Depuis presque un an, la France fait face à de grandes difficultés d’approvisionnements de médicaments. Pour éviter le risque de pénurie, le gouvernement a déjà pris plusieurs mesures. Parmi elles, l'exécutif a annoncé la relocalisation de certains médicaments en France pour éviter de futures crises. De plus, l’exécutif a également augmenté le prix de l’amoxicilline, antibiotique le plus vendu en France, pour qu’en contrepartie les laboratoires s’engagent à fournir des stocks nécessaires.
Récemment, le gouvernement a également annoncé la vente à l’unité des antibiotiques dans certains cas. Cette annonce intervient dans le cadre de la présentation du budget de la Sécurité sociale qui doit se tenir la semaine prochaine.
Antibiotiques : la vente à l’unité en cas de pénurie
En cas de tension d’approvisionnement, les antibiotiques seront délivrés à l’unité. Ainsi, les médicaments concernés pourront ne plus être vendus en boite mais au cachet directement. Cette information divulguée par France Info a été confirmée par une source proche du dossier : "Il n'y a pas de rationnement. L'idée, c'est de rendre obligatoire la distribution de médicaments à l'unité quand il y a tension. Mais pas tous, uniquement certains antibiotiques".
Cette technique de vente à l’unité a déjà été expérimentée par le passé. Il s’agissait d’une expérience menée par l’Inserm. Entre novembre 2014 et 2015, 75 pharmacies de ville françaises ont mené l’expérience sur une dizaine d’antibiotiques. Suite à cela, la possibilité de dispenser certains médicaments à l’unité est entrée dans la loi anti-gaspillage de 2020. Le dispositif a été rendu possible en 2022. Aujourd’hui, le gouvernement veut le rendre obligatoire en cas de problèmes d’approvisionnement. Selon l’exécutif, il s’agit aussi d’une manière d’éviter la surconsommation. En effet, la France fait partie des plus gros consommateurs de médicaments.
En plus de cette mesure, une autre est envisagée par le ministre de la santé Aurélien Rousseau. Il s’agit de généraliser les tests de dépistage ainsi que les tests rapides d'orientation diagnostique (Trod), avant l'achat de certains antibiotiques afin d'éviter la pénurie de médicament. Dans ce caslà, un patient qui se rendra en pharmacie pour prendre un antibiotique devra d’abord vérifier grâce à un test que sa maladie est bien d’origine bactérienne non virale. Ainsi, les médecins pourraient être amenés à prescrire les antibiotiques à la suite de la réalisation d’un test. L’objectif du gouvernement par cette mesure est surtout d'appeler les Français à se responsabiliser eux-mêmes. Cette décision ne fait pas forcément l’unanimité chez les professionnels de santé. "C'est le genre de proposition qui énerve", explique sur LCI le docteur Jean-Paul Hamon, président d’honneur de la Fédération des Médecins de France. Une décision qui est inutile pour lui : "Faire un test, ce n'est pas le seul geste que l'on fait quand il s'agit de traiter une angine. Cela ne diminuera pas la prescription d'antibiotiques, et cela risque de tendre les relations entre les pharmaciens et les médecins". Antibiotiques : une obligation de dépistage pour éviter la pénurie ?
Dépistages d’antibiotiques obligatoires : qu’en pensent les médecins ?
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