Selon l'AFP, mercredi 31 mai 2017, l’État américain aurait porté plainte contre cinq entreprises pharmaceutiques qui n’auraient pas spécifié les risques d’addiction liés à certains opioïdes, des analgésiques dérivés de la morphine (Johnson & Johnson, Teva, Allergan, Endo et Purdue Pharma). Il les accuse de ne pas avoir mentionné le risque de dépendance très élevé lié à la prise de ces antidouleurs. Le ministre de la Justice de l’Ohio, Mike DeWine, aurait affirmé dans un communiqué que ces "producteurs de médicaments […] ont fait croire que les opiacés n’étaient pas addictifs, que l’addiction était facile à surmonter ou qu’elle pouvait être traitée en prenant encore plus d’opiacés". L’Ohio est le second état, après le Mississippi, à poursuivre en justice les fabricants d’opiacés.
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Selon les autorités américaines, 50 000 personnes auraient subi une overdose due à ces médicaments l'an passé. En 2014, plus de 2 000 personnes sont mortes d’une surdose dans 50 États d’après le magazine américain Cleveland. Lors d'une conférence de presse le 31 mai, Mike DeWine a rappelé qu'en 2014 "les entreprises pharmaceutiques ont dépensé 168 millions de dollars dans leurs représentants commerciaux, afin d’influencer les prescriptions d’opiacés". Ces addictions seraient bien connues de ces industries qui auraient préféré en cacher les risques pour pouvoir tirer profit des personnes souffrant de maladies nécessitant des antidouleurs puissants.
Selon Le Monde, plusieurs entreprises pharmaceutiques auraient répondu à cette accusation, contestant les attaques du ministre de la justice. Johnson & Johnson a affirmé dans un communiqué être "fermement convaincus que les allégations de cette plainte sont infondées à la fois sur le plan légal et factuel. Janssen a agi de façon appropriée, de façon responsable et dans le meilleur intérêt des patients concernant [les] traitements à base d’opiacés contre la douleur […]." Purdue Pharma assure de son côté que la direction "partage les préoccupations du ministre de la justice à propos de la crise des opiacés" et souhaite s’engager "à travailler de façon collaborative pour trouver des solutions".
Le Centre de Contrôle et de Prévention des Maladies américain (Centers of Disease Control and Prevention) rappelle également les risques liés à la prise d'opioïdes, considérés comme étant de la drogue.
Les opioïdes, c'est quoi ?
Ces substances existent à l'état naturel dans notre organisme, libérées par certains organes comme le cerveau ou le tube digestif. Elles sont très utilisées dans le traitement de la douleur car elles permettent de la contrôler. Différents types de médicaments en possèdent sous plusieurs formes : comprimés, gélules, patchs...
Parmi les opioïdes les plus célèbres : la codéine, la morphine, le tramadol, le fentanyl.
En France, quelques centaines de décès chaque année seraient liés à un opioïde médicamenteux, soit plus que les overdoses d'héroine. "En plus de ces augmentations de cas, ce qui nous préoccupe est que ce sont majoritairement des femmes, d’âge médian 60 ans, sans notion d’addiction ni de cancer ou de soins palliatifs " soulignait Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Clermont-Ferrand (Puy-de-Dôme) au Monde.fr.
Vidéo : Le bon usage des médicaments
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