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Une autopsie, à quoi ça sert ?
Cet examen minutieux d’un cadavre permet de déterminer les causes de la mort. "Il s’agit d’un processus complexe qui début dès l’examen externe du corps, se poursuit avec l’ouverture du cadavre et se termine avec les examens complémentaires", décrit le Pr Baccino, responsable du département de médecine légale au CHU de Montpellier. L’autopsie peut confirmer ou infirmer une suspicion d’homicide ou permettre de confirmer l’identité d’une personne. Même si pour les proches l’autopsie n’a pas toujours une très bonne image, elle peut s’avérer indispensable. "Malgré le côté repoussant, l’autopsie a un vrai intérêt pour les familles. Elle peut les aider à se débarrasser d’une culpabilité ou d’une frustration. Cet examen permet de comprendre ce qui s’est passé", explique le Pr Baccino.
Première étape : l’examen externe
Le médecin légiste débute son intervention par un examen externe. Le déroulé de cette première étape dépend de l’environnement dans lequel a été retrouvé le cadavre. Le professionnel commence par prendre en compte les conditions extérieures (pluie, température, humidité, etc). Le médecin légiste recherche ensuite tout contact du cadavre avec des objets. Le corps est ensuite entièrement déshabillé afin qu’un examen complet soit pratiqué. Si la mort s’est produite depuis moins de 30 heures, un relevé de température est réalisé. Ensuite, le médecin légiste réalise un examen précis des zones présentant des traumatismes. Si besoin, il réalise également sur place des prélèvements bactériologiques ou toxicologiques.
Deuxième étape : l’ouverture du corps
Une fois l’examen externe réalisé, le médecin légiste installe le corps déshabillé sur la table d’autopsie pour l'éxaminer de nouveau. "Nous ouvrons le corps et nous enlevons tous les organes", détaille le Pr Baccino. Chaque organe est ensuite analysé. Le médecin légiste étudie précisément le corps afin de déterminer le mode de décès (accident, homicide, naturel, suicide ou inconnu). Des incisions profondes permettent aussi de mettre en évidence la présence d’ecchymoses sous-cutanées. Ces plaies ne se voient pas lors de l’examen externe. Grâce à une observation minutieuse, le médecin légiste peut également en savoir plus sur la trajectoire des blessures.
Troisième étape : les prélèvements et la fin de l’autopsie
Des scanners et des IRM peuvent aussi être réalisés sur le cadavre. Ces examens d'imagerie permettent d’explorer le corps sous toutes ses coutures et, par exemple, d’identifier des fractures. Une fois l’autopsie terminée, les organes sont remis en place, le corps est recousu et préparé afin d'être présenté à la famille. Au total, l’autopsie dure entre 1h30 et 2h.
Et l’avenir de l’autopsie ?
Depuis plusieurs années, un nouveau terme est apparu : la virtopsie. Cette "autopsie virtuelle" ambitionne de remplacer l’autopsie classique, grâce à l’imagerie, qui ne nécessiterait aucune ouverture du corps. "C’est certainement l’avenir de notre spécialité d’ici 15 ou 20 ans, mais pour le moment, c’est encore un mensonge.", conclut le médecin légiste.
mots-clés : mort
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