- 1 - Jus de pamplemousse : des risques cardiaques
- 2 - Pas d’alcool avec l’ibuprofène
- 3 - Paracétamol : évitez la caféine
- 4 - Fromages : à limiter avec les antidépresseurs
- 5 - Brocolis et anticoagulants : risques de caillots
- 6 - Le lait peut diminuer l’action des antibiotiques
- 7 - Traitements anti hypertension : gare à la réglisse
- 8 - Comment éviter les interactions
Jus de pamplemousse : des risques cardiaques
Le jus de pamplemousse provoque des interactions avec de nombreux médicaments. Il contient des substances qui augmentent l’absorption par l’intestin de certains traitements, en particulier ceux contre l’hypercholestérolémie.
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Les médicaments qui peuvent rendre aveugleEn première ligne : la simvastatine, présente dans Lodales® ou Zocor®. Avec le pamplemousse, la simvastatine peut voir sa concentration sanguine multipliée par 15 et entraîner des problèmes musculaires.
Autre contre-indication, totale celle-ci : les traitements au cisapride contre les irritations de l’œsophage, comme Prepulsid®. Le mélange peut entraîner une accélération cardiaque.
En pratique : Évitez le jus de pamplemousse au cours des deux heures avant la prise de simvastatine. Ne dépassez pas les 25 cl par jour. Et prévenez votre médecin.
Pas d’alcool avec l’ibuprofène
Alcool et médicaments font rarement bon ménage. Les boissons alcoolisées augmentent les risques de somnolence et de perte de réflexes associés à certains traitements. C’est le cas avec les anxiolytiques de type Rohypnol®, Temesta® ou Xanax® et les antalgiques de type Migralgin® ou Compralgyl®. L’alcool peut même provoquer des maux de tête et des vomissements avec certains antidiabétiques (Euglucan®, Glibenese®).
La vigilance s’impose en cas de prise d’Advil® ou de Nurofen®. Leur molécule, l’ibuprofène, peut entraîner des saignements intestinaux quand elle est associée à l’alcool.
En pratique :Ne consommez pas d’alcool avec ces médicaments. En particulier si vous devez prendre le volant. Les pertes de réflexes peuvent s’avérer mortelles sur la route.
Paracétamol : évitez la caféine
Café, thé ou colas : la caféine peut augmenter l’absorption du paracétamol présent dans le Doliprane®, l’Efferalgan® ou l’Actifed®, par exemple. À trop forte dose, cette molécule risque de provoquer des lésions au foie. Mais la caféine peut aussi réduire l’action d’autres traitements, notamment contre l’ostéoporose, comme Fosamax®. Certains médicaments exacerbent les effets indésirables de la caféine : tremblements, sueurs voire palpitations. Surveillez ainsi les antiasthmatiques à la théophylline (Dilatrane®, Xanthium®).
En pratique : Pour les traitements de fond, réduisez café, thé ou cola à une tasse ou un verre par jour. Espacez-les de la prise des médicaments et parlez-en à votre médecin.
Fromages : à limiter avec les antidépresseurs
Le camembert, le gruyère ou encore la mozzarella ne se marient guère avec certains antidépresseurs. Ces fromages fermentés contiennent un composé chimique nommé "tyramine".
Celui-ci peut provoquer des crises d’hypertension artérielle s’il est associé avec des traitements de type Marsilid®. La tyramine à forte dose peut aussi entraîner des effets similaires avec un antibiotique, le linézolide (Zyvoxid®), utilisé pour de graves infections pulmonaires et cutanées.
En pratique : Si vous prenez l’un de ces traitements, évitez au maximum les fromages fermentés. Mais aussi le vin rouge, la bière, la choucroute ou la sauce de soja, riches en tyramine.
Brocolis et anticoagulants : risques de caillots
Le brocoli et le chou peuvent poser problème durant les prises d’anticoagulants oraux, comme Coumadine®, Pindione® ou Apegmone®. Ces aliments sont riches en vitamine K, qui diminue les effets des anticoagulants. Résultat : des caillots risquent de se former dans la circulation sanguine. Le brocoli et le chou réduisent également l’efficacité du paracétamol, utilisé contre les douleurs et les états fébriles.
En pratique : Limitez votre consommation de chou et brocoli à une portion par jour avec ces médicaments. Même contrainte pour les épinards, les avocats et les laitues, sources de vitamine K. Attention : ne modifiez pas vos habitudes brutalement. Vérifiez vos apports avec votre médecin. Et en cas d’ecchymoses ou de saignements suspects, consultez sans tarder.
Le lait peut diminuer l’action des antibiotiques
Consommé avec certains médicaments, le lait peut devenir un ennemi de la peau ou des voies urinaires. Son calcium affaiblit l’action de certains traitements. Notamment, les antibiotiques contre les infections cutanées à base de tétracycline (Aureomycine® ou Atede®) ou contre les infections urinaires (Uniflox® et Ciflox®). Le lait pourrait aussi diminuer l’action de l’aspirine. Une grande consommation modifierait en effet l’acidité des urines et accélèrerait l’élimination du médicament.
En pratique : Espacez d’au moins trois heures la prise de ces traitements et la consommation de tout produit laitier.
Traitements anti hypertension : gare à la réglisse
La réglisse renferme de l’acide glycyrrhizique, un hypertenseur. Elle peut donc annuler les bienfaits d’un traitement contre l’hypertension artérielle. Toujours à cause de cet acide, la réglisse accentue aussi les effets secondaires de la cortisone : ostéoporose, œdèmes ou glaucomes.
Attention également à l’association avec les diurétiques de type Trasitensine® ou Burinex®. La réglisse augmente les pertes de potassium dues à ces traitements. Et les carences en potassium peuvent entraîner, à terme, des troubles du rythme cardiaque.
En pratique : Limitez votre consommation de réglisse à 10 g par jour, sous tous les formes : pastilles, bonbons, thés et autres boissons anisées.
Comment éviter les interactions
Quelques gestes simples permettent souvent de réduire les risques d’interaction médicamenteuse. Première précaution à prendre : prévenir son médecin et son pharmacien des différents traitements suivis. N’oubliez pas les médicaments achetés sans ordonnance et les produits homéopathiques. Vérifiez les avertissements présents sur les emballages.
Lisez aussi les notices, en particulier les parties sur les interactions et les contre-indications. Lors de la prise de médicament, privilégiez l’eau plate à toute autre boisson pour parer aux interactions. Il faut aussi éviter de mélanger les comprimés à la nourriture ou d’ouvrir les gélules, sauf si votre médecin ou pharmacien vous l’a conseillé.
Sources
- Food-drug interactions, Schmidt LE, Dalhoff K, Drugs, 2002 - Drug-grapefruit juice interactions, Kane GC et al., Mayo Clinic Proceedings, 2000 - Hypertension due to liquorice and liquorice tea consumption, Boganen H et al., Universiteit van Amsterdam, 2007 - Influence of milk on the bioavailability of doxycycline, Meyer FP et al., Infection, 1989 - Warfarin and its interactions with food, Nutescu EA et al., Expert opinion on drug safety, 2006 - Quelles interactions entre aliments et médicaments ?, Pr Bruno Lacarelle, IFN, 2008 - Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps)
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