Respirer va bientôt devenir dangereux. D’après une étude publiée par la British Heart Foundation (BHF), le taux moyen dans l’air de particules fines atteint un seuil bien trop élevé et cause de nombreux dommages sur la santé.
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D’après un rapport de la British Heart Foundation (BHF), plus de 160 000 personnes pourraient mourir au cours de la prochaine décennie d'AVC et/ou de crises cardiaques. La faute à la pollution de l'air. Concrètement, elle pourrait tuer chaque jour plus de 40 personnes.
Au sein de l'Union européenne des mesures de sécurité atmosphérique ont pourtant déjà été prises : tous les pays doivent respecter un taux limite de particules fines dans l’air (PM2,5). Mais cela ne suffit pas. D’après l’OMS, il faudrait que ce seul soit bien plus bas : à 10 μg / m 3 en moyenne par an.
La BHF a déclaré que ce taux actuel (PM2,5) pourrait même avoir un “grave effet préjudiciable à la santé cardiaque”.
Il augmente le risque de crises cardiaques et d'AVC, tout en aggravant certains problèmes de santé déjà existants.
Jacob West, directeur exécutif de l'innovation des soins de santé à la BHF, met en lumière cet état “d’urgence atmosphérique” : “chaque jour, des millions d'entre nous inhalent des particules toxiques qui pénètrent dans notre sang et se coincent dans nos organes, ce qui augmente notre risque de crises cardiaques et d'accidents vasculaires cérébraux. L’air toxique est une urgence de santé publique, et nous n'avons pas fait assez pour lutter contre cette menace pour notre société”.
Diagramme d'un infarctus du myocarde :
Auteur : J. Heuser JHeuser. 19 juin 2006. CC - Licence : https://creativecommons.org/share-your-work/licensing-considerations/compatible-licenses, https://creativecommons.org/licenses/by-sa/3.0/deed.en
Pour lui, les directives doivent être plus strictes et davantage basées sur la santé. Il faut qu’elles soient adoptées dans la loi pour protéger les consommateurs.
“L’action du gouvernement peut améliorer l'air que nous respirons”, souligne-t-il.
De nouvelles directives "d’urgence" en Angleterre
En juillet 2019, le Département de l'environnement et des affaires rurales avait déjà publié une étude montrant que le respect des directives de l'OMS sur la pollution de l'air était “techniquement faisable” dans la plupart des régions du Royaume-Uni d'ici 2030.
La ministre de l'Environnement, Rebecca Pow, a déclaré que “nous connaissons tous l'impact de la pollution au sein du Royaume-Uni, c'est pourquoi le gouvernement accélère le rythme et prend des mesures d’urgence pour améliorer la qualité de l'air.”
Parallèlement à cette stratégie sur la qualité de l'air, qui a été saluée par l'Organisation mondiale de la santé comme “un exemple à suivre pour le reste du monde”, leur projet de loi historique sur l'environnement comprendra un objectif sur les particules fines “qui améliorera la qualité de vie de millions de personnes”, a ajouté Rebecca Pow.
Pour le directeur médical du NHS, le professeur Stephen Powis, “cette 'urgence climatique est avant tout une urgence sanitaire, puisque des milliers de décès et d'admissions à l'hôpital auraient pu être évités. Le but du NHS étant de réduir les émissions de carbone, notamment en réduisant le trafic grâce à de meilleurs services.
L’enquête a également révélé que 4 enfants sur 10 sont touchées par la pollution de l'air à l’école.
Les décès par crise cardiaque et accident vasculaire cérébral liés à la pollution de l'air pourraient dépasser les 160 000 d'ici 2030, BHF, 13 janvier 2020.
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