imposé et le nombre de calories qu’ils consommaient.

Sur une période d’un an après les 6 mois de régime, les personnes qui maintenaient leur perte de poids et celles qui en reprenaient avaient pourtant consommé le même nombre de calories. Pourquoi ces différences ? D’après les auteurs de l’étude, les bactéries intestinales et la quantité de certaines protéines produites par le corps ont une influence sur notre capacité à maintenir une perte de poids.Certaines personnes perdent davantage de poids en suivant un régime faible en glucides, d’autres en suivant un régime faible en matières grasses.

Les chercheurs de l’école de médecine de Stanford ont identifié plusieurs biomarqueurs pouvant prédire le succès d’une perte de poids sur le long terme. Parmi ces biomarqueurs, des protéines, mais aussi le niveau de dioxyde de carbone expiré. “La perte de poids est quelque chose de mystérieux et de compliqué, mais on peut prédire, grâce au microbiome et aux marqueurs métaboliques, qui perdra le plus de poids et qui en perdra le moins”, explique le professeur de génétique Michael Snyder, qui a participé à l’étude.

Régime : ce n’est pas le nombre de calories qui compte

Tout au long de leurs recherches, les scientifiques ont mesuré pour chaque volontaire le rapport entre le volume de dioxyde de carbone produit et le volume de dioxygène consommé par unité de temps, soit le quotient respiratoire. Ce dernier est utilisé afin de déterminer qui des matières grasses ou des glucides sont le principal “carburant” de l’organisme.

Un ratio faible montre que le corps brûle davantage de matières grasses, tandis qu’un ratio élevé est le signe que le corps brûle davantage de glucides. Aussi les personnes ayant débuté le régime avec un quotient respiratoire plus élevé ont-elles perdu plus de poids en suivant un régime pauvre en glucides.

Régime : acides gras monoinsaturés vs fibres

Les scientifiques ont également identifié plusieurs nutriments associés à la perte de poids. D’après eux, les régimes pauvres en glucides devraient favoriser les acides gras monoinsaturés, qu’on trouve notamment dans les avocats, et des vitamines K, C et E. On retrouve ces dernières dans les légumes, dans les noix, dans les olives et dans les avocats (encore eux). Les régimes à faible teneur en matières grasses, en revanche, devraient favoriser les aliments riches en fibres, comme les produits à base de céréales complètes et les haricots. Ils devraient également éviter le sucre.

“Certaines personnes peuvent consommer très peu de calories mais garder leurs kilos en trop à cause de leur métabolisme. Cela n’a rien à voir avec un manque de volonté : c’est juste la façon dont leur corps fonctionne”, résume la diététicienne Dalia Perelman, qui a elle aussi participé à l’étude. Si votre corps préfère les glucides et que vous consommez surtout des produits riches en graisses, ce sera donc plus difficile pour votre organisme de brûler des calories. Suivre un régime conseillé par quelqu’un d’autre sans savoir comment son corps fonctionne ne sert donc à rien. Cela peut même s’avérer nocif.

Sources

"Distinct factors associated with short-term and long-term weight loss induced by low-fat or low-carbohydrate diet intervention", une étude parue dans Cell Reports Medicine le 13 janvier.

https://www.cell.com/cell-reports-medicine/fulltext/S2666-3791(22)00434-7?_returnURL=https%3A%2F%2Flinkinghub.elsevier.com%2Fretrieve%2Fpii%2FS2666379122004347%3Fshowall%3Dtrue

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