Sodomie : il veut, moi non !
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Est-ce une pratique normale ?

La sodomie n'est plus taboue aujourd'hui mais reste une pratique minoritaire : "Environ 5% des couples seulement la pratiquent régulièrement, ce qui est peu" rappelle Alain Héril, sexothérapeute. Aucune raison, donc de culpabiliser ou de se penser anormale si ça ne fait pas partie de votre sexualité.

Pourquoi le fait-elle fantasmer ?

L'idéal reste de le lui demander : "Il est important de discuter avec son partenaire et de savoir ce qui est excitant pour lui dans l’idée de la sodomie. C’est une manière de montrer que l’on s’intéresse à ses fantasmes et son désir mais aussi d’exprimer ses éventuelles réticences", conseille Alain Héril.

Pour le sexothérapeute, le plaisir physique éprouvé par l'homme durant cette pratique s'accompagne souvent d'un plaisir très cérébral : "La sodomie est liée chez les hommes à des fantasmes de domination, à une homosexualité refoulée qui s’exprime ainsi de manière plus « acceptable » (ce qui ne veut pas dire qu'il est homosexuel, attention !) et au fait que cet acte sexuel n’est absolument pas lié à la procréation."

Pourquoi bloque-t-elle les femmes ?

"La peur principale des femmes est liée à la douleur éventuelle qu’elles pourraient ressentir. Il peut y avoir aussi un sentiment d’être réduite à un objet voire à une idée d’animalité dérangeante et dégradante", explique le sexothérapeute.

En effet, l'acte a une connotation brutale et peut être vécu comme une tentative de domination. La sodomie est aussi souvent perçue comme "sale", même s'il faut se rassurer : il ne reste normalement rien dans le rectum après avoir été aux toilettes...

Dans tous les cas, parler de vos réticences avec votre partenaire est indispensable.

Est-ce que ça vaut le coup d'essayer ?

"Bien entendu, une femme peut éprouver du plaisir à la sodomie" assure Alain Héril. Le canal anal est tapissé de terminaisons nerveuses et se gorge de sang sous l'effet de l'excitation (comme la verge ou le clitoris). Si vous êtes détendue et en avez vraiment envie, les sensations de plaisir peuvent être intenses et mener à l’orgasme.

L'étroitesse de la zone augmente aussi le plaisir du partenaire. "La sensation est différente de celle ressentie dans une pénétration vaginale, mais ce qui compte avant toute chose, c'est le plaisir cérébral que l’on peut éprouver : l'idée de la sodomie doit plaire à la femme pour qu'elle y trouve du plaisir", ajoute le spécialiste.

Est-ce que ça vaut le coup d'essayer ?© Istock

Comment y venir en douceur ?

Alain Héril tient d'abord à un rappel : "La sodomie ne doit jamais être douloureuse, c’est pour cela que c’est un acte qu’il vaut mieux effectuer avec lenteur, sensibilité et écoute attentive de l’autre… ".

L'anus a, en effet, tendance à se contracter et à se resserrer par réflexe et est une zone moins élastique que le vagin, rendant difficile la pénétration. Il faut donc y aller très progressivement pour ne pas causer de douleur. Il est important de maintenir l'excitation, donc la dilatation de l'anus, par exemple, en stimulant aussi le clitoris, la vulve...

En pratique : Votre partenaire doit chercher à "apprivoiser" lentement et progressivement cette zone, d'abord en caressant l'anus puis en introduisant un bout du doigt puis son pénis, étape par étape, et arrêter en cas de douleur pour reprendre plus tard. Il faut toujours utiliser un gel lubrifiant (de longue durée, à base de silicone) pour enduire la zone anale et le sexe de l'homme car il n'existe pas de lubrification naturelle à cet endroit pour favoriser la pénétration.

Le sexothérapeute ajoute un dernier conseil : "Il est préférable que la sodomie, surtout les premières fois, se pratique avec la femme sur l’homme. Cela donne la possibilité à la femme de guider le rythme des mouvements et la profondeur de la pénétration masculine."

Faut-il se forcer ou pas ?

Surtout pas, pratiquer la sodomie essentiellement pour faire plaisir à son compagnon est inconcevable", tranche le spécialiste.

Il faut accepter uniquement si vous avez envie d'essayer, par curiosité, excitation... En vous forçant, vous risquez d'avoir mal (car vous ne serez pas suffisamment détendue) et de provoquer un blocage durable.

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