Manger en famille, emmener ses enfants à l’école, toucher les poignées de porte, prendre le bus pour aller au travail… Nombreuses sont nos habitudes du quotidien qui paraissent inoffensives... Pourtant, en cas de pandémie, bon nombre d’entre elles doivent être révisées, voire éliminées.
Quelle est la différence entre une pandémie et une épidémie ?
L’état de pandémie à propos du Covid-19 a été déclaré le 11 mars 2020 ; mais le mot avait déjà été prononcé lundi 24 février par le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé Tedros Adhanom Ghebreyesus.
“Nous devons nous concentrer sur l’endiguement (de l’épidémie de nouveau coronavirus, ndlr), tout en faisant tout notre possible pour nous préparer à une éventuelle pandémie”, avait-t-il alors déclaré.
Selon la définition donnée par l’OMS, on parle de pandémie en cas de propagation mondiale d’une nouvelle maladie. Plus précisément, une pandémie “est une épidémie qui touche au moins deux continents”.
C’est par exemple le cas du virus du Sida.
Alors pourquoi ne parlait-on pas encore de pandémie, il y a quelques jours ? Pour les spécialistes, il apparaissait encore prématuré d’utiliser ce terme? Techniquement, on pouvait dire qu’il y avait une épidémie en Chine (plus de 80 000 cas en Chine) et qu’il n’y avait pas d’épidémie ailleurs mais des “foyers” ou des “clusters”, comme ceux retrouvés en France (Morbihan, Oise, Haute-Savoie...).
Épidémie de coronavirus : la France au stade 3
Le stade 3 correspond à “l'épidémie proprement dite”, lorsque le virus circule largement dans la population, ont souligné les autorités.
D'ailleurs, “des décisions plus lourdes pour le quotidien peuvent être prises si ce stade final est déclaré", a déclaré Edouard Philippe.
Au niveau sanitaire, un document du ministère de la Santé décrit le changement de méthode adopté.
Après une stratégie “d'endiguement du virus” lors des stades 1 et 2, le stade 3 implique ainsi une stratégie “d'atténuation”, peut-on lire dans ce guide consultable en ligne.
Concrètement, les malades ne pourront plus être accueillis à l'hôpital, hormis ceux présentant des "signes de gravité".
Les patients ne présentant pas de risque seront pris en charge "en ville".
D’après un document publique disponible sur le site du ministère de la Santé, "L’organisation [en cas de stade 3 de l'épidémie, NDLR] prévoit la mobilisation complète du système sanitaire hospitalier et de ville, ainsi que les établissements médico-sociaux pour protéger les populations fragiles, assurer la prise en charge des patients sans gravité en ville, et des patients avec signes de gravité en établissement de soins".
Ne portez pas de masque, sauf si vous êtes malade
Contrairement à ce que de nombreuses personnes pensent, le port d’un masque serait surtout utile pour éviter que des personnes déjà infectées n’en contaminent d’autres, et non pour éviter d’être soi-même contaminé.
En effet, les masques médicaux standard vendus dans la plupart des pharmacies sont conçus pour bloquer les grosses particules et gouttelettes ou postillons, mais pas les petites particules virales.
De plus, ils sont généralement assez amples, avec des espaces où l’air passe autour du nez, de la bouche ou encore du menton.
À la question “dois-je porter un masque ?”, le gouvernement se veut d'ailleurs très clair : “le port du masque chirurgical n’est pas recommandé sans présence de symptômes”. Il ajoute que "le masque n’est pas la bonne réponse pour le grand public car il n’a pas d’indication sans contact rapproché et prolongé avec un malade”.
Prenez des précautions supplémentaires si vous êtes fragile
Si tout le monde peut être infecté à CODVID-19, les risques de développer une forme sévère de la maladie varient selon certains facteurs.
Ainsi les personnes à risque d’être contaminées plus gravement par le coronavirus 2019-nCoV sont celles :
- Souffrant de pathologies chroniques et fragilisées par leurs maladies (problèmes cardiaques, diabète, cancers...).
- Étant âgées.
Les personnes concernées doivent absolument redoubler de prudence pour ne pas attraper le virus, qui pourrait leur être fatal.
Pour ce faire, elles doivent éviter tous les lieux publics, ne plus serrer la main et ne plus faire la bise. Elles doivent également veiller à désinfecter régulièrement toutes les surfaces de la maison qui peuvent être contaminées (cuisine, salle de bains, pognées de porte, interrupteurs...).
Ne fréquentez pas les lieux publics
Après la recommandation de ne plus fréquenter les événements qui rassemblent du monde, mais aussi ceux à taille moyenne, en prévention (fête foraine, concours, spectacle de fin d'année, pièce de théâtre...), les restaurants, cinémas, cafés et même certains commerces sont désormais fermés.
Le gouvernement incite également les habitants à recourir au télétravail afin de stopper la propagation du virus et à limiter au maximum leurs déplacements.
Ne voyagez pas
Vous rêviez d’un week-end à Bologne ou de découvrir la grande muraille de Chine ? Le Coronavirus pourrait bien contrarier vos plans.
Le message du ministère des affaires étrangères est plutôt clair. “Il est préférable de différer les déplacements à l’étranger, dans toute la mesure du possible”.
Jérôme Salomon, directeur général du ministère de la Santé, est quant à lui allé encore plus loin lors d’une conférence de presse le 1er mars, précisant que “les voyages non-indispensables sont à reporter, surtout pour les pays hors de l’Union européenne”.
