Avec 100 000 à 120 000 patients en France, la maladie de Parkinson est la deuxième maladie neurodégénérative la plus répandue dans l’Hexagone. "Environ 8 000 nouveaux cas se déclarent chaque année. Compte tenu du vieillissement de la population, l’incidence de la maladie progresse", explique l’INSERM sur son site internet.
Maladie de Parkinson : des symptômes moteurs..., mais pas uniquement
S’il existe une forme précoce (avant 45 ans) très rare de la maladie de Parkinson, la pathologie touche surtout les personnes âgées, avec un pic vers 70 ans.
Elle se caractérise par une dégénérescence progressive des neurones à dopamine dans la substance noire du cerveau. Ces cellules sont impliquées dans le contrôle des mouvements. Ainsi, leur disparition graduelle entraîne l’apparition de symptômes moteurs. Les patients souffrent :
- de tremblements des membres au repos : s’il s’agit d’un des signes les plus connus de la maladie, il n’est pas systématique. 30% des malades n’en souffrent pas ;
- d’une lenteur dans les mouvements, aussi appelée akinésie : elle gêne la réalisation des activités quotidiennes, y compris la marche ;
- d’une rigidité excessive des muscles, appelée hypertonie. Elle provoque entre autres une posture penchée vers l’avant.
Les malades font part de périodes de bien-être (périodes « on ») et des périodes de blocage ou de mouvements involontaires (périodes « off »).
Toutefois, les signes n’apparaissent qu’à partir du moment où 50 à 70% des neurones à dopamine sont détruits. En effet, à ce moment-là, le cerveau ne parvient plus à compenser la perte. Les premiers symptômes surviennent, ainsi, environ 5 à 10 ans après le début de la maladie.
Par ailleurs, la pathologie ne se caractérise pas uniquement par des troubles musculaires. Plusieurs troubles non-moteurs - beaucoup moins connus et présentés dans notre diaporama - sont présents. Il est important de les connaître car certains d’entre eux apparaissent avant les signes moteurs et sont ainsi annonciateurs de ces derniers.
Parler doucement
L'association britannique Parkinson's Foundation prévient que se mettre à parler plus doucement peut être un signe possible de la maladie de Parkinson.
Une équipe de chercheurs de l'Université de technologie de Kaunas (KTU) a déclaré que ce symptôme pourrait se manifester dans les premiers stades de la maladie. Leurs recherches ont révélé que les patients atteints de la maladie de Parkinson à un stade précoce ont tendance à parler d'un ton plus calme et plus monotone. Les médecins ont également découvert que les personnes atteintes de la maladie de Parkinson peuvent également parler de manière plus lente et plus fragmentée.
Les vertiges
Les vertiges et les évanouissements peuvent être des signes de Parkinson.
Sembler pencher
Si vous semblez courber en avant ou vous affaler lorsque vous vous tenez debout, prêtez attention. C'est un signe possible de la maladie de Parkinson.
La constipation
La constipation est un symptôme précoce de la maladie de Parkinson. Elle touche jusqu’à 8 patients parkinsoniens sur 10. Ce symptôme peut se déclarer près de 20 ans avant les premiers signes moteurs.
La perte du goût et de l’odorat
L’odorat et le goût sont altérés pratiquement pour toutes les personnes atteintes de Parkinson. Toutefois, la perte de ces sens étant progressive, elle peut passer inaperçue pendant plusieurs années.
La transpiration excessive
Un tiers des personnes atteintes de la maladie de Parkinson souffre d’une transpiration excessive. Elles suent même si elles font peu, voire pas, d’effort lorsqu’elles traversent une période off (période où les symptômes importants).
La dépression
La dépression est un des signes annonciateurs de Parkinson. On constate qu’environ 20% des malades en souffrent plusieurs années avant l’apparition des symptômes moteurs.
