Avis aux personnes diabétiques. Dans un point d’information daté du 6 décembre 2019, l’Agence nationale de sécurité du médicament indique que “des traces d’une impureté nