Si vous achetez régulièrement ces desserts, prudence. Des yaourts de la marque Malo font l’objet d’un rappel daté du lundi 13 juin 2022. Distribués partout en France par Intermarché, Logidis, Monoprix, Leclerc, Système U, Carrefour, Team-Ouest, Auchan, Casino, Mon Potager Gourmand et Métro, les produits seraient contaminés par la bactérie E. coli. Il s’agit de yaourts conditionnés en pots en cartons de 4X125g.
Pour la marque de yaourt Malo, ce rappel est “volontaire” et est mis en place “par mesure de précaution”. Selon le site gouvernemental Rappel Conso, plusieurs gammes de produits sont concernées :
- des yaourts nature commercialisés depuis le 9 juin 2022 et jusqu’au 11 juillet 2022
- des yaourts sucrés vendus depuis le 8 juin 2022 et jusqu’au 11 juillet 2022
- des yaourts saveur grenadine vendus depuis le 9 juin 2022 et jusqu’au 11 juillet 2022
- des yaourts saveur framboise commercialisés depuis le 10 juin 2022 et jusqu’au 11 juillet 2022
Quelle est la référence des produits Malo rappelés ?
Quatre lots de yaourts Malo ont été rappelés par la marque. Vos produits achetés sont concernés s’ils portent les inscriptions :
- Lot 1 : DLC 11/07/2022 - GTIN : 3278692111145 - Date limite de consommation 11/07/2022
- Lot 2 : DLC 11/07/2022 - GTIN : 3278692211142 - Date limite de consommation 11/07/2022
- Lot 3 : DLC 22/07/2022 - GTIN : 3278692363339 - Date limite de consommation 22/07/2022
- Lot 4 : DLC 12/07/2022 - GTIN : 3278692420025 - Date limite de consommation 12/07/2022
La procédure prendra fin le 11 juillet 2022 pour les yaourts nature et sucrés, le 12 juillet pour ceux à la framboise et le 22 juillet 2022 s’ils sont à la grenadine. Pour l’heure, il est conseillé aux personnes détenant ces yaourts de ne pas les consommer, de les rapporter en magasin afin de se faire rembourser ou de les détruire. Un numéro de contact (0299211100) pour joindre le service consommateur est mis à disposition pour demander un remboursement du produit rappelé.
Quels sont les risques d’une contamination par la bactérie E. coli ?
Les autorités alertent sur le site Rappel Conso que “les Escherichia coli peuvent entraîner dans les 3 jours qui suivent la consommation, des gastro-entérites marquées par des douleurs abdominales et des diarrhées (éventuellement accompagnées de sang), accompagnées ou non de fièvre. Les personnes qui auraient consommé les produits mentionnés ci-dessus et qui présenteraient ce type de symptômes sont invitées à consulter sans délai leur médecin traitant en lui signalant cette consommation et la nature du germe contaminant.”
En effet, depuis le début de l’année, une recrudescence des cas de contaminations graves à la bactérie E. coli a causé la mort de deux enfants en France. “Escherichia coli (E. coli) est une bactérie qui réside dans le tube digestif de l’homme et des animaux à sang chaud”, explique l’Institut Pasteur. “La majorité des souches de E. coli sont inoffensives, quelques-unes seulement sont pathogènes pour l’humain. C’est le cas des souches de E. coli dites entérohémorragiques (ECEH).”
Ces dernières peuvent provoquer des diarrhées sanglantes et produire “une puissante toxine” à l’origine du syndrome hémolytique et urémique. Concrètement, la toxine sécrétée par la bactérie va se diffuser dans l'organisme à partir du tube digestif. Elle peut ensuite s'attaquer aux cellules des vaisseaux sanguins et entraîner des lésions rénales ou même cérébrales.
Bactérie E. coli : qui est concerné ?
Si tous les adultes peuvent être contaminés par cette bactérie, les infections sont plus à risque chez certaines personnes. Santé publique France recommande une vigilance particulière “chez les enfants de moins de 16 ans et les personnes âgées”. Et selon l’Institut Pasteur, l’incidence de l’infection “atteint son maximum chez les enfants de moins de 3 ans”.
Escherichia coli : les aliments les plus à risque
La transmission de cette bactérie pathogène se fait surtout par la consommation d'aliments contaminés. "Les produits alimentaires concernés sont généralement la viande crue ou insuffisamment cuite [et] les produits laitiers au lait cru", indique l'Institut Pasteur. Et pour cause, le réservoir naturel principal des souches de E. coli entérohémorragiques est le tube digestif des bovins.
Simon Le Hello, responsable du service hygiène du CHU de Caen Normandie, confiait en effet récemment à Planet.fr que “E. Coli et les salmonelles sont des bactéries qui sont naturellement présentes dans les intestins des bovins”. Selon le microbiologiste, E.coli est le plus souvent contenue “dans la charcuterie et dans les fromages au lait cru”, produits pour lesquels, “c’est un problème récurrent”. Il expliquait même qu’il existe “des auto-contrôles spécifiques et les fromagers sont quand même très très inspectés”.
Le réservoir spécifique de ces E. Coli, est “donc la filière bovine majoritairement avec deux produits qui en sont issus : la chair, c’est-à-dire les steaks hachés qu’il faut cuire à cœur pour éviter les contaminations, et le lait cru, qui a toujours été associé à E. Coli”. Les pathologies liées à E. Coli sont le plus souvent associées aux fromages au lait cru dont le message de santé publique était de dire de ne pas donner de lait cru aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes.
Plus rarement, la transmission peut se faire par la consommation de végétaux crus (fruits, légumes, germes et jeunes pousses, jus de pomme et cidres non pasteurisés). En effet, ces derniers peuvent être contaminés à cause de la présence de matière fécale des ruminants dans le sol, dans le fumier et dans l'eau. Boire de l'eau non-traitée présente aussi un risque - par exemple, si vous prélevez de l'eau d'une source qui coule à proximité d'un élevage et que vous la buvez telle quelle. En revanche, l'eau du robinet est parfaitement sûre en France.
E. coli : quelle est l'origine de cette bactérie ?
Une momie italienne du XVIe siècle révèle l'existence très ancienne d'Escherichia coli. Une équipe internationale de chercheurs canadiens, italiens et français dont le Professeur Erick Denamur, spécialiste de la génétique des populations d'E. coli et directeur de l'unité 1137 Infection, Antimicrobials, Modelling, Evolution (Université Paris Cité, Université Sorbonne Paris Nord, Inserm), a reconstitué le premier génome ancien d'E. coli, à l'aide de fragments extraits d'un calcul biliaire d'une momie italienne du XVIe siècle.
"C'était tellemen t émouvant de typer cet ancien E. coli et de découvrir qu'il était presque unique mais qu'il s'inscrivait dans une lignée phylogénétique caractéristique des commensaux humains qui causent aujourd'hui des cholécystites", a déclaré Erick Denamur.
https://www.francebleu.fr/infos/sante-sciences/bacterie-e-coli-des-yaourts-de-la-marque-malo-rappeles-1655138034
https://rappel.conso.gouv.fr/fiche-rappel/7335/Interne
https://rappel.conso.gouv.fr/fiche-rappel/7336/Interne
https://rappel.conso.gouv.fr/fiche-rappel/7333/Interne
https://rappel.conso.gouv.fr/fiche-rappel/7334/Interne
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/escherichia-coli
https://www.hopitalpourenfants.com/infos-sante/pathologies-et-maladies/infections-la-bacterie-e-coli-ce-que-vous-et-votre-famille-devez
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