Si vous avez tout de même choisi de partir, il est important d’avoir à l’esprit que votre voyage peut être annulé à tout moment mais aussi qu’un certain nombre de précautions s’imposent une fois sur place. (éviter tout contact avec des animaux vivants ou morts, ne pas se rendre dans des marchés, éviter tout contact rapproché avec des personnes souffrant d’infection respiratoire aiguë etc).
Ne vous lavez pas les mains trop rapidement
Les autorisés le disent et le redisent : bien se laver les mains est essentiel pour ne pas contracter le Covid-19.
Ainsi, il ne suffit pas de passer brièvement les mains sous l’eau pour éviter toute forme de contamination.
D’après le Ministère des Solidarités et de la Santé, il convient de respecter les gestes suivants :
- se laver les mains à l’eau et au savon (de préférence liquide) pendant 30 secondes ;
- se frotter les ongles, le bout des doigts, la paume et l’extérieur des mains, les jointures et les poignets ;
- se sécher les mains avec une serviette propre ou à l’air libre.
Bon à savoir : une solution hydroalcoolique peut aussi être utilisée sur des mains non souillées.
N’abusez pas du gel désinfectant !
Le ministère de la Santé ne cesse de rappeler l’importance de l’hygiène des mains, afin de limiter la transmission du virus. Néanmoins, si l'efficacité du gel désinfectant est avéré, il ne faut pas pour autant en abuser.
Une étude publiée en 2017, réalisée par plus de 200 chercheurs, mettait déjà en garde contre l’utilisation abusive de ce type de produits.
Les gels hydroalcooliques contiendraient en effet des perturbateurs endocriniens, notamment du triclosan et du triclocarban, qui pourraient jouer un rôle dans la survenue de cancer du sein ou de perturbation de notre système hormonal. Ces deux composants sont déjà interdits aux USA.
Par ailleurs, tous les germes qui se trouvent à la surface de vos mains ne doivent pas être éradiqués : ils permettent de vous défendre. En abusant du gel hydroalcoolique, vous pourriez réduire vos moyens de défenses et risquer d’autres infections.
Enfin, ces produits doivent être utilisés avec parcimonie chez les enfants. Une étude avait démontré, dès 2015, qu'ils étaient susceptibles de provoquer des allergies, des irritations cutanées, des maux de tête voire un état d’ébriété chez les plus petits.
N’allez pas à l'hôpital si vous êtes infecté par le Covid-19
Si vous présentez des symptômes bénins : appelez votre médecin traitant et restez confiné avec vos proches, si les symptômes évoluent mal, si vous respirez mal, faite le 15.
Pour éviter la contamination d'autres personnes, ne vous rendez pas dans une salle d'attente d'un médecin sans le contacter au préalable, ou aux urgences.
Le Ministère de la Santé a également mis en place un numéro vert pour répondre à vos questions sur le Coronavirus COVID-19 sept jours sur sept, 24 heures sur 24 : 0 800 130 000.
Faites des stocks !
Bien que les avis soient divergents sur ce sujet, il peut être utile d’avoir quelques médicaments de secours en cas de pandémie.
Il s’agirait par exemple de médicaments courants pour toute la famille, de traitements chroniques spécifiques (insuline, anti-coagulant etc) et bien sûr de produtis essentiels comme des compresses stériles, des pansements ou encore des désinfectants pour nettoyer les surfaces domestiques.
Certains sites, tels que celui du service public américain “Ready” (qui a pour but de préparer la population aux urgences” sanitaires, ndlr) conseille même de mettre de côté “deux semaines d’eau et de nourriture”.
Il recommande également de conserver des versions électroniques de votre carnet de santé et d'autres dossiers provenant de votre médecin traitant ou de vos dernières analyses de sang afin de les avoir rapidement sous la main en cas de soucis de santé.
Concernant l'alimentation en cas de pandémie, le gouvernement français est plutôt sur la réserve. Le ministre de l'économie a même indiqué aux habitants "d'avoir un comportement responsable pour ne pas provoquer de pénurie". Autrement dit, en n'accumulant pas de produits chez soi.
Ce qui n'est pas le cas de l'Allemagne : le département fédéral chargé de la protection de la population civile et de la gestion des catastrophes a dressé une liste des biens matériels et alimentaires à se procurer dans le cas d’une quarantaine de 10 jours.
Il est ainsi recommandé d’emmagasiner chez soi ces quantités par personne : 20 litres d’eau potable, 3,5 kilogrammes au total de céréales, pain, pommes de terre, pâtes et riz, 2,5 kilogrammes de légumes et noix en conserve, 2,6 kilos de lait ou de produits laitiers, 1,5 kilo au total de viande, de poisson, et d’œufs et 400 grammes de matières grasses (beurre, huile végétale).
La liste mentionne également d’autres produits prêts à l’emploi à prévoir en quantités acceptables : sucre, miel, farine, cubes de bouillon, biscuits secs et chocolat. L’objectif est de fournir les 2 200 kilocalories par jour dont un adulte a besoin, et ce pendant dix jours.
Geste 1 : se laver les mains, Ministère des Solidarités et de la Santé.
Préparation au risque épidémique, Ministère des Solidarités et de la Santé, 20 février 2020.
Pandemic, Ready.
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