En situation de stress, notre organisme met en place un mécanisme d’adaptation physiologique qui lui permet de s’adapter à ce contexte jugé menaçant. Mais quand le stress s’installe de façon pérenne, s’en suit un épuisement physique et psychologique qui ouvre la voie à certaines pathologies. Fragilisation de la psyché avec un risque de dépression, santé cardiovasculaire dégradée, troubles musculo-squelettiques…
Le stress offre aussi un terrain fertile au développement du syndrome métabolique, un ensemble de troubles qui accentuent le risque cardiovasculaire. Une nouvelle étude parue dans la revue Brain, Behavior, & Immunity - Health met le doigt sur cet engrenage néfaste entre l’exposition au stress chronique et un risque accru de souffrir de ce "syndrome de la bedaine".
Pour mieux comprendre la portée de ces nouveaux travaux, un focus sur ce syndrome s’impose. Le syndrome métabolique fait référence à un ensemble de troubles qui se traduit par un tour de taille important.
Les personnes qui y sont sujets à ce syndrome, appelé aussi syndrome de résistance à l’insuline, présentent une combinaison d’au moins trois des cinq facteurs de risque de maladie cardiaque, de diabète et d'autres problèmes de santé, à savoir : une hypertension artérielle, un excès de graisse viscérale (obésité abdominale), des perturbations du métabolisme des lipides sanguins (faible taux de HDL-cholestérol, le bon cholestérol et un taux de triglycérides élevé). On parle également de syndrome de résistance à l'insuline.
Le syndrome métabolique constitue une problématique de santé publique, puisque le nombre de cas est en constante augmentation. Et la tendance ne devrait pas s’inverser, avec la progression de la sédentarité, de l’inactivité physique et son corollaire la hausse de la prévalence du surpoids et d’obésité dans la population. Un chiffre atteste de l’ampleur du phénomène : en France, près d’une personne sur cinq serait touchée par le syndrome de la bedaine, selon l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (Inserm).
Ce syndrome se traduit par un état inflammatoire chronique qui détériore la santé en exposant à un faisceau de risques : infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral (AVC), diabète de type 2, maladies du foie (stéatohépatite non alcoolique, cirrhose) ou des reins, apnée du sommeil ou encore troubles gynécologiques (syndrome des ovaires polykystiques), décrit l’Inserm. On sait déjà que le mode de vie exerce une grande influence sur la déstabilisation des marqueurs de santé à l’origine du syndrome de la bedaine. Parmi les facteurs de risque : le manque d’activité physique, de mauvaises habitudes alimentaires, le tabagisme et le manque de sommeil, le stress. Un statut socio-économique faible, l'âge avancé et le fait d'être une femme sont aussi évoqués comme paramètres pouvant favoriser ce syndrome. La nouvelle étude de l’Université de l’Etat de l’Ohio confirme l’impact du stress chronique sur la survenue du syndrome. Les chercheurs mettent en évidence les effets néfastes du stress, par le fait qu’il accroît l'inflammation dans l'organisme. Jusqu’ici, peu d'études avaient examiné spécifiquement la place de l'inflammation dans le lien entre le stress et le syndrome métabolique. Pour rendre compte de l’enchevêtrement de ces trois éléments, les chercheurs se sont basés sur une enquête nationale intitulée Midlife in the United States, réalisée sur 648 participants (âgés en moyenne de 52 ans). A partir de ces données, l’équipe de scientifiques a bâti un modèle statistique pour évaluer comment l'inflammation peut s'intégrer dans la relation entre le stress et le syndrome métabolique. L'analyse a porté sur le stress perçu par les personnes interrogées, les biomarqueurs sanguins de l'inflammation et les examens physiques indiquant les facteurs de risque du syndrome métabolique. Les résultats ont mis en évidence l’association entre le stress et le syndrome métabolique et l’imprégnation de l'inflammation dans cette relation. "De nombreuses variables influencent le syndrome métabolique, certaines ne sont pas modifiables, d'autres le sont. Tout le monde est confronté au stress", a commenté dans un communiqué Jasmeet Hayes, professeur agrégé de psychologie à l'université de l'État de l'Ohio et principal auteur de l’étude. Ces enseignements invitent à considérer l’importance de la gestion du stress au quotidien, via des méthodes simples et accessibles, en tant qu’outil préventif contre le risque de développer le syndrome métabolique et de s’exposer au cortège de risques santé associés. Dans l’éventail des techniques disponibles, la pratique d’une activité physique régulière, la méditation, la relaxation, le yoga, font partie des stratégies efficientes qui aident à s’affranchir du stress mais aussi à perdre du ventre, en parallèle d’une alimentation adaptée.Syndrome métabolique : quand prendre du ventre dégrade la santé
Syndrome de la bedaine : le rôle du stress comme facteur d’inflammation
Syndrome métabolique : les techniques de gestion du stress pour réduire le risque
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666354623001102?via%3Dihub
https://news.osu.edu/stress-via-inflammation-is-linked-to-metabolic-syndrome/
https://www.inserm.fr/c-est-quoi/pour-seviter-un-bide-cest-quoi-le-syndrome-metabolique/
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