Difficultés d’approvisionnement voire pénuries : il est de plus en plus compliqué pour les personnes atteintes de diabète de type 2 (DT2) sous Ozempic de trouver leur traitement. La faute à un emballement médiatique autour de ce médicament, réputé pour ses vertus coupe-faim. Tout a commencé il y a plusieurs mois, quand des spéculations autour de la perte drastique de poids de plusieurs stars (Kim Kardashian, Lady Gaga, Mindy Kaling…) a été attribuée à la prise du médicament. En parallèle, les supposés miracles du traitement affolaient TikTok. Conséquence directe : les ventes mondiales d’Ozempic (aussi appelé sémaglutide) ont augmenté de 63% au cours du dernier trimestre 2022.
Pénurie d’Ozempic : de vrais dangers pour les diabétiques
Pour les personnes souffrant de DT2, les conséquences de la pénurie peuvent être graves. “Les symptômes des complications du diabète de type 2 sont une difficulté à cicatriser, une perte de sensibilité au niveau des pieds, des troubles de la vision, une insuffisance rénale, un infarctus ou un AVC”, précise le dictionnaire médical Vidal. Pour celles qui souhaitent simplement maigrir, des effets secondaires sont fréquents : diarrhée, vomissements et nausées.
Et cette tendance à la prise hors indication de l’Ozempic ne devrait pas s’arrêter de sitôt, au contraire : le média britannique I révèle que le traitement est vendu illégalement sur Facebook via de nombreuses publications. Pour rappel : ce traitement est supposé être uniquement prescrit aux personnes atteintes de DT2. Pourtant, le 1er mars 2023, l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) a émis une alerte : "Des remontées de terrain font état d’un usage détourné chez des personnes non diabétiques dans un objectif de perte de poids."
Ozempic : un marché noir sur Facebook
“Plusieurs publications vues sur Facebook montrent des utilisateurs en train d’utiliser cette plateforme pour exploiter la tendance autour de l’Ozempic afin d'en vendre sur le marché noir”, affirme Alannah Francis .
Au Royaume-Uni, hors prescription médicale, un paquet de 4 injections de ce traitement peut atteindre le prix de 179,9 livres (204,42 euros), mais les revendeurs du marché noir le proposent à un prix qui varie entre 75 (85,22) et 135 livres (153,4 euros). Après la remontée de l’information par le média I, Facebook a retiré les annonces incriminées.
Interrogé dans les colonnes du journal, le docteur Steve Taylor, porte-parole de la Doctor’s association au Royaume-Uni, alerte sur les dangers de ces dérives : “Acheter des médicaments sans prescription est illégal et peut être dangereux. Sans la supervision d’un médecin, c’est compliqué d’assurer la sécurité de la prise du traitement, son efficacité et son bon usage. De plus, le médicament peut interférer négativement avec d’autres traitements ou faire empirer des problèmes de santé, d’où des effets secondaires dangereux et des complications.”
Ozempic : un traitement à prendre à vie
Par ailleurs, l’Ozempic n’est pas, comme l’affirment de nombreux internautes, un remède miracle. Lorsque l’on arrête de prendre ce médicament, si aucun changement n’est apporté en termes d’habitudes alimentaires ou de modes de vie, une reprise de poids opère. Une étude publiée le 19 avril 2022 dans la revue Diabetes, Obesity and Metabolism avait démontré que 12 mois après l’arrêt du sémaglutide, on reprend en moyenne 2 tiers du poids perdu.
“C’est aussi possible que quelqu’un présente une maladie sous-jacente entraînant la prise de poids, d’où un besoin d’étudier cette maladie. Mon conseil, c’est de ne jamais prendre de médicament qui ne vous ait pas été prescrit, et de se tourner vers un médecin ou un professionnel de santé”, conclut Steve Taylor.
“Ozempic: Health warning over prescription weight-loss drug being sold second-hand on Facebook”, un article de Alannah Francis et Paul Gallagher.
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