Une commission d'enquête parlementaire a fait 22 propositions ce mercredi 16 décembre pour mieux prendre en compte l'impact sur la santé de facteurs environnementaux d'origine humaine, comme les pesticides et les perturbateurs endocriniens. "Il aura fallu la crise terrible suscitée par l'épidémie que nous traversons pour créer enfin un consensus autour de l'idée que la santé environnementale doit être une priorité du 21e siècle", déplore la députée Sandrine Josso dans un communiqué.
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La différence entre obésité et surpoidsLes facteurs environnementaux sous-estimés
Selon la rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur la santé environnementale, "cancers, obésité et diabète ont constitué des terreaux favorables à la létalité du virus". Or, elle assure que ces maladies "sont dues, au moins en partie, à des facteurs environnementaux d'origine humaine, comme l'usage des pesticides ou l'ingestion de perturbateurs endocriniens".
Interrogée par La Croix, la députée rappelle qu'en France, "l’obésité touche 17% des adultes, soit 8 millions de personnes" avec "une augmentation de la prévalence de l’obésité sévère, avec 500 000 adultes touchés". Sandrine Josso estime donc qu'il est "essentiel d’en comprendre les causes". "Or, nous nous sommes aperçus, au cours des auditions de la commission d’enquête, que les facteurs environnementaux étaient largement sous-estimés", s'alarme-t-elle.
Une régulation bousculée de fonctions de l’organisme
Sandrine Josso estime qu'en France, "l’approche de cette pathologie est surtout comportementale et génétique", mais qu'on "s’intéresse peu à l’impact - pourtant reconnu par l’Organisation mondiale de la santé - des perturbateurs endocriniens". "En altérant le système endocrinien, ces derniers bousculent la régulation de certaines fonctions de l’organisme, avec un risque de surpoids voire d’obésité", assure la députée. Selon elle, "ces processus sont d’autant plus cruciaux à comprendre qu’ils peuvent intervenir dès la vie fœtale, et se transmettre de génération en génération".
Une nécessaire prévention est donc à réaliser sur les citoyens car ces perturbateurs endocriniens sont "partout". "Dans les contenants alimentaires, la nourriture industrielle, les cosmétiques que l’on se met sur la peau, le plastique des bouteilles d’eau, etc", détaille la rapporteure de la commission d’enquête parlementaire sur la santé environnementale.
Création d'un "diplôme de médecin obésitologue"
Elle prône donc une meilleure information des Français et dénonce une nouvelle fois une prévention lacunaire de l’obésité en France. Sandrine Josso propose ainsi de prendre en compte les facteurs environnementaux dans la lutte contre l'obésité ainsi que la création d'un "diplôme de médecin obésitologue, qui permette une prise en charge au long cours".
Obésité, "les facteurs environnementaux sont largement sous-estimés", La Croix, 16 décembre 2020.
La commission d'enquête parlementaire sur la santé environnementale rend son rapport, Le Figaro, 15 décembre 2020.
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