Si le concept n’est pas nouveau dans le monde de la psychologie, l’intelligence émotionnelle n’est véritablement connue du grand public que depuis peu. Pourtant, elle conditionne grandement la qualité des relations entretenues avec les autres, et les capacités de chacun à s’épanouir dans son quotidien.
L’intelligence émotionnelle, qu’est-ce que c’est ?
Lorsque l’on parle d’intelligence, la tendance porte vers le quotient intellectuel (QI) et la mesure de l’intelligence cérébrale connue de tous. Pourtant, il existe bel et bien d’autres formes d’intelligences, à commencer par l’intelligence émotionnelle. Cette dernière se caractérise par la capacité à comprendre les autres et soi-même, en se référant à « la capacité à reconnaître, comprendre et maîtriser ses propres émotions et à composer avec les émotions des autres personnes » selon les psychologues Peter Salovey et John Mayer, à l’origine de cette définition.
Si l’intelligence émotionnelle se différencie des intelligences multiples classifiées par le QI, elle y est tout de même liée, d’une certaine manière : « Chez les hauts potentiels intellectuels, on retrouve un grand nombre d'hypersensibles et de quotients émotionnels élevés, ainsi qu’une préoccupation accrue de l’autre », explique Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne.
Si l’intelligence émotionnelle fait aujourd’hui l’objet d’une attention de plus en plus précise, cela n’a pas toujours été le cas. Aussi, l’éducation émotionnelle - qui consiste à ce jour à développer les différentes compétences qui entourent les relations aux autres, à soi et au reste du monde - se développe de plus en plus. Pourquoi ? Parce qu’il s’avère que les apprentissages ont un réel impact sur les émotions et particulièrement leur évolution et développement : «En général l'intelligence émotionnelle est éducative. Chez les enfants empathiques et à l'aise avec leurs émotions, on retrouve souvent des parents qui savent exprimer leurs affects et entendre ceux de leurs enfants », selon la spécialiste.
L’empathie, une notion clé de l’intelligence émotionnelle
L'intelligence émotionnelle n’est finalement qu'une question de lien. Pour en comprendre la teneur, il est essentiel de faire la distinction entre le fait de partager une opinion et le fait de comprendre les ressentis, à proprement parler. En d'autres termes, développer son intelligence émotionnelle, ce n'est pas être d'accord avec tout et tout le monde, c'est comprendre le point de vue de quelqu'un d'autre que soi. Ainsi, la compréhension s’inscrit comme la solution aux problèmes, et la clé de toutes les émotions.
« C'est le principe de l'empathie : pouvoir comprendre l'autre sans avoir à vivre ce qu'il vit, accepter sa subjectivité et son vécu propre. Une émotion ça ne se valide pas, nous sommes tous légitimes de ressentir les choses à notre manière. Entendre les émotions de l'autre, c'est tenter de comprendre comment il interprète une situation, comment un événement résonne en lui », selon la spécialiste.
Intelligence émotionnelle : est-elle innée ou à acquérir ?
Si tout le monde n’est pas doté de la même quantité d’intelligence émotionnelle à la naissance, l’inquiétude n’est pas de mise : elle peut augmenter ou diminuer au fil du temps, « grâce notamment à un travail avec un psychologue autour de l'expression et la reconnaissance des émotions », selon Johanna Rozenblum. Alors que les émotions de bases, comme la tristesse, la joie, la peur ou la colère, sont communes et innées, « leur expression et leur gestion dépendra de notre culture et de notre éducation ».
« La tristesse notamment, ne s'exprime pas de la même manière en Europe qu'en Asie où l'on peut rencontrer une certaine pudeur à son égard», précise la psychologue. L'éducation joue donc un rôle essentiel, non seulement dans l’expression des émotions mais également dans le développement de son intelligence émotionnelle à travers le temps et les contextes sociaux.
« Chez certains adultes qui peinent à reconnaître l'émotion qui les fait souffrir ou qui gardent pour eux un mal-être par exemple, on retrouve des récits de l'enfance où les émotions n'ont pas suffisamment été prise en charge par les parents. On peut penser notamment à la masculinité toxique : ‘un homme ça ne pleure pas’ qui crée de gros dégâts des années plus tard », poursuit Johanna Rozenblum.
Les pistes pour développer son intelligence quotient émotionnel
Comment donc procéder pour développer son quotient émotionnel (QE), quelles sont les clés pour travailler sur les différentes dimensions de l’intelligence liée aux émotions ? Pour la spécialiste, « la première étape est d'apprendre à se familiariser avec ses propres émotions. Apprendre à les repérer, les nommer et comprendre comment elles se manifestent. C'est en devenant un expert pour ses propres affects que l'on pourra par la suite développer notamment son empathie ».
En résumé, les 5 conseils pour développer son intelligence émotionnelle sont les suivants :
- Apprendre à repérer ses émotions : il est nécessaire de connaître les différentes émotions existantes, pour pouvoir les différencier les unes des autres.
- Nommer ses émotions : une fois la palette émotionnelle bien en tête, l’important est alors de savoir à quoi faire face et avec quelle émotion nous sommes en train de composer.
- Comprendre comment elles se manifestent : en prenant conscience de ses émotions, de ce qu’elles sont et de la manière dont elles s’expriment, vous vous offrez une conscience plus aiguisée, mieux développée, mieux appréhendée.
- Observer les autres : les émotions désormais comprises, vous pouvez vous tourner vers les autres et leurs comportements, afin de mieux en comprendre la teneur.
- Développer son empathie : l’intelligence émotionnelle n’est rien sans l’empathie qui la caractérise. Aussi, pour comprendre les émotions des autres, il est nécessaire de les comprendre et les gérer chez soi. Tout ce travail effectué, permettra alors de développer son empathie envers les autres, et ainsi développer une bien meilleure compréhension de leur situation, leur vision et leurs ressentis.
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