Aspartame : cet édulcorant pourrait altérer la mémoireAdobe Stock
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Le verdict est tombé le 3 juillet dernier : l’aspartame, un édulcorant très populaire pour remplacer le sucre (notamment présent dans les sodas et certaines barres chocolatées) est "possiblement cancérogène pour les humains", selon le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une instance de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

L’aspartame est toujours resté sous surveillance, et de nombreuses études se sont penchées sur ses potentiels risques. Parmi eux, le risque d’accouchement prématuré ainsi qu’un potentiel effet cancérogène.

Aspartame : davantage de troubles de la mémoire ?

Un nouveau risque de l’aspartame a d’ailleurs peut-être été découvert par une équipe de chercheurs de la Florida State University College of Medicine : des effets négatifs sur la mémoire et l’apprentissage. D’après une étude publiée dans la revue Scientific Reports le 31 août 2023 et qu’ils mènent actuellement, la consommation d’aspartame a été associée, chez les souris, à des déficits de mémoire et d’apprentissage.

Plus précisément, les scientifiques ont réalisé que les petits des souris mâles qui avaient consommé de l’aspartame à des niveaux très bas présentaient des troubles de l’apprentissage en termes de déplacement dans l’espace et des troubles de la mémoire, cela pendant les 16 semaines d’observation et d’exposition à l’édulcorant.

Les souris ont été séparées en trois groupes : un groupe contrôle qui n’a consommé que de l’eau, un groupe qui a ingéré 7% de la dose maximale recommandée par les autorités sanitaires américaines par jour et un groupe qui a ingéré 15% de cette dose d’aspartame.

Les souris ont ensuite été placées dans un labyrinthe et les chercheurs ont mesuré le temps qu’il leur a fallu pour trouver la sortie. Résultat : les souris du “groupe sans aspartame” ont trouvé la sortie beaucoup plus rapidement que celles des deux autres groupes.

“La compensation utilisée pour surmonter les déficiences de mémoire est significative”

“Nous voyons que les souris qui ont consommé de l’aspartame utilisent une stratégie différente, mais qu’elles trouvent la sortie. Elles compensent, d’une certaine manière”, analyse la co-autrice de l’étude, la chercheuse en sciences biomédicales Deirdre McCarthy. La compensation utilisée pour surmonter les déficiences de mémoire est significative, selon les auteurs de l’étude.

“Cette fonction cognitive est distincte des comportements anxieux, ce qui explique pourquoi les effets de l’aspartame, dans ce cas de figure, sont beaucoup plus importants que ce qu’a montré l’étude précédente”, a réagi dans un communiqué de presse l’un des auteurs de l’étude, le chercheur en neurosciences Pradeep Bhide.

“Ce genre de transmission est dû à des changements épigénétiques du sperme”

Le neuroscientifique fait ici référence à une étude menée par une de ses équipes publiée dans la revue Proceedings of the National Academy of Sciences en décembre 2022. Celle-ci avait établi un lien entre la consommation d’aspartame et l’anxiété chez les souris, avec des effets qui peuvent toucher jusqu’à deux générations.

L’apprentissage, la mémoire et l’anxiété peuvent se chevaucher car il y a souvent une dimension émotionnelle dans notre apprentissage. Quand il y a un impact émotionnel, on se souvient mieux. Mais c’est une fonction bien distincte”, précise Pradeep Bhide.

Il poursuit : “La seconde chose que nous avons remarquée, c’est que contrairement à la recherche sur l’anxiété, cela ne se transmet que sur une génération. Cela n’a pas été vu sur les petits-enfants, seulement sur les enfants des souris mâles. Cela soutient l’idée selon laquelle ce genre de transmission est dû à des changements épigénétiques du sperme.”

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