Prothèse dentaire : que faire quand elle bouge ?

Ne pas hésiter à ré-appliquer de la colle

© anna bizon,gpoint studio"Les pâtes fixatives ont un vrai intérêt car elles limitent les mouvements de l'appareil, donc les risques de blessure, et apportent plus de sécurité pour la mastication", estime le Dr Lequart. Les produits sous forme de poudre sont moins pratiques à doser et nécessitent une salivation suffisante.
Pour plus de confort : mieux vaut utiliser les pâtes, facile à appliquer grâce à l'embout adapté. "Pour que la prothèse tienne bien, une application ne suffit pas toujours, il ne faut pas hésiter à en remettre une deuxième fois dans la journée si nécessaire", conseille le spécialiste.
Après avoir remis la prothèse en bouche : on exerce une légère pression pendant une bonne minute et on évite de mastiquer pendant les 5 à 10 minutes suivantes.
Si le produit ne convient pas : il ne faut pas hésiter à en changer car si l'efficacité est la même, ils ont tous des goûts différents, pour plus de confort. Certains intègrent aussi des actifs apaisants, type mélisse ou propolis, intéressants si la prothèse cause de petites irritations.

Ne pas hésiter à appeler son dentiste

"Attention, ce n'est pas parce qu'on n'a plus de dents et qu'on porte une prothèse complète qu'il ne faut plus aller chez le dentiste" prévient le Dr Lequart. Si la prothèse bouge, le dentiste peut procéder à sa réadaptation, soit en meulant les zones de surpression pour éviter les blessures, soit (si la perte osseuse est plus importante) en procédant à un rebasage de l'appareil en ajoutant de la résine à certains endroits pour qu'il adhère mieux aux muqueuses et aux gencives. Il peut également resserrer les crochets des prothèses partielles. Voilà pourquoi une visite est obligatoire au moins une fois par an.
Lorsque la prothèse pose des problèmes récurrents et à déjà été revue plusieurs fois : il faut parfois refaire un nouvel appareil. Mais sa durée de vie est assez longue : 10 à 20 ans en moyenne.

Consulter rapidement si c'est douloureux

"Il est important de consulter rapidement son chirurgien-dentiste si l'appareil cause une blessure profonde ou une zone de coupure/irritation récurrentes, car ces plaies sont des nids à bactérie et augmentent le risque d'infections. Elles peuvent aussi, dans le pire des cas, favoriser l’apparition de liaisons précancéreuses", prévient le dentiste.
En attendant le rendez-vous : on peut soulager la blessure grâce à un gel contenant un anesthésiant à appliquer sur la gencive (type Pansoral, Flogencyl ou Aftagel) mais on continue dans l'idéal à porter l'appareil pour que le dentiste identifie plus facilement les zones qui posent problème.

Eviter les kits de "rebasage" à domicile

© FotoliaDes kits d'urgence sont vendus dans le commerce pour réadapter soi-même son appareil avec de la résine et éviter ainsi la visite chez le dentiste... "Attention, d'expérience, ils sont plutôt à déconseiller car vraiment pas faciles d'utilisation", prévient le spécialiste.

Dans l'idéal : il faudrait en effet parfaitement nettoyer et dépolir l'appareil avant de poser cette résine pour être sûre qu'elle ne se décolle pas, et bien éliminer les excès pour ne pas voir apparaître des zones de sur-épaisseur, qui peuvent blesser également. Mieux vaut laisser faire un professionnel.

Faire attention aux aliments collants

Pas d'interdits lorsqu'on porte une prothèse : on peut en théorie manger ce que l'on veut. "Attention quand même avec les aliments très collants type caramel, nougatine, ou qui forment une masse, comme la mie de pain, car ils peuvent s'accrocher à la prothèse et favoriser son décollement par effet ventouse", prévient le dentiste.
Pour éviter ce genre de désagrément : il est important de manger plutôt des petites bouchées et de bien mastiquer, des deux côtés de la mâchoire, pour favoriser l'équilibre de l'appareil.

Penser aux implants pour une solution à long terme

Lorsqu'on a vraiment du mal à stabiliser une prothèse (en particulier la prothèse complète du bas ou du haut), la pose d'implants peut être une solution pour retrouver du confort à long terme. Selon les cas, 2 à 4 implants sont mis en place dans l'os de la mâchoire puis on vient y clipser la prothèse par un système d'attache (barre ou système de boutons-pressions). Ces implants sont invisibles lorsqu'on porte la prothèse. "Il y a un véritable confort à long terme car grâce à ce système, la prothèse ne bouge plus", constate le Dr Lequart.
Seul bémol, le prix : il faut compter 1400 à 1600 € en moyenne tout inclus par implant, non remboursé par la sécurité sociale (mais certaines mutuelles proposent des forfaits).