Les matières grasses sont indispensables pour permettre au corps de fonctionner normalement. Toutefois, il est important de savoir distinguer les bons gras des mauvais. Ces derniers sont les graisses saturées et les graisses trans, néfastes pour la santé lorsqu’elles sont consommées à trop forte dose. Cela entraîne en effet un dérèglement du métabolisme, d'où de nombreuses répercussions sur la santé. Un métabolisme déréglé favorise la prise de poids, qui peut causer diverses maladies, comme le surpoids, l’obésité ou le diabète de type 2.
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Alimentation toxique : ce que peut révéler l’urineBonne nouvelle toutefois : des chercheurs de l’Université de Californie (États-Unis) ont peut-être découvert comment les effets néfastes d’un régime riche en graisses peuvent être annulés. Pour cela, ils se sont intéressés à la protéine AMPK. Leurs résultats ont été publiés dans la revue Nature Communications le 13 mars 2023.
La protéine AMPK : qu’est-ce que c’est ?
La protéine AMPK est une enzyme connue pour réguler le métabolisme et l’activité énergétique. Ainsi, AMPK contrôle l'appétit et aide à en maintenir l'équilibre. Avoir une alimentation trop riche en graisses dérègle cette protéine, ce qui a pour conséquence de dérégler l’entièreté du métabolisme. Les biologistes se sont donc penchés sur cette protéine afin de voir comment, malgré une alimentation riche en graisse, il est possible de la restaurer pour réguler le métabolisme. En effet, jusqu’à présent, le rôle des cellules sur ce mécanisme n'avait pas été étudié.
Pour cela, les chercheurs ont effectué des tests sur des souris. Ils se sont surtout concentrés sur un composant de la molécule AMPK appelé SAPS3. Ils ont cherché à voir, chez les souris testées, quel impact pouvait avoir la suppression de cette molécule. Pour cela, ils ont supprimé la molécule chez la moitié des sujets et l'ont laissée chez les autres. Ils ont également, dans chacun des groupes, gardé un groupe témoin qui se voyait administrer une alimentation équilibré, et un autre qui devait consommer des repas riches à 45% de matières grasses. L’observation a duré 16 semaines.
Régime riche en graisses : la suppression des SAPS3 annule ses effets
Au terme des 16 semaines, les chercheurs ont observé des résultats impressionnants. "La suppression du composant inhibiteur de SAPS3 a libéré l'AMPK chez ces souris pour qu'elle s'active, ce qui leur a permis de maintenir un équilibre énergétique normal malgré la consommation d'une grande quantité de graisses", explique Mei Kong, professeur de biologie moléculaire et de biochimie et auteur de l'étude. "Nous avons été surpris de voir à quel point ils maintenaient un poids normal, évitant l'obésité et le développement du diabète", ajoute le chercheur.
Les scientifiques précisent que "l'inactivation de SAPS3 n'a eu aucun effet significatif sur les souris soumises à un régime équilibré de contrôle". Ainsi, la suppression de cette molécule n'affecte pas les personnes ayant une alimentation équilibrée. Ses effets ne sont visibles que chez les souris qui consomment trop d'aliments gras. Les scientifiques insistent également sur les différences entre les souris qui ont gardé la molécule SAPS3 et celles à qui on l'a retirée, parmi les sujets qui consommaient des matières grasses : "Les souris ayant subi une suppression de la molécule SAPS3 ont significativement réduit l'augmentation du poids corporel à un niveau similaire à celui des souris nourries avec le régime témoin."
Obésité, diabète... la protéine AMPK serait-elle la solution ?
Ces premiers résultats sont très prometteurs selon l’équipe, qui y voit un espoir de traitement pour aider à contrer les effets négatifs d’une alimentation trop riche en graisses. "Si nous bloquons cette activité d'inhibition, nous pourrons aider les gens à réactiver leur AMPK, et donc à réguler leur métabolisme", affirme le professeur Ying Yang. "Cela pourrait aider à surmonter des troubles comme l'obésité, le diabète, la stéatose hépatique et d'autres maladies liées à un dérèglement du métabolisme. Il est important de reconnaître l'importance de la fonction métabolique normale pour chaque aspect du corps", précise-t-il.
Actuellement, les chercheurs travaillent au développement de molécules qui pourraient inhiber SAPS3. Ils prévoient également d’étudier son rôle dans d’autres pathologies résultant d’un métabolisme perturbé, comme le cancer.
https://www.nature.com/articles/s41467-023-36809-1
https://www.coeuretavc.ca/vivez-sainement/saine-alimentation
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