Un manque d’efficacité et un retour des symptômes
C’est-à-dire ? Pour être mis sur le marché, un médicament générique doit faire la preuve de son équivalence thérapeutique par rapport à la molécule de référence. Mais équivalence ne veut pas dire identique.
Pourquoi ? Beaucoup de génériques présentent des compositions et des dosages différents touchant soit les principes actifs, soit les excipients*. Le fabricant de ces traitements a aussi la possibilité de mettre au point une molécule avec une biodisponibilité** différente, de – 20 % à + 20 % entre la molécule de référence et le générique. La conséquence : des différences d’efficacité. "Cela entraîne des différences de ressenti pour le patient, qui en passant du traitement original au générique, va revenir en cabinet en se plaignant d’un retour de ses symptômes.", explique le Dr Boukris.
Que faire ? Au moindre changement dans les symptômes, consultez.
* Un excipient désigne toute substance autre que le principe actif notamment dans un médicament.
** La biodisponibilité est la mesure de la vitesse d"absorption et de la quantité de médicament absorbée.
Le développement d’allergies et d’effets secondaires
Pourquoi ? "Les excipients (colorants, conservateurs, parfum…) ajoutés au principe actif peuvent entraîner des réactions allergiques, voire des effets secondaires", explique le Dr Boukris. On retrouve dans les excipients de l’amidon de blé ou du gluten, de l’acide benzoïque ou borique notamment qui engendrent chez les personnes sensibles des manifestations cutanées (urticaire, eczéma...), du chlorure de benzalkonium utilisé comme conservateur dans certains traitements qui peut entraîner des irritations oculaires. On retrouve aussi du lactose, de l’huile d’arachide, de la gélatine, du rouge cochenille… qui sont tous des allergènes avérés.
Que faire ? Si vous constatez des irritations, des réactions cutanées… au changement de votre médicament de référence, consultez votre médecin traitant.
Des traitements qui font basculer les analyses de sang
Pour les traitements liés à l’épilepsie, aux maladies de la thyroïde, en cas de diabète ou d’hypertension artérielle, pour les médicaments anti-rejets (immunosupresseurs)…
Pourquoi ? "Les médicaments utilisés pour ces pathologies sont dites "à marge thérapeutique étroite". Ainsi, une différence de dosage, même minime d’un traitement à un autre peut faire basculer les chiffres de la glycémie ou d’une hypertension. Je ne donne des génériques qu’à des patients jeunes, pour une pathologie bénigne avec un traitement sur une courte durée", explique le Dr Boukris.
Que faire ? Si votre médecin traitant ou spécialiste estime que le médicament doit être la molécule de référence, il doit inscrire sur l’ordonnance "non substituable" en face de chaque traitement.
Des risques de surconsommation
C’est-à-dire ? Un comprimé devient une gélule et inversement, une barrette sécable devient un comprimé rond…
Pourquoi ? "Entre un médicament original et ses génériques, on retrouve des présentations qui diffèrent parfois énormément. Ces variations de forme, de couleur, de nom, de goût, de packaging… même si elles ne modifient pas l’efficacité du médicament n’en sont pas moins source de confusion, notamment chez les personnes âgées qui accumulent un certain nombre de traitements" explique le Dr Boukris.
Que faire ? il existe tellement de génériques, parfois 20 à 25, qu’une pharmacie peut délivrer un générique différent en fonction de son approvisionnement et de ses accords commerciaux avec les laboratoires. Exigez que cela soit toujours le même.
Sources : remerciements au Dr Sauveur Boukris, médecin et auteur de nombreux ouvrages dont Médicaments génériques : la grande arnaque et Enfin guérir : lorsque la médecine classique ne suffit plus"aux éditions Le Cherche midi.
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