Les hallucinations
Un tiers des personnes souffrant de la maladie de Parkinson ont des hallucinations. Elles sont pratiquement toujours visuelles : le patient pense voir des personnes, des objets, des animaux qui ne sont pas présents.
Des douleurs inexpliquées
Un tiers des malades atteints de Parkinson ont des douleurs inexpliquées. Il s’agit le plus souvent de douleurs musculaires au niveau des jambes. Elles laissent aux malades une sensation de rigidité, de crampes ou encore de spasmes.
Les troubles du sommeil
Plus de la moitié des personnes souffrant de la maladie de Parkinson se plaignent d’insomnies chroniques.
La somnolence diurne
50% des malades souffrent d’hypersomnolence diurne. C’est-à-dire qu’ils se sentent endormis ou dorment trop durant la journée. Ils peuvent par exemple tomber dans les bras de Morphée en lisant, en marchant ou en travaillant.
Un écoulement de la salive
Quasiment la moitié des personnes atteintes de Parkinson souffrent d’écoulements de salive hors de la bouche. Ce symptôme, aussi appelé sialorrhée, est causé par une diminution des mouvements de la bouche et du réflexe de déglutition.
Des troubles de la sexualité
L’ensemble des malades semblent montrer une diminution de l’appétit sexuel. Les hommes atteints de Parkinson peuvent ressentir également des difficultés à avoir ou maintenir une érection. Chez les femmes, on observe des troubles pour atteindre l’orgasme.
Des troubles urinaires
Un patient parkinsonien sur trois souffre de problèmes liés à la vessie (besoin d’uriner souvent, sensation que la vessie n’est pas vide, fuite urinaire, difficulté à se retenir).
Une vision double
Certains malades se plaignent d’une vision double (la plupart du temps en lisant). Toutefois, ce symptôme reste rare.
Une tension artérielle basse lorsque vous êtes debout
Certains patients atteints de Parkinson souffrent également d’une pression artérielle basse appelée hypotension. L’hypotension orthostatique est une chute marquée de la pression sanguine au moment où le patient se lève d’une position couchée ou assise et éprouve des étourdissements, voire une perte de connaissance.
Le Dr Ronald Postuma, neurologue et professeur adjoint à l’Université McGill, a mené une étude à long terme auprès de personnes souffrant de la maladie de Parkinson. Il a découvert un phénomène rarement observé par d’autres chercheurs : une brusque chute de la pression artérielle lors du passage en position debout chez les patients.
La perte de poids
"La perte de poids précoce est un symptôme courant chez les personnes atteintes de la maladie de Parkinson", a expliqué le Dr Jin-Sun Jun de l'hôpital Kangnam Sacred Heart à Séoul et auteur d'une recherche sur cette pathologie parue dans la revue Neurology du 19 octobre 2022.
La modification du poids serait aussi liée aux capacités de réflexion des patients. L'expert a montré que les volontaires atteints de Parkinson qui ont minci, ont connu une baisse plus rapide de leurs scores de réflexion globale par rapport à ceux qui ont maintenu leur poids. Les patients qui avaient pris du poids, en revanche, présentaient une dégradation de leurs fonctions plus lente.
"Les capacités de réflexion avec les déclins les plus prononcés étaient celles liées aux capacités de fluidité verbale, qui sont une mesure de la fonction exécutive", précise l'article.
Guide des symptômes non-moteurs reliés à la maladie de Parkinson, Centre Universitaire de Santé McGill
Maladie de Parkinson, Inserm, 5 février 2015
https://www.parkinson.ca/fr/research-fr/2014-2016-projets-de-recherche/comment-les-baisses-soudaines-de-la-pression-arterielle-sont-elles-liees-aux-problemes-de-demence-dans-la-maladie-de-parkinson/
https://www.express.co.uk/life-style/health/1503694/parkinsons-disease-early-signs-symptoms-loss-of-smell
https://medicalxpress.com/news/2022-10-weight-early-parkinson-disease-tied.html
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