Advil, Nurofen, Antarène, Spedifen… Tous ces médicaments largement connus du grand public contiennent le même principe actif : l’ibuprofène. L’ibuprofène est un anti-inflammatoire non stéroïdien disponible sans ordonnance. Comme l’explique l’Assurance maladie : “Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) sont des médicaments qui permettent de réduire ou de supprimer les symptômes liés à un phénomène inflammatoire.”
Ibuprofène : le dosage 400 mg dans le viseur de l’ANSM
D’après le Vidal, “par voie orale, l’ibuprofène est utilisé dans la prise en charge de :
- les arthrites chroniques juvéniles
- les douleurs
- les dysménorrhées
- la fièvre
- les migraines”
En outre, “par voie cutanée, il est utilisé dans la prise en charge de :
- l’arthrose
- les entorses, les contusions
- les tendinites superficielles”
L’ibuprofène est disponible à deux dosages : 200 mg et 400 mg. C’est ce dernier qui est dans le viseur de l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM). Le 8 février 2024, elle a annoncé que : “La publicité visant le grand public pour les médicaments contenant 400 mg d’ibuprofène sera interdite à compter du 2 avril 2024. Il n’y aura donc plus de publicité pour ces médicaments, dans les journaux, à la télévision, sur les sites internet ou dans tout autre média grand public.”
Pourquoi cette interdiction ? L’utilisation à trop haute dose, souvent due à l'automédication (permise par la vente sans ordonnance) n’est pas sans effets secondaires indésirables. Ameli évoque, entre autres, “des hémorragies gastro-digestives” et “des atteintes rénales”. Le nombre de cas a en effet augmenté depuis la hausse du nombre de publicités pour des médicaments contenant 400 mg d’ibuprofène.
Ibuprofène : le dosage à 200 mg doit toujours être privilégié
Pourtant, le dosage à 200 mg doit toujours être privilégié, rappelle l’ANSM. Justement, l’autorisation de la publicité pour un dosage plus important vient faire oublier au grand public cette indication.
“Les recommandations de bon usage en vigueur préconisent de privilégier la prise d’ibuprofène dosé à 200 mg en première intention. Malgré la mention de prudence sur les publicités auprès du grand public ‘Utilisez la dose la plus faible possible, l’ibuprofène existe à 200 mg’, ces publicités pour des médicaments contenant 400 mg d’ibuprofène n’ont pas été de nature à inciter les patients à débuter par la dose la plus faible d’ibuprofène, à savoir 200 mg”, déplore l’agence du médicament.
Ibuprofène : ne pas en prendre en cas d'infection
Lorsqu'il est correctement utilisé, l’ibuprofène est sûr et efficace. C’est son mauvais usage qui présente des risques pour la santé. En 2015, l'Agence européenne du médicament a rappelé que cette molécule “augmente légèrement le risque de problèmes cardio-vasculaires, comme l'infarctus ou l'accident vasculaire cérébral, chez les patients prenant de fortes doses”. Avant de l'utiliser, il est donc important de connaître ses éventuelles contre-indications et la posologie à respecter.
De plus, “il existe une situation particulière dans laquelle il ne faut pas prendre d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, dont l’ibuprofène, en première intention et en automédication : lorsqu’il y a un risque d’aggravation d’une infection sous-jacente”, indiquait à Medisite en 2019 le professeur Nicolas Authier, chef du service de pharmacologie médicale du CHU de Clermont-Ferrand et directeur de l'Observatoire français des médicaments antalgiques. En effet, les AINS peuvent masquer les signes d’une infection.
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