Parkinson : quels sont les profils à risque ?Adobe Stock
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Selon l’association Parkinson France : "la maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative caractérisée par la destruction d’une population spécifique de neurones : les neurones à dopamine de la substance noire du cerveau. Ces neurones sont impliqués dans le contrôle des mouvements."

Le nombre de personnes atteintes de Parkinson devrait doubler d'ici 2030

En 2015, ce sont plus de 167 000 personnes en France qui sont touchées par cette maladie. Il s’agit de la deuxième maladie neurodégénérative la plus fréquente en France, après la maladie d’Alzheimer. L’INSERM "estime que le nombre de malades a plus que doublé en France entre 1990 et 2015, essentiellement du fait du vieillissement de la population. Ce chiffre devrait à nouveau doubler entre 2015 et 2030."

C’est une maladie qui évolue avec le temps, et différentes phases ont été établies pour refléter la progression de la maladie. La phase précoce de la maladie correspond aux stades où les signes de Parkinson sont unilatéraux et engendrent, ou non, un certain handicap. La phase "compliquée" correspond au moment où les patients sont atteints de manière bilatérale. Soit le patient est encore autonome, soit le handicap est plus sévère. Enfin, dans la phase tardive, le malade n’est plus autonome, et doit être en chaise roulante.

Parkinson : quels sont les traitements ?

Le premier critère pour poser le diagnostic est la présence de deux au moins des trois symptômes majeurs de la maladie : la lenteur dans les mouvements, la rigidité et les tremblements au repos. Des traitements existent pour améliorer la qualité de vie des patients. L’objectif de ces traitements est de compenser le déficit en dopamine, inhérent à la mort neuronale.

Il existe deux types de traitement :

  • La L-DOPA : il s'agit d'une molécule transformée en dopamine dans le cerveau.
  • Les agonistes dopaminergiques : des molécules qui possèdent le même effet que la dopamine.

Malheureusement, aucun n’existe encore pour arrêter l’évolution de la maladie. Cette dernière est propre à chacun et dépend de nombreux facteurs. Cependant, il existe de nombreuses recherches et études qui portent sur différentes pistes. Jusqu’à maintenant, les causes de la maladie sont inconnues mais certains profils sont plus à risque que d'autres. Medisite vous les dévoile avec le Dr David Lucas.

Parkinson : quels sont les facteurs de risque ?

Les causes précises restent inconnues mais certains facteurs de risque peuvent prédisposer à la maladie.

En effet, dans la maladie de Parkinson, l’âge est le facteur de risque essentiel. Ce dernier représente le principal facteur de risque de la maladie. Rare avant l'âge de 50 ans, la fréquence de la maladie augmente fortement avec le vieillissement. L'âge moyen au diagnostic se situe autour de 75-80 ans.

Comment se caractérise la maladie ?

Pour rappel, la maladie de Parkinson est une affection chronique, lentement évolutive, définie par la présence de symptômes moteurs :

  • tremblement de repos absent pendant le sommeil ;
  • lenteur et difficulté de mouvement
  • bradykinésie (une lenteur dans l'exécution des mouvements) ;
  • rigidité musculaire ou hypertonie ;
  • et troubles de l'équilibre.

Ces derniers sont associés à des symptômes non-moteurs variables tels que :

  • les douleurs ;
  • la constipation ;
  • la fatigue ;
  • l'hypotension orthostatique ;
  • l'incontinence urinaire et/ou fécale ;
  • la dépression apathie ;
  • l'hyperémotivité et l'anxiété ;
  • les troubles du sommeil ;
  • les troubles de l'odorat ;
  • les troubles cognitifs et/ou troubles du comportement.

La maladie est diagnostiquée lorsque l’on note la présence d’au moins deux des trois symptômes majeurs : la lenteur à initier les mouvements (akinésie), une raideur musculaire spécifique et le tremblement au repos.

Syndrome parkinsonien : il existe différentes formes

Cependant, il est important de noter qu’il existe différentes formes de syndrome parkinsonien.

