“Au 31 décembre 2020, 177 624 personnes ont été traitées pour la maladie de Parkinson en France, soit environ 1 personne sur 380”, indique Santé publique France. Dans le monde, plus de 8,5 millions de personnes étaient atteintes en 2019, d’après l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Parkinson : la présence anormale d’une protéine dans le liquide céphalo-rachidien
Cette maladie neurodégénérative a une évolution lente et progressive. Elle se caractérise par la diminution du nombre de neurones chargés de produire la dopamine, impliqués dans le contrôle des mouvements. Le déficit de ces neurotransmetteurs provoque graduellement l’apparition de symptômes pouvant être invalidants, voire très handicapants pour les malades de Parkinson, comme des tremblements au repos, une rigidité musculaire ou encore une lenteur dans les mouvements.
D’après une étude publiée dans The Lancet Neurology en mai 2023, il est désormais possible d’identifier la maladie grâce à la présence anormale dans le liquide céphalo-rachidien d’amas de protéines, l'α-synucléine, via un test appelé SAA. Pour rappel, le liquide céphalo-rachidien est le fluide dans lequel baignent le cerveau et la moelle épinière. L’intérêt de ce test est qu’il pourrait servir à identifier les personnes à risque de développer la maladie et les personnes atteintes mais qui ne présentent pas encore de signes moteurs.
Parkinson : un test pour prédire la maladie avant certains symptômes
De précédentes études avaient déjà prouvé l’efficacité de cet examen, mais le papier publié dans The Lancet Neurology va plus loin, en observant une cohorte de plus de 1000 personnes, triées sur le volet. Les scientifiques ont ainsi cherché à comprendre si cet examen pouvait identifier les signes précoces de Parkinson et faire la différence entre les différentes formes de la maladie. Les volontaires étaient des personnes souffrant de la maladie ou à risque de la développer. Certains présentaient des symptômes atypiques (autres que les tremblements et la raideur).
Les chercheurs ont ainsi analysé des échantillons de liquide cérébrospinal (le liquide qui amortit les mouvements ou les chocs qui pourraient endommager le cerveau) à la recherche d'α-synucléine. Résultats : chez 96% des personnes sans cause génétique connue, le test a identifié la présence de cette protéine. Chez les personnes qui présentent des variantes génétiques spécifiques, la précision du test était moins nette.
“Le cerveau n’est pas encore très endommagé et peut être soigné bien plus facilement”
D’après les auteurs de l’étude, on constate des différences significatives dans les résultats selon l’âge et le sexe, surtout chez les personnes qui présentent la mutation génétique LRRK2. Cette étude est la plus vaste analyse de la précision du test SAA à ce jour, d’après son auteur principal, le professeur de neurologie Claudio Soto, interrogé par le média spécialisé Medical News Today.
“Le plus important, c’est que nous avons été capables de détecter un biomarqueur des années avant l’apparition des premiers symptômes de la maladie chez certains patients. À ce moment-là, le cerveau n’est pas encore très endommagé et peut être soigné bien plus facilement, peut-être même grâce à de simples changements de modes de vie”, se réjouit le professeur.
“Assessment of heterogeneity among participants in the Parkinson's Progression Markers Initiative cohort using α-synuclein seed amplification: a cross-sectional study”, une étude parue dans The Lancet Neurology en mai 2023.
https://www.thelancet.com/journals/laneur/article/PIIS1474-4422(23)00109-6/fulltext
“New test for Parkinson's could diagnose disease before symptoms set in”, un article de Medical News Today.
“Maladie de Parkinson : quelle évolution entre 2016 et 2020 ?”, un article de Santé publique France.
“Maladie de Parkinson”, une fiche de l’OMS.
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