Détecter la maladie de Parkinson dans les yeux : c’est la promesse d’une équipe de chercheurs issus du University College London et du Moorfields Eye Hospital. Des marqueurs pourraient même être trouvés jusqu’à 7 ans avant l’arrivée des premiers symptômes. C’est la première fois qu’une étude trouve de tels signes aussi longtemps avant le diagnostic, et c’est la plus vaste étude faite à ce jour sur le sujet. Elle a été publiée dans la revue Neurology le 21 août 2023.
Parkinson : des marqueurs dans la rétine
Les chercheurs ont pu identifier ces marqueurs de la maladie de Parkinsonavec l’aide d’une intelligence artificielle. Ils ont par ailleurs utilisé des informations issues de AlzEye dataset, une banque de données d’imagerie rétinienne, puis issues d'une autre banque de données, plus vaste, UK Biobank. Ils ont ainsi pu confirmer leurs résultats.
Les auteurs de l’étude publiée dans Neurology ont par ailleurs découvert que les personnes présentant ces marqueurs rétiniens avaient plus de risques de souffrir d’hypertension, de maladies cardiovasculaires (dont des accidents vasculaires cérébraux) et de diabète.
La maladie de Parkinson est une maladie neurodégénérative fréquente. D’évolution lente et progressive, cette pathologie se caractérise par la diminution du nombre de neurones chargés de produire la dopamine, impliqués dans le contrôle des mouvements. Le déficit de ces neurotransmetteurs provoque graduellement l’apparition de symptômes pouvant être invalidants, voire très handicapants pour les malades de Parkinson, comme des tremblements au repos, une rigidité musculaire ou une lenteur dans les mouvements.
Yeux : ils dévoilent des maladies dans tout le corps
On savait déjà que les yeux, pour les médecins, pouvaient être considérés comme une “fenêtre” permettant d’observer le reste du corps car ils fournissent de nombreuses informations sur la santé d’une personne. Aussi l'utilisation d'images en haute résolution de la rétine fait-elle désormais partie intégrante du contrôle de routine de yeux, surtout un type particulier de scanner appelé tomographie par cohérence optique (TCO).
La TCO est fréquemment utilisée au sein des cliniques ophtalmiques : “C’est un procédé d’imagerie oculaire moderne, permettant d’obtenir en quelques secondes, et de manière non invasive, des images de l’œil en coupe, avec possibilité de reconstruction”, explique le Centre ophtalmologique Sorbonne Saint Michel.
“Je suis toujours impressionné par ce que l’on peut découvrir grâce aux scanners des yeux”
“C’est un principe proche de celui du scanner, sauf qu’au lieu de rayons X, ce sont des rayonnements infrarouges qui sont utilisés. Par conséquent, il ne s’agit pas d’un examen irradiant. Il génère ainsi des images de la rétine, du nerf optique, de la cornée, de la chambre antérieure, et de l’angle irido cornéen”, poursuit le Centre. L’intelligence artificielle, couplée à la TCO, permet de découvrir de nouvelles informations à partir de ces images, à propos du corps dans son entièreté.
“Je suis toujours impressionné par ce que l’on peut découvrir grâce aux scanners des yeux. Nous ne sommes pas encore capables de prédire si quelqu’un développera la maladie de Parkinson, mais nous espérons que cette méthode pourra bientôt devenir un outil de prédépistage pour les personnes à risque”, a réagi dans un communiqué de presse l’auteur principal de l’étude, le chercheur à l’Institut d’Ophtalmologie du University College London Siegfried Wagner.
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