La maladie de Parkinson n’est héréditaire que dans de très rares cas. En effet, l’immense majorité des cas de Parkinson ne sont pas transmissibles. Ainsi, si vous êtes atteint de la maladie, vos enfants ne présentent qu’un très faible risque de développer la maladie. Cela vaut également pour les frères et sœurs. Par contre, il est possible que si plusieurs personnes de votre famille vivent avec la maladie, votre risque soit augmenté.

Le docteur David Lucas ajoute : "il existe un groupe de maladies apparentées à la maladie de Parkinson. Ce sont de véritables syndromes parkinsoniens apparentés "Atypical Parkinsonian Disorder (APD) ou syndrome parkinsonien atypique" pour lesquels on retrouve un syndrome extrapyramidal avec une combinaison et récurrence de certains des symptômes associés à d'autres. Par exemple, pour la maladie de shy drager, on retrouve une atteinte cérébelleuse qui provoque une ataxie avec des troubles de la marche et de la coordination des mouvements volontaires fins.

Parkinson : une question de contexte environnemental ?

Dans le numéro 163 juillet-août 2018 du magazine Cholé-Doc, le Pr Philippe Damier, neurologue au CHU de Nantes et président du Comité scientifique sciences médicales, cliniques et fondamentales de France Parkinson expliquait : "dans quelques cas exceptionnels, la maladie de Parkinson (ou en tout cas une forme très voisine) a pu être causée par un toxique environnemental bien identifié. A la fin des années 70 sur la côte Ouest des États Unis a été observée une "mini-épidémie" de "maladies de Parkinson" chez des sujets jeunes. Ils avaient pour point commun d’être toxicomanes et d’utiliser la même source d’héroïne. Une fabrication défectueuse de la drogue avait conduit à la production d’un produit particulier, l e MPTP. Ce dernier s’est depuis révélé être un puissant et sélectif toxique des cellules à dopamine. La majorité des cas de maladies de Parkinson est toutefois, comme c’est le cas pour la plupart des maladies, d’origine multifactorielle avec une combinaison, variable d’un patient à l’autre, de facteurs de prédisposition génétique et de facteurs environnementaux."

Systématiquement, lors d’un diagnostic de Parkinson, les médecins se préoccupent des facteurs environnementaux. Ils vérifient ainsi les habitats en milieu industriel qui auraient pu exposer le patient de manière prolongée à des solvants organiques, à des métaux lourds (mercure, plomb, cadmium), au manganèse etc. Dans les milieux ruraux, ils vérifient s’il y a eu une exposition aux pesticides organochlorés ou une consommation de l’eau de puits.

Il existe une augmentation du risque de développer Parkinson chez les personnes exposées professionnellement aux pesticides. C’est un lien qui a pu être mis en évidence, notamment lors d’une exposition prolongée aux pesticides et aux herbicides. Les agriculteurs, exposés à certains produits chimiques durant leur vie professionnelle, peuvent développer une maladie de Parkinson.

Parkinson : les hommes sont plus touchés

Pour finir, le risque de développer la maladie pourrait également différer en fonction du sexe. En effet, la maladie de Parkinson touche principalement les hommes. Ils sont généralement 1,5 fois plus touchés que les femmes par la maladie de Parkinson, mais la progression de la maladie est plus rapide pour ces dernières. Les symptômes ressentis ne sont également pas les mêmes en fonction du sexe.

S’il est difficile de connaître aujourd’hui encore les facteurs de risque ou les profils à risque, il est possible de dire que la génétique, l'environnement, le vieillissement, ainsi que d'autres facteurs, interagissent ensemble pour causer la maladie de Parkinson. La perte des neurones dopaminergiques est le résultat d'une combinaison de facteurs génétiques et environnementaux.

Sources

Merci à David Lucas, médecin en Ile-de-France. 

https://www.inserm.fr/dossier/parkinson-maladie/

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