Ménopause : plus de risques de démence avec le TSH ?Adobe Stock
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La ménopause se caractérise par l'arrêt de la production des hormones sexuelles féminines et des menstruations. Cette période peut avoir un impact considérable sur la vie quotidienne de certaines femmes, qui vont ressentir de nombreuses manifestations liées à ces fluctuations hormonales. Parmi les troubles fonctionnels les plus souvent observés, on trouve :

  • les bouffées de chaleur
  • la prise de poids
  • l'irritabilité
  • l'anxiété
  • les douleurs articulaires

Démence : plus de cas chez les femmes suivant un TSH ?

Pour les pallier, un traitement hormonal de substitution (TSH) est parfois prescrit à la patiente par les médecins. Il s'agit ici d'administrer des hormones naturelles ou de synthèse (œstrogènes, progestérone ou les deux associés). Cela ne serait cependant pas sans conséquences : d’après une étude publiée le 28 juin 2023 dans la revue scientifique British Medical Journal, l’utilisation d’un TSH pour mieux supporter les effets indésirables de la ménopause est associée à un risque accru de démence.

Les auteurs de cette étude ont découvert cette association chez les femmes qui utilisent un TSH sur le long terme, mais aussi chez celles qui l’utilisent à court terme seulement pendant la ménopause (aux alentours de 55 ans). Ces conclusions viennent confirmer celles du plus grand essai clinique mené sur le sujet. Aussi les chercheurs en appellent-ils à leurs consoeurs et confrères pour mener davantage d’étude sur l'association entre TSH et démence afin de savoir s’il existe un lien de causalité entre ce traitement et cette pathologie.

De vastes études d’observation ont montré que l’utilisation sur le long terme du TSH est associée au développement de la démence. Cependant, l’utilisation de ce traitement sur le court terme n’avait jusque là pas encore été bien analysée.

Aucune de ces femmes n’avait d’antécédents familiaux de démence

Pour ce faire, les auteurs de l’étude parue dans le British Medical Journal ont utilisé les données de près de 6000 femmes atteintes de démence au Danemark. Ils ont en parallèle constitué un groupe contrôle de près de 56 000 femmes non concernées par cette maladie. Ces données ont été récoltées entre 2000 et 2018 chez des femmes âgées de 50 à 60 ans. Aucune de ces femmes n’avait d’antécédents familiaux de démence, ni de contre-indication au TSH.

À partir de ces informations, les scientifiques ont étudié la relation entre l’administration d’oestrogène et de progestérone et le développement de la démence en fonction du type de traitement hormonal, de la durée du traitement et de l’âge de la patiente lors du traitement. L’âge moyen du diagnostic de démence était de 70 ans. Avant le diagnostic, 1782 femmes du premier groupe (32%) et 16 154 femmes du groupe contrôle (29%) avaient suivi un TSH aux alentours de 53 ans. La durée moyenne d’utilisation était de 3,8 ans pour le premier groupe et de 3,6 ans pour le groupe contrôle.

Démence : un risque plus élevé chez celles qui suivent un TSH sur le long terme

Les résultats montrent que, en comparaison avec les femmes qui n’ont jamais suivi de TSH, les patientes qui ont suivi ce traitement hormonal avaient un risque de développer une démence supérieur de 24% (toutes démences confondues). Ce risque était encore plus élevé chez les femmes qui suivaient un TSH sur le long terme (de 21% pour un an de traitement à 74% pour 12 ans).

Ce risque de développer une démence était similaire chez les femmes qui avaient pris des hormones tous les jours et chez celles qui en avaient pris de manière cyclique (de l’oestrogène quotidiennement et de la progestérone tous les 10 à 14 jours chaque mois).

De plus, l’utilisation de la progestérone seule et l'utilisation des oestrogènes vaginaux n’étaient pas associés à un risque de démence. À noter : cette étude est dite “d’observation” : cela signifie qu’aucun lien de causalité n’a été établi. Par ailleurs, les chercheurs ne savent pas si les femmes qui ont développé une forme de démence avaient des facteurs prédisposants à cette pathologie.

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