Le régime MIND : des effets bénéfiques limités sur la cognition

Régime MIND : les aliments sains pour le cerveau à privilégier

Partant du postulat que la santé du cerveau et celle du cœur sont liées, le régime MIND préconise une alimentation riche en antioxydants (légumes verts à feuilles, fruits rouges), et en acides gras Omega-3 (poissons gras, noix, etc).

Concrètement, il recommande des groupes d'aliments sains pour le cerveau, comme le poulet et le poisson, les légumes à feuilles vertes, les légumes colorés, les baies, les céréales complètes, l’huile d’olive, les fèves et haricots ainsi que les fruits à coque.

A l’inverse, sont déconseillés dans l’assiette des groupes d'aliments "malsains" pour les neurones : la viande rouge, le beurre et la margarine, le fromage gras à pâte molle, les pâtisseries et les sucreries, les plats industriels et les aliments frits.

La littérature scientifique a démontré dans différentes études le potentiel bénéfique de cette diète sur le cerveau pour ralentir le déclin cognitif, prévenir le risque de développer la maladie d’Alzheimer et améliorer les performances cognitives.

Mais ce consensus sur l’efficacité du régime MIND sur la santé cérébrale est battu en brèche par une nouvelle étude américaine, parue dans The New England Journal of Medicine le 17 août 2023.

Régime MIND : pas de changement cognitif notoire après 3 ans

Ces nouveaux travaux ont évalué les effets de cette diète sur un panel de 604 participants en surpoids, sur une période de 3 ans.

Répartis en deux groupes, l’un soumis au régime MIND et l’autre à un régime alimentaire habituel, tous les participants (en bonne santé au début de l'essai et sans troubles cognitifs) ont été invités à réduire leur apport calorique de 250 kilocalories par jour.

En parallèle, tous ont bénéficié de conseils diététiques individuelles de façon régulière, en plus de séances de groupes occasionnelles.

Au cours des trois années, les participants ont été évalués cinq fois sur leur capacités mentales, leur tension artérielle, leur régime alimentaire, leur activité physique, leur état de santé et leur consommation de médicaments.

Bilan en fin de parcours : l’expérience n’a pas montré de changements cognitifs significatifs entre les participants ayant suivi le régime MIND et les participants soumis au régime habituel.

"Les bénéfices de l'essai clinique de trois ans de la nouvelle étude n'ont pas été aussi impressionnants que ceux des études d'observation du régime MIND dans le passé ", a concédé le Dr Lisa Barnes, l’auteure principale de l'étude, et directrice associée au Centre de recherche sur la maladie d'Alzheimer à l'Université de Californie du Sud (RUSH), aux Etats-Unis.

Régime MIND : une perte de poids bénéfique pour le cerveau

Avec le régime MIND, des effets positifs sur le cerveau ont néanmoins été observés, bien que modestes : "Nous avons constaté une amélioration de la cognition dans les deux groupes, mais le groupe […] du régime MIND a connu une amélioration de la cognition légèrement supérieure, même si elle n'est pas significative".

Détail à souligner, les deux groupes ont perdu environ 5 kilos en trois ans. Cette perte de poids a pu jouer un rôle dans l’amélioration des fonctions cognitives observée chez l’ensemble des participants, subodorent les chercheurs.

Régime MIND : des études sur ses effets à poursuivre

Comment expliquer cet impact limité du régime MIND par rapport au groupe de contrôle ? Le Dr Barnes émet une hypothèse qui tiendrait au fait que les deux groupes ont reçu un bon accompagnement diététique et qu’ils avaient une alimentation relativement saine au départ.

Cela "pourrait résulter de nombreux facteurs, y compris le fait que le groupe de contrôle avait un régime alimentaire sain. À l'avenir, nous examinerons des groupes alimentaires spécifiques et leurs associations avec les biomarqueurs mesurés dans le sang, pour voir si certains nutriments et groupes d’aliments sont plus importants que d'autres", conclut le Dr Barnes.