La codéine et l’ibuprofène dangereux pour les reinsAdobe Stock

Dans un avis rendu public il y a quelques jours, l’Agence Européenne du Médicament (EMA) met en garde contre l'association codéine et ibuprofène. Medisite fait le point sur cette nouvelle alerte.

Codéine et ibuprofène : une associations parfois mortelle

Selon le rapport des experts de l’Agence Européenne du Médicament : “la codéine avec l'ibuprofène est une combinaison de deux médicaments, un opioïde (codéine) et un anti-inflammatoire (ibuprofène), qui sont utilisés pour traiter la douleur. L'utilisation répétée de codéine avec de l'ibuprofène peut entraîner une dépendance (accoutumance) et un abus en raison du composant codéine. Le comité a examiné plusieurs cas de toxicités rénales, gastro-intestinales et métaboliques qui ont été signalés en association avec des cas d'abus et de dépendance à la codéine et à l'ibuprofène, dont certains ont été mortels.”

En effet, selon les experts, l’association des deux anti-douleurs codéine et ibuprofène lorsqu’elle est prise à des doses importantes entraîne un dysfonctionnement rénal. Plus précisément, les reins ne peuvent plus éliminer correctement les acides du sang dans l'urine, cela entraîne de très faibles taux de potassium dans le sang et provoque des symptômes tels que des faiblesses musculaires et des étourdissements.

L’ibuprofène, plus efficace contre la douleurs

L’EMA rappelle aux professionnels de santé leur rôle préventif quant à l’association codéine et ibuprofène afin d’éviter les risques de toxicité graves aux niveau des reins, gastro-intestinaux et métaboliques.

En cas de douleur, selon une méta analyse portant sur les 5116 patients publiée il y a quelques mois, la prise d’ibuprofène serait plus efficace que la codéine, notamment après une chirurgie. Chez les enfants, l’ibuprofène serait également plus efficace que la morphine. Cette dernière entraînerait d’ailleurs plus d’effets indésirables.

Comment bien prendre un antalgique ?

Pour diminuer la douleur, la prise d’antalgique est généralement efficace. Selon le site officiel de la Sécurité Sociale, "L'automédication doit privilégier le paracétamol” tout en respectant la dose maximale recommandée par jour. Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) comme l’ibuprofène quant à eux doivent être pris avec plus de précaution même s’ils sont également en vente libre.

De même, la prise d’AINS est contre-indiquée chez les personnes souffrant :

  • D'antécédents connus d’allergie aux AINS, (même s’il ne s’agit pas de la même molécule) ;
  • D’ulcère de l'estomac ou du duodénum et maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique) ;
  • De problèmes hémorragiques (trouble de la coagulation, etc.) ;
  • D’insuffisance hépatique ;
  • De maladie rénale chronique ;
  • D’insuffisance cardiaque ;
  • D’asthme déclenché par un AINS, même s’il ne s’agit pas de la même molécule ;
  • De varicelle en raison du risque de complication cutanée infectieuse grave.

N’hésitez pas à demander conseils auprès de votre médecin et/ou de votre pharmacien avant de prendre un antalgique.

Sources

"Faits saillants de la réunion du comité pour l'évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (PRAC) 26-29 septembre 2022", EMA, 30/09/2022

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