Une équipe de psychiatres et de psychologues américains et britanniques ont identifié certains traits de personnalité qui pourraient exposer à un risque de dépression plus élevé que la moyenne. Leur étude a été publiée dans la revue Journal of Affective Disorders le 26 mars 2024.
La dépression touche 15 à 20% de la population générale
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé des données issues de près de 1500 questionnaires remplis par des personnes âgées de 6 à 85 ans. Et pour cause : la dépression peut toucher tout le monde, à tous les âges.
Les auteurs de cette étude ont créé eux-mêmes ce questionnaire afin de pouvoir isoler certains traits de personnalité chez les répondants. Ceux-ci devaient notamment renseigner s’ils avaient déjà, ou non, été touchés par la dépression, et si oui, à quel degré. Nombre de participants avaient déjà souffert de cette maladie, et parmi eux, certains avaient développé une forme chronique.
“Le trouble dépressif caractérisé touche tous les âges de la vie. Il concerne environ 15 à 20% de la population générale, sur la vie entière. Il se présente comme une succession d’épisodes dépressifs caractérisés, se traduisant par de nombreux symptômes − parmi lesquels la tristesse pathologique, la perte de plaisir et les symptômes cognitifs −, avec un retentissement majeur sur la vie du patient et de son entourage”, explique l’Inserm.
Qui poursuit “S’ils se pérennisent, les symptômes liés à la dépression vont avoir des répercussions importantes sur le plan socioprofessionnel. Le risque de suicide est particulièrement élevé et concerne 10 à 20% de ces patients.”
Dépression : de l’influence de l’introversion et du neuroticisme
Certes, la dépression est souvent due à des épreuves de la vie, mais il arrive que cette pathologie psychiatrique survienne sans événement majeur explicatif (c’est ce qu’on appelle une dépression endogène). Partant de ce constat, la recherche essaie depuis longtemps de comprendre s’il existe des sensibilités particulières qui pourraient favoriser l’apparition de cette maladie.
Ici, les chercheurs ont découvert que les personnes introverties et celles qui souffrent de neuroticisme (une tendance à ressentir des émotions négatives et de l'anxiété) ont plus de risque d’être touchées par des épisodes dépressifs que le reste de la population.
Le développement de la dépression est multifactoriel
Ils ont néanmoins, dans le même temps, réalisé que les traits de personnalité changent au cours de la vie et des expériences, ce qui modifie le risque de dépression. L’association entre, par exemple, l’introversion et la dépression est ainsi plus marquée à l’adolescence. Cela fait sens d’après les psychiatres et psychologues à l’origine de cette étude, car à cette période de la vie, le cortex préfrontal n’est pas complètement développé.
Le développement de la dépression est néanmoins quelque chose de multifactoriel. Il pourrait notamment être influencé par des facteurs génétiques. Comme l’indique l’Inserm : “On sait par exemple qu’un individu a deux à quatre fois plus de risque de présenter un trouble dépressif caractérisé au cours de sa vie lorsque l’un de ses parents a des antécédents de trouble dépressif.” Pour comprendre la dépression, c’est donc tout une interaction entre gènes, environnement, événements et personnalité qu'il faut prendre en compte.
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