Des chercheurs de l'Agence Nationale de Sécurité du Médicament et produits de santé (ANSM) ont réalisé une étude publiée dans le Journal of the American Association (JAMA). Les résultats démontrent que parmi les patients atteints d'une maladie intestinale inflammatoire, ceux qui reçoivent un traitement à la thiopurine ou aux anti-TNF alpha auraient un risque accru de contracter un lymphome.
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Les anti-TNF alpha et les thiopurines sont utilisés pour traiter la maladie de Crohn et la rectocolite hémorragique. Les chercheurs de l'ANSM ont utilisé les données de l'Assurance maladie comprenant des patients âgés de plus de 18 ans et ayant une maladie intestinale inflammatoire.
L'étude a été réalisée sur presque 7 ans, du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2013 puis les patients ont été suivis jusqu'au 31 décembre 2015. Les résultats montrent que parmi les 189 289 patients, 336 d'entre eux ont développé un lymphome, un cancer du système lymphatique qui peut toucher tout le monde et à tout âge. 220 patients ne suivaient pas de traitements, 70 recevaient un traitement à la thiopurine, 32 étaient sous anti-TNF alpha et 14 d'entre-eux avaient un traitement combinant les deux médicaments.
Les patients exposés à la thiopurine en monothérapie présentaient un risque de lymphome plus de 2,5 fois supérieur à celui des patients non exposés et le risque de lymphome était 2,4 fois plus élevé avec le traitement à base d'anti-TNF alpha en monothérapie. Ce risque était plus de six fois plus élevé avec le traitement combinant les deux médicaments.
Des médicaments néanmoins efficaces
Les scientifiques tirent les conclusions suivantes : "Chez les adultes atteints de maladie intestinale inflammatoire, l'utilisation de la thiopurine ou de l'anti-TNF alpha est associée à un risque accru de lymphome faible, mais statistiquement significatif comparativement à l'exposition à aucun médicament. Ces résultats peuvent éclairer les décisions concernant les avantages et les risques du traitement."
L’ANSM souhaite souligner que ces médicaments ont un véritable intérêt. "À l’échelle individuelle, le risque d’avoir un lymphome est cependant faible et doit être mis en balance avec le bénéfice de ces traitements", rappelle l’agence dans un communiqué du 7 novembre 2017.
Maladie de Crohn
La maladie de Crohn est une maladie intestinale inflammatoire. Elle résulte d'une inflammation chronique des parois du système digestif, en particulier celles du côlon et de l'intestin grêle, mais d'autres segments du tube digestif peuvent être touchés. Les raisons de cette inflammation sont encore obscures.
Plusieurs facteurs sont probablement en cause, notamment des facteurs génétiques et un dérèglement du système immunitaire qui s'attaquerait avec virulence aux germes de la flore digestive… Comme la paroi intestinale est directement touchée, les principaux symptômes de la maladie de Crohn sont des troubles digestifs :
- violents maux de ventre,
- perte d'appétit,
- diarrhée,
- perte de sang anale…
Ils sont souvent accompagnés d'amaigrissement et d'anémie, résultant d'une mauvaise absorption des nutriments par la paroi intestinale.
Vidéo : Maladie de Crohn : êtes-vous à risque ?
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