Quand le traitement hormonal est-il proposé ?
'Un traitement n'est pas systématique. Il est proposé aux femmes*, lorsque le déséquilibre hormonal du début de la ménopause, provoque des symptômes très gênants dans leur quotidien', explique le Dr Marc-Alain Rozan, gynécologue.
Pourquoi: à la ménopause, une chute des hormones féminines, oestrogènes et progestérones, entraîne des perturbations au niveau du corps. Le traitement compense ces carences hormonales en apportant les mêmes hormones sous forme naturelle ou de synthèse (ex : la progestérone peut être apportée par le médicament Utrogestan ®).
Que fait-il: très efficace sur la diminution, voire l'arrêt des symptômes comme les bouffées de chaleur, la fatigue, la sécheresse vaginale... Il prévient aussi les risques d'ostéoporose .
* 30% des femmes ménopausées sont aujourd'hui sous traitements
Un bilan préalable nécessaire
L'administration de ce traitement nécessite un bilan de santé préalable pour connaître la situation hormonale de la patiente, et un suivi régulier.
'On donne le traitement le plus court possible à la dose efficace la plus basse. Le traitement est limité à 4 à 5 ans au départ, puis poursuivi si besoin en fonction de l'évolution des symptômes.', explique le Dr Marc-Alain Rozan.
Cependant: le traitement est un facteur de risque pour le cancer du sein. Il est alors contre-indiqué chez les femmes avec des antécédents de ce cancer personnel ou familial, ou/et victimes d'un AVC ou de problèmes cardio-vasculaire, ou/et avec des boules aux seins non identifiées.
Pourquoi l'utilise-t-on encore aujourd'hui?
Depuis 2002*, le THS-THM a été accusé de causer un nombre important de cancers du sein.
'Il faut relativiser car les études aux USA ont été faites avec des hormones synthétiques, à des doses élevées et sur des femmes à distance de leur ménopause avec des facteurs de risques**.
En France, nous utilisons des hormones naturelles et les femmes sous THS-THM sont très surveillées. Une étude française n'a pas montré la moindre augmentation de cancers du sein avec ces traitements. Mais nous restons vigilants car cela reste un facteur de risque***.
Les bénéfices-risques du THS-THM sont encore aujourd'hui positifs car très efficace. Il est en revanche prescrit sur une période plus courte et moins dosé.', explique le Dr Marc-Alain Rozan.
* En juillet 2002, puis en août 2003, ont été publiées 2 grandes études, l'une américaine (la Women's Health Initiative) et l'autre britannique (la Million Women Study), remettant en question le rapport bénéfices-risques favorables au THS, le traitement hormonal de substitution.
** diabète, hypertension, obésité...
*** ce traitement est d'ailleurs contre-indiqué pour les femmes avec des antécédents de cancer du sein personnel ou familial
Trois schémas thérapeutiques
Il existe différentes approches thérapeutiques.
3 possibilités:
- Le traitement oestro-progestatif séquentiel discontinu, le plus utilisé en France car bien toléré. Il comprend des oestrogènes 25 jours/mois complété par un progestatif les 4 à 5 derniers jours du traitement oestrogénique. Est laissé ensuite 5 jours sans médicament qui entraînent de 'fausses règles'.
- Le traitement combiné continu qui comprend un oestrogène donné en permanence et un progestatif faiblement dosé. Il n'y a plus de règles fixes, mais de légers saignements (rares).
- Le traitement combiné discontinu qui comprend un oestrogène et un progestatif faiblement dosé 25 jours par mois, puis 5 jours sans traitement qui entraînent de 'fausses règles'.
Des effets secondaires
Même s'il est efficace, la moitié des femmes abandonnent le traitement hormonal au bout de 2 ans. Les hormones véhiculent la peur du cancer, mais d'autres raisons sont impliquées.
Lesquelles:
- des saignements peuvent survenir à l'instauration du traitement. Ils sont corrigés en réajustant le dosage. Mais beaucoup de femmes qui pensaient à l'arrêt définitif des règles ont du mal à accepter cet inconvénient.
- la prise de poids, la sensation de gonflement, des oedèmes tout au long du traitement. Non systématiques, ils sont cependant des causes d'abandon lorsqu'ils arrivent.*
- les douleurs aux seins (seins gonflés, tendus, douloureux) sont une source d'inconfort et d'abandon.
* ces signes sont cependant retrouvés chez les femmes ménopausées sans traitement.
Les phyto-oestrogènes, un traitement de remplacement?
On les trouve sous les noms d'isoflavone de soja (le plus connu), ligname ou coumestane, et représentent une bonne alternative au traitement hormonal substitutif.
C'est quoi: 'ces composés végétaux ont une structure chimique proche de l'estradiol, l'une des principales hormones des oestrogènes. Ils agissent ainsi sur les fonctions hormonales réduisant les symptômes de la périménopause* et ménopause.', explique le Dr Serge Rafal, médecin spécialisé dans les médecines douces.
* la périménopause est la période entre 48 et 51 ans durant laquelle apparaissent certains troubles (bouffées de chaleur...) annonçant l'approche de la ménopause. Elle apparaît quelques mois voire quelques années avant l'arrêt définitif des règles.
Les phyto-oestrogènes en pratique
Pour qui: 'la prise quotidienne d'isoflavone de soja permet de réduire de 50% les bouffées de chaleur, le vieillissement cutané, et préviendrait la perte osseuse (risque d'ostéoporose à la ménopause) ainsi que certains cancers hormono-dépendants (sein, utérus...). Il diminue aussi les risques cardio-vasculaire en limitant le cholestérol sanguin et en agissant sur la circulation.', explique le Dr Serge Rafal.
Contre-indications: aucune
Effets secondaires: maux de tête, douleurs aux seins...
Consommation: 50mg d'isoflavone/jour, soit 2 comprimés/jour pour Biopause®, Evestrel®, Gynosoja® sur plusieurs mois*, ou en buvant ½ l de lait de soja/jour
Coût: 60 comprimés, Biopause® 9€, Evestrel® 15€, Gynosoja® 13€ - Non remboursé. Sans ordonnance.
* à renouveler en fonction l'évolution des symptômes
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