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Pour limiter les produits carnés, on peut être tenté de se tourner vers des substituts végétaux du commerce, tels que des hamburgers, des saucisses et des nuggets. Mais le "végétal" est-il vraiment meilleur que "l’animal" ? Les choses ne sont pas aussi binaires ; un produit alimentaire résulte de l’association de divers nutriments, plus ou moins sains.
"De nombreux aliments qui ne contiennent pas de produits d'origine animale, comme les biscuits, les chips, les confiseries ou les boissons gazeuses, sont techniquement à base de plantes mais ne sont pas pour autant considérés comme essentiels dans le cadre d'une alimentation saine par la majorité des gens, explique Duane Mellor, diététiticien à la Aston Medical School de Birmingham, au Royaume-Uni.
Problème : ces aliments sans viande de l’industrie agro-alimentaire sont ultra-transformés. Ils contiennent des additifs tels que des texturants, des arômes et des colorants. "Des additifs auxquels il faut ajouter d’autres marqueurs d’ultratransformation, tels que les protéines isolées ou hydrolysées, les huiles raffinées ou l’amidon de maïs", précise l’association 60 millions de consommateurs.
Substituts végétaux et maladies cardiovasculaires
Une nouvelle étude dirigée par l'université de São Paulo et à laquelle participe l'Imperial College London a révélé que ces produits pourraient présenter un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires que les aliments végétaux moins transformés.
Plus de 118 000 personnes de 40 à 69 ans ont répondu à des questions sur leur alimentation. Les données ont été collectées auprès de la UK Biobank, comprenant des participants d'Angleterre, d'Écosse et du Pays de Galles. Ils ont constaté que la consommation de substituts végétaux à base de plantes était liée à une augmentation de 7 % du risque de maladies cardiovasculaires, par rapport à la consommation d'aliments non transformés à base de plantes. Ils ont également constaté que la consommation totale d’aliments ultra-transformés (d'origine animale et végétale) était liée à un risque plus élevé de maladies cardiovasculaires et de décès dus à ces maladies.
Tenir compte du degré de transformation
Les aliments ultra-transformés sont généralement plus riches en sel, en graisses, en sucre et contiennent des additifs artificiels. Des recherches antérieures ont établi un lien entre ces produits et une série de problèmes de santé, notamment l'obésité, le diabète de type 2 et le cancer.
Le Dr Fernanda Rauber, premier auteur de l'étude, a déclaré : "Bien qu'ils soient d'origine végétale, ces aliments peuvent contribuer à des facteurs de risque tels que la dyslipidémie et l'hypertension en raison de leur composition et de leurs méthodes de transformation. Les additifs alimentaires et les contaminants industriels présents dans ces aliments peuvent provoquer un stress oxydatif et une inflammation, ce qui aggrave encore les risques. Par conséquent, nos résultats plaident en faveur d'un choix d'aliments d'origine végétale qui tiennent compte du degré de transformation pour améliorer les résultats en matière de santé cardiovasculaire."
Privilégier l’alimentation végétale non transformée
Au contraire, les régimes à base de plantes sont associés à une réduction du risque de maladies cardiovasculaires, telles que les crises cardiaques et les accidents vasculaires cérébraux. Le remplacement des aliments ultra-transformés d'origine végétale par des aliments non transformés d'origine végétale était lié à une diminution de 7 % du risque de développer des maladies cardiovasculaires et de 15 % du risque de mortalité associé à ces affections.
Mieux vaut donc consommer des aliments bruts à base de végétaux - comme des fruits et légumes, des céréales complètes et des légumineuses - que des produits issus de l’agro-alimentaire, qu’ils soient d’origine animale ou végétale.
Sources
https://www.imperial.ac.uk/news/254034/plant-based-upfs-linked-with-higher-risk/
https://www.thelancet.com/journals/lanepe/article/PIIS2666-7762(24)00115-7/fulltext#%20
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