Comme le disait Hippocrate, “Nous sommes ce que nous mangeons”. Nos os, nos tissus, notre sang... notre organisme tout entier puise sa force dans les nutriments que nous consommons. La nourriture influence notre pensée, nos actions et surtout, elle impacte nos prises de décisions. Une étude allemande, dirigée par la chercheuse Soyoung Q. Park, montre que les repas riches en protéines rendent davantage conciliant et tolérant. A contrario, les glucides seraient responsables d’un comportement plus intransigeant.
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Les chercheurs de l’université de Lübeck (Allemagne) ont soumis plusieurs participants à un jeu. Les règles étaient les suivantes : deux individus sont assis face à face avec au centre une somme d’argent à diviser, une seule personne décide du partage. À l’issue du choix, les billets peuvent être répartis équitablement ou non. L’autre avait la possibilité d'accepter ou de refuser la proposition.
Les volontaires ne jouaient qu’après avoir mangé entièrement la collation qui leur était proposée. Par ailleurs, ils “sont venus deux fois au laboratoire et ont pris à chaque fois un petit-déjeuner différent”, explique Soyoung Q. Park. “Les deux collations contenaient exactement le même apport calorique, sauf que l’une était beaucoup plus protéinée et l’autre davantage chargée en glucides” ajoute-t-elle.
Une même personne prenait des décisions complètement différentes selon ce qu’elle avait mangé auparavant. Les résultats de l’étude montrent que seulement 24% des personnes ayant eu un petit-déjeuner riche en protéines ont rejeté les offres inéquitables. Pour les personnes ayant pris une collation riche en glucides, ce chiffre était de 53%. Un fort apport protéique rend donc le sujet plus tolérant et indulgent. De même, un régime chargé en glucides mène à des décisions rigides et intransigeantes.
Pourquoi les amateurs de protéine sont-ils plus gentils ?
Cette différence de comportement serait causée par la molécule de tyrosine. C’est un acide aminé présent dans les protéines qui est responsable de la production de dopamine. Un apport protéique important augmente le taux de tyrosine dans le sang et déclenche une forte production de dopamine. Cette substance chimique est un neurotransmetteur impliqué dans les mécanismes de motivation et de prise de risques. Lorsque le cerveau sécrète des quantités importantes de dopamine, le comportement est influencé et nous devenons inconsciemment plus accommodants.
Nous prenons régulièrement des décisions qui reposent sur notre précédent repas. Pour Soyoung Q. Park, ces comportements inconscients peuvent être liés à des vestiges de notre vie préhistorique. “Lorsque nous étions des chasseurs-cueilleurs, nous chassions en groupe. Notre nourriture était composée pour une grande partie de protéines : les bêtes que nous avions chassées. Surtout, la pression sociale pour partager la nourriture était très forte. Manger ensemble une viande qui, de toute façon, allait se gâter, était une question de survie”, explique-t-elle. “Mais lorsque nous avons commencé à nous sédentariser et à faire pousser des céréales (sources de glucides), cela a complètement changé non seulement nos pratiques alimentaires, mais aussi nos règles sociales. Si vous avez votre propre champs où vous travaillez d’arrache-pied pour subvenir à vos besoins nutritionnels, vous avez moins tendance à vouloir partager”.
https://www.pnas.org/content/114/25/6510#sec-14
https://www.huffingtonpost.fr/entry/vos-repas-influencent-vos-prises-de-decision-mefiez-vous_fr_60c08b32e4b0b449dc33a737
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