D’où vient la jalousie ? Il s’agit là d’un sentiment capable d’envahir tout un être, particulièrement quand il y a un lien fort entre nous et la personne que l’on jalouse. Cette émotion ne survient pas subitement. Elle peut être liée à la possession : avoir peur de perdre l’autre, qu’on perde ce lien précieux ou la personne elle-même.
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Allô, Docteur Freud ?C’est en quelque sorte la manifestation de la possessivité. La peur, l’envie, le manque de confiance en soi créent facilement ce sentiment. On a alors l’impression que le lien qui nous unit à une personne aimée est en danger. Toute personne ou « opportunité » qui s’approche de cette personne devient alors un adversaire.
Qu’est-ce que vraiment la jalousie ?
La jalousie est à différencier de l’envie. Cette dernière est le désir d’obtenir quelque chose que l’on ne possède pas alors que la jalousie se réfère au contraire à la peur de perdre ce que l’on a. On peut être victime de jalousie « normale » ou pathologique. La première est celle que nous pouvons tous ressentir à un moment ou un autre, lorsque nous sommes sujets à des doutes. Le second type inclut tous sentiments confus et injustifiés qui transforment la vie en enfer de doutes.
À force, la jalousie peut conduire à un comportement contre-productif. Une personne jalouse peut, par exemple, devenir trop envahissante, à poser trop de questions, à ne plus se faire confiance à soi ou aux autres. Dans le cas d’une relation parents-enfants, cela peut affecter la relation. Le parent aura parfois tendance à rejeter son enfant pour essayer de se défaire de ses sentiments néfastes. Au point parfois d’atteindre le point de non-retour. Bref, il s’agit d’une émotion, d’un sentiment destructeur qui peut, à terme, éloigner les personnes que vous aviez peur de perdre à l’origine.
On parle souvent de la jalousie dans un couple ou entre amis. Celle qui lie les fratries, a fait couler beaucoup d'encre... mais on évoque un peu moins celle qui va des parents vers les enfants. Pourtant, elle existe. Voici quelques points pour peut-être prendre conscience du sentiment qui vous anime.
Jaloux de son enfant : les signes qui ne trompent pas
Lorsqu’il est question de jalousie, certains signes ne trompent pas. Lorsque l’enfant est tout bébé par exemple. Certains papas se sentent mis à part et développent alors un sentiment de jalousie face à ce grand chamboulement qu’est une naissance (surtout s’il s’agit de la première).
Le conjoint semble alors indifférent à l’enfant. Quelquefois il semble également en colère, et même jaloux de la relation maman-bébé. Ces manifestations peuvent commencer dès la grossesse. Le papa qui ne porte pas l’enfant, ne l’a pas accouché, ne peut pas l’allaiter se sent parfois exclu ou a des difficultés à trouver sa place dans ce nouveau trio et peut se sentir laissé-pour-compte.
Inconsciemment, il a peur de perdre sa « place » d’amoureux et a du mal à prendre ses marques sur son nouveau job de papa. Il est alors important pour la mère de constater cet état de jalousie involontaire et d’en parler ensemble. Françoise Lendresse ajoute : "Autrement sur le plan psy, certaines femmes restent en fusion avec leur bébé et ont du mal à revenir vers leur compagnon, parfois de façon pathologique. Elles sont mères avant tout. C’est pourquoi il est important de pouvoir en discuter". Le père doit être également capable de le reconnaître.
Ensemble, il est possible de trouver des solutions. La mère doit apprendre à laisser la place de papa qui lui revient, faire confiance pour que le bébé et son père puissent tisser des liens. Le couple doit également retrouver sa place : ils sont avant tout des conjoints. Il est alors important de savoir s’accorder du temps à deux, hors de la maison, et sans enfant.
On parle parfois également des relations compliquées entre une mère et sa fille. Cette jalousie qui tait son nom est l’expression irraisonnée d’une rivalité. Et celle-ci dépend de l’histoire de chacune. Certaines mères trouveront que leur fille prend trop de place, qu’elle est trop jolie, qu’elle réussit là où elles ont échoué… Autant de raisons qui peuvent rendre une mère jalouse de leur fille. S’en suivent alors envie, colère, détachement, méchanceté gratuite, violence verbale… Autant de signaux d’alerte qui doivent mettre la puce à l’oreille, de la mère ou du père.
Pour sortir de ce cercle vicieux, mieux vaut en parler. À force de cacher ce tabou, de le pointer du doigt comme un « sentiment mauvais » on finit par le renforcer. Il faut être écoutée en tant que maman pour pouvoir dédramatiser. Prendre conscience de sa jalousie permet de l’accepter, et de faire le premier pas pour l’atténuer. La psychiatre ajoute : "la jalousie mère fille est la plus connue, mais il y a aussi une rivalité père fils si le père pense que la mère lui est trop attachée".
Dans tous les cas, pour soigner ces jalousies, il faut prendre soin de soi et guérir ses propres blessures. Pour cela, il est bon de commencer un travail thérapeutique.
La thérapie pour soigner sa jalousie
La jalousie entraîne inéluctablement des conflits ou des sources de tensions au sein d’une relation, que l’on soit victime ou instigateur. Être jaloux de votre enfant ne fera que l’éloigner de vous, de votre domicile et pourra même entraîner des disputes avec votre partenaire ou le reste de votre famille.
Une thérapie pourra être une aide pour réduire à néant ce sentiment parasite. Tout d’abord, un thérapeute peut vous aider à trouver la cause de cette jalousie. Il peut s’agir d’une insécurité affective de base. Certaines personnes n’ont pas connu l’amour inconditionnel de leurs parents et souffrent, une fois adulte, d’une grande insécurité affective. Elles ont souvent peur que l’enfant vole la vedette au sein de la famille. Elles craignent de ne plus recevoir l’amour et l’attention qu’elles avaient avant la naissance de ce bébé.
Un manque d’estime de soi peut également faire naître la jalousie. La personne concernée est persuadée d’être remplacée par cet enfant qui est « moi en mieux ». Certains parents enfin sont jaloux de la réussite de leurs enfants. Ils réussissent là où eux ont « échoué » et cela les insupporte.
Vous pouvez consulter seul.e, ou avec votre enfant. Le but est de désamorcer les non-dits, de parler des causes pour trouver une solution et installer un climat plus sain à la maison, et dans votre relation.
Une tierce personne qu’est le thérapeute, qui est neutre, permet de réinstaurer une écoute entre les deux personnes et apporte des conseils pour aider le parent jaloux à vaincre sa jalousie. C'est en cela que la psychothérapie est véritablement efficace pour lutter contre la jalousie et aider les familles à s’en relever et avancer.
Remerciement à Françoise Lendresse, psychiatre.
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