La rêverie compulsive doit-elle être considérée comme un trouble psychiatrique ?Istock

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Il vous arrive de vous perdre dans vos pensées en pleine journée ? Jusqu’ici, rien de grave ! En revanche, si vous perdez le contrôle de vos rêvasseries et que cela vous handicape au quotidien, vous souffrez certainement de rêverie compulsive.

Et ce syndrome est sérieux ! Il pourrait bien être reconnu comme un trouble dissociatif dans les manuels de psychiatrie, selon la professeure en psychologie Nirit Soffer-Dudek. Dans un article publié dans le British Journal of Psychiatry, elle soutient que la rêverie compulsive, caractérisée par des fantasmes excessifs, perturbe la vie quotidienne des individus. Un avis appuyé par de nombreux experts en troubles dissociatifs.

Comment définir la rêverie compulsive ?

Mais comment savoir si l’on est atteint de ce syndrome ? La rêverie compulsive présente des symptômes similaires à ceux d’autres troubles dissociatifs déjà inclus dans les manuels de diagnostic. Elle est caractérisée par :

  • une incapacité à contrôler la rêverie
  • un usage excessif de la rêverie pour échapper à la réalité
  • un sentiment de frustration lorsque la rêverie est interrompue

Les auteurs de l’étude suggèrent des critères clairs pour différencier la rêverie compulsive de la rêverie normale. Ceux-ci incluent des périodes prolongées de rêverie, des comportements stéréotypés, mais aussi son impact significatif sur le quotidien.

Pourquoi reconnaître ce syndrome est important ?

Et cette reconnaissance pourrait avoir un impact significatif ! La professeure Soffer-Dudek souligne que les traitements généraux pour la rêverie compulsive sont souvent inefficaces. Mais, selon elle, des thérapies spécifiques pourraient améliorer le bien-être des patients. Si la rêverie compulsive était reconnue comme un trouble autonome, cela permettrait de mieux cibler la recherche et les traitements.

Les troubles dissociatifs comprennent plusieurs types de symptômes, notamment :

  • Une sensation de détachement de soi (trouble de la dépersonnalisation)
  • Une sensation de détachement de son environnement (trouble de la déréalisation)
  • Une incapacité à se souvenir d’informations personnelles importantes, souvent associée à un traumatisme ou un stress (amnésie dissociative)
  • Un sens de la mémoire et de l’identité fragmenté (trouble dissociatif de l’identité).