L'ostéoporose peut-elle être liée au cancer des os ?©fotoliaFotolia

Partager :

À mesure que nous vieillissons, les os perdent naturellement de la densité ou masse osseuse. L’ostéoporose est une affection caractérisée par la perte de cette masse et la dégradation du tissu en tant que tel, d'où la fréquence importante de cette maladie chez les personnes âgées, et notamment chez les femmes après la ménopause. Mais l'âge n'est pas le seul facteur. Certains types de cancer et traitements anticancéreux peuvent aussi affaiblir les os.

« L’ostéoporose peut être causée par le cancer des os ou par certains types de cancer qui se propagent aux os. C'est le cas du cancer du sein, de la prostate, du poumon ou le myélome multiple », précise la Société canadienne du cancer.

Ostéodensitométrie osseuse

Le myélome multiple est un cancer de la moelle osseuse, où sont fabriquées toutes les cellules du sang comme les globules ou les plaquettes. Les globules blancs produits par la moelle osseuse n’arrivent pas à maturité et attaquent l’os, ce qui peut causer une ostéoporose.

Cependant, le cancer n’est pas le seul facteur de risque. Ses traitements peuvent l’être également. Le traitement du cancer du sein, de la prostate, de l’ovaire ou de l’utérus repose sur l’administration d’hormones. L’hormonothérapie a cependant des effets secondaires. Parmi eux, une sécrétion moins importante d’œstrogène et de progestérone, deux hormones qui contribuent à la consolidation de l’os. Un taux moins élevé de ces hormones peut affaiblir l’os et conduire à une ostéoporose.

Ostéoporose et symptômes

Certains traitements contre le cancer peuvent déclencher une ménopause précoce. Les plus employés : certaines chimiothérapies, la radiothérapie du bassin et l’ablation des deux ovaires. « Si les ovaires sont enlevés ou endommagés, ils ne peuvent pas produire d’œstrogène ou de progestérone. Il s’ensuit une baisse d’œstrogène dans le corps, ce qui peut affaiblir les os », ajoute la Société canadienne du cancer.

D’autres traitements utilisés dans le cadre de cancers au cerveau et à la moelle épinière peuvent avoir comme effets secondaires d’affaiblir les os et de provoquer de l’ostéoporose. C’est le cas des anticonvulsivants administrés en cas de risque de convulsions, selon la localisation de la tumeur, ou encore des glucocorticoïdes, qui sont des hormones aidant à atténuer l’enflure et à réduire la réaction immunitaire.

Il n’y a pas que le cancer qui peut provoquer cette perte de masse osseuse. Les facteurs hormonaux comme l’hyperactivité de la glande thyroïde ou des glandes parathyroïdes, la polyarthrite rhumatoïde, ou encore des maladies sévères de l’intestin, des reins ou du foie peuvent jouer un rôle.

Ostéoporose sévère

Des médicaments qui ne sont pas des anticancéreux peuvent aussi fragiliser les os. C’est le cas des corticoïdes, des antiulcéreux (inhibiteurs de la pompe à protons) ou des antidépresseurs (inhibiteurs de la recapture de la sérotonine).

Avec l’allongement de l’espérance de vie, le vieillissement de la population représente un problème de santé publique à prendre en compte. Selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), autour de l’âge de 65 ans, on estime que 39 % des femmes souffrent d’ostéoporose. Un chiffre qui monte à 70 % au-delà de 80 ans.

Une densité osseuse diminuée et un risque de fracture aggravé

En 2019, 4 millions de personnes étaient touchées par cette pathologie. En conséquence, des fractures en hausse : 484 000 selon l’Institut. Principalement des fractures du col du fémur (au niveau de la hanche), et de la colonne vertébrale ou plus précisément des vertèbres. Dans une étude britannique publiée dans la revue Springer Nature en janvier 2022, les scientifiques estiment qu’en 2034, le nombre de fractures dues à l’ostéoporose atteindra 610 000.

Traitement de l'ostéoporose et prévention

La prévention apparaît donc essentielle pour limiter l’impact physique, psychologique et économique de cette maladie. L’hygiène de vie est un facteur modifiable. En premier lieu, l’activité physique et différents exercices de mise en forme. « Bouger a un effet bénéfique sur la densité minérale osseuse, et cela à tout âge. Chez les personnes âgées, cela va en outre entretenir la musculature et l’équilibre, diminuant ainsi le risque de chute et donc de fracture », explique l’Inserm.

Le corps a également besoin de nutriments pour maintenir une solidité osseuse. « Essayez de manger plus d’aliments qui contiennent du calcium et de la vitamine D, en particulier des poissons gras et des produits laitiers », suggère la Société canadienne du cancer.

Plusieurs traitements existent pour ralentir la maladie. "Le raloxifène, qui freine aussi la résorption osseuse, est utilisé chez les personnes dont le risque de fracture périphérique est réduit, tandis que le dénosumab est préconisé uniquement chez celles qui ont un risque élevé de fracture", indique l'Inserm.