Les hommes sont plus exposés aux problèmes de prostate à partir de 50 ans, d’autant plus s’ils ont des antécédents familiaux et une mauvaise hygiène de vie (alimentation déséquilibrée, problème de santé, sédentarité…). Pourtant, ils sont nombreux à ne pas oser prendre rendez-vous chez le médecin ou un urologue pour parler des soucis rencontrés en dessous de la ceinture. Plusieurs signes doivent les conduire à surmonter leurs craintes.
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Ce petit organe, uniquement masculin, participe à la production du sperme en servant à la formation et au stockage du liquide séminal avant l’éjaculation. Cette glande se contracte lors de l’éjaculation afin de permettre l’expulsion des spermatozoïdes par l’urètre.
"La prostate se situe sous la vessie et entoure l’urètre. C’est un organe hormono-dépendant qui évolue en fonction du taux de testostérone des hommes pendant la période de puberté, la vieillesse, etc.", décrit le Dr Adrien Vidart, chirurgien-urologue dans le service d'urologie de l’hôpital Foch.
La prostate a une forme de châtaigne ou de cône. Si sa taille varie d’un homme à l’autre, elle mesure en moyenne environ 4 cm de largeur, 3 cm de hauteur et 2 cm d’épaisseur. Elle a par ailleurs un volume moyen de 20 cm3 pour un poids de 20 grammes. En revanche, ces mensurations changent à partir de la quarantaine.
En effet, après 40 ans, la glande commence à grossir progressivement. Sa croissance se poursuit au fil des années jusqu’à atteindre de 4 à 5 fois - voire dans certains cas 7 fois - sa taille initiale. Cette partie de l’anatomie masculine devient également moins souple avec les années.
Si cette modification, survenant avec le vieillissement, ne provoque pas forcément de trouble, elle est susceptible de devenir problématique pour certains patients. Le volume plus important peut entre autres causer un rétrécissement du canal urinaire et conduire à des troubles urinaires.
Le plus souvent, la prostate peut être touchée par deux maladies mises en lumière lors de Movember (mois de sensibilisation à la santé masculine organisé tous les ans en novembre) : un adénome (ou hypertrophie bénigne : une augmentation du volume de la prostate généralement observée chez les plus de 50 ans) ou un cancer. Avec environ 57 000 nouveaux cas de cancer de la prostate par an, on estime qu’un homme sur 7 en recevra le diagnostic au cours de sa vie.
Image d'un adénome de la prostate
Dessin en 2 parties montrant à gauche l'anatomie normale de l'appareil urinaire masculin et à droite une hypertrophie bénigne de la prostate bloquant la vidange vésicale Crédit : BPH.png CC BY-SA 3.0
Si certains signes sont évocateurs d’une maladie, le diagnostic se confirme avec le dosage du taux de PSA (sigle anglais qui signifie « Prostate Specific Antigen »). Cet examen s’effectue par une prise de sang en laboratoire. Si le taux est supérieur à 4 ng/ml, il existe un risque de cancer. Il faut alors faire d’autres examens.
Le toucher rectal est un autre examen permettant d’évaluer la santé de la prostate. Ce geste, pratiqué par un médecin, consiste à introduire l’index recouvert d’un gant dans le rectum du patient. Il lui offre la possibilité d’évaluer le volume et la consistance de la prostate ou encore la présence ou non de nodules inquiétants.
Prostate malade : des troubles urinaires fréquents
Une envie fréquente…
Les hommes qui souffrent d’un adénome de la prostate ont une envie fréquente d’uriner, c’est-à-dire plus de huit fois par 24 heures nuit incluse. Avec l’âge, la prostate augmente de volume. À cause de cette hypertrophie bénigne, la glande appuie sur l’urètre. Ce qui impacte l’appareil urinaire. Une pathologie qui provoque donc de nombreux désagréments urinaires. Face aux premiers signes inhabituels, mieux vaut consulter rapidement un urologue pour établir un diagnostic.
… et pressante d’uriner !
Autre signe fréquent évocateur d’une pathologie : l’urgenturie, anciennement appelée impériosité urinaire. Précisément, certains hommes sont victimes d’une diminution du délai de sécurité. Autrement dit, quand l’envie d’uriner arrive, ils ne parviennent pas à se retenir longtemps. Cette incontinence peut également entraîner un isolement social, car les patients n’osent plus sortir de peur de ne pas trouver de toilettes à proximité de l'endroit où ils se trouvent.
Selon les professionnels de la santé, près de 2 millions de Français ont des troubles urinaires dans l'Hexagone. La moitié d'entre eux d'entre eux sont suivis pour une hyperplasie bénigne (ou adénome de la prostate).
Un faible jet
"Souvent, les hommes qui souffrent d’un adénome de la prostate se plaignent d’un faible jet urinaire et d’une diminution de son intensité", rapporte le Dr Vidart. Le jet d’urine peut aussi être discontinu et s’arrêter à certains moments. De plus, les hommes décrivent également une attente au moment du démarrage de l’urine. Les patients peuvent aussi souffrir d’une difficulté à contrôler sa vessie pouvant entrainer des fuites urinaires.
Une vidange incomplète de la vessie
L’adénome entraine une difficulté à uriner. "Les hommes souffrent d’une miction incomplète. Généralement, ils ont quelques gouttes retardataires qui tombent quelques minutes après la miction", explique l’urologue. Tous ces signes sont véritablement ceux d’une obstruction du bas appareil touchant la production d’urine.
Une infection urinaire
Dans certains cas, les hommes rapportent également une sensation de brûlure ou de douleur pendant la miction. Ils évoquent aussi la présence de sang dans les urines.
Un cancer silencieux
Si l’adénome de prostate se traduit par certains signes, ce n’est généralement pas le cas du cancer. "Souvent, le cancer de la prostate s’installe silencieusement sans donner de symptômes. Quand les premiers signes apparaissent, c’est que la maladie est déjà bien installée", rapporte le Dr Vidart. D’où l’importance d’un dépistage fréquent.
Il se développe à partir de cellules de la prostate qui se multiplient anarchiquement. Dans 9 cas sur 10, la tumeur cancéreuse est un adénocarcinome. C’est-à-dire à partir des cellules présentes dans le tissu de revêtement de la prostate. Il est le 3ᵉ cancer le plus meurtrier.
Rare avant 50 ans, il touche principalement les seniors. En effet l'âge moyen du diagnostic est d'environ 70 ans. Les hommes d’origine afro-antillaise sont particulièrement à risque, tout comme les patients ayant des antécédents familiaux.
Remerciements au Dr Adrien Vidart, chirurgien-urologue.
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