Kétoprofène, ibuprofène, paracétamol, aspirine… Savoir les reconnaître

“J’ai mal à la tête, tu n’as pas de l’aspirine ?” Cette phrase, vous l'avez sûrement entendue des tonnes de fois. Le mot “aspirine” est aujourd’hui devenu un terme générique pour parler des médicaments antidouleurs. Pourtant, tous sont loin d’avoir l’aspirine pour principe actif. Parmi ces traitements, on trouve en effet le kétoprofène, l’ibuprofène, le paracétamol… Petit tour d’horizon.

Le kétoprofène : un traitement pour les pathologies rhumatologiques

Le kétoprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien disponible seulement sur ordonnance. Il appartient à la même famille que l'ibuprofène, notamment. C’est le principe actif du Profenid, du Toprec et du Ketum. Ce traitement est prescrit pour lutter contre l'inflammation et la douleur, mais aussi la fièvre. Il permet également de fluidifier le sang. Le dictionnaire médical Vidal indique qu’il est utilisé dans :

• “le traitement symptomatique des rhumatismes inflammatoires chroniques (notamment de la polyarthrite rhumatoïde et de la spondylarthrite ankylosante) et de certaines arthroses invalidantes
• le traitement de courte durée des douleurs aiguës d'arthrose, des arthrites (dont la goutte), des tendinites, des bursites, des lombalgies, des sciatiques, des cruralgies, des douleurs faisant suite à un traumatisme de l'appareil locomoteur”

Le kétoprofène peut également être prescrit par un médecin en traumatologie, en gynécologie, en urologie, en ORL, en stomatologie et en cas de migraine.

L’ibuprofène : des indications plus étendues

Tout comme le kétoprofène, l’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien. C’est, par exemple, le principe actif du Nurofen et de l’Advil. La différence entre ces deux traitements est simple : le kétoprofène est une molécule de l'ibuprofène. De plus, l’ibuprofène est disponible sans ordonnance. D’après le Vidal, “par voie orale, l’ibuprofène est utilisé dans la prise en charge de :

• les arthrites chroniques juvéniles
• les douleurs
• les dysménorrhées
• la fièvre
• les migraines”

En outre, “par voie cutanée, il est utilisé dans la prise en charge de :

• l’arthrose
• les entorses, les contusions
• les tendinites superficielles”

Le paracétamol : il n’est pas anti-inflammatoire

À la différence de l’ibuprofène et du kétoprofène, le paracétamol - principe actif du Doliprane, du Dafalgan et de l’Efferalgan - n’a pas de propriétés anti-inflammatoires. Il soulage donc moins bien la douleur, mais il est davantage conseillé. En effet, il irrite moins l’estomac et a fait l’objet de moins de signalements auprès de l’ANSM à cause d’effets indésirables. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens sont plus susceptibles de jouer un rôle aggravant en cas d’infection, en particulier lors d’infections au streptocoque, d’après l’organisation.

“Le paracétamol est utilisé, seul ou en association avec [d’autres principes actifs] dans la prise en charge des douleurs d’intensité légère à modérée et de la fièvre”, indique le dictionnaire Vidal. Depuis le 19 octobre 2022, la vente de médicaments exclusivement composés de paracétamol est restreinte en l'absence d'ordonnance.

L’aspirine : une utilisation plus restreinte

L’aspirine, comme le kétoprofène et l’ibuprofène, est un anti-inflammatoire non stéroïdien. La différence ? “Actuellement, l'aspirine est surtout utilisée à faible dose (entre 75 et 300 mg par jour) pour son effet fluidifiant sanguin. Elle est prescrite aux personnes qui présentent un risque accru d'accidents cardiovasculaires ou qui viennent de se voir poser un stent et pour lesquels on veut empêcher la formation de caillots sanguins”, explique le Vidal. De plus, l’aspirine n’est pas indiquée en cas d’infection virale. Elle est le principe actif, entre autres, de l’Aspégic. Elle peut être délivrée sans ordonnance.

Le Vidal poursuit : “Son utilisation doit être prudente en cas d'antécédent d'ulcère de l'estomac ou du duodénum, d'asthme, de goutte, d'insuffisance rénale modérée et chez la femme qui porte un dispositif intra-utérin. L'aspirine peut interagir avec de nombreux médicaments, notamment les AINS, les anticoagulants oraux, le lithium ou le méthotrexate.” L’aspirine ne doit, enfin, pas être utilisée pendant les règles car elle fluidifie le sang et présente donc des risques d’augmentation du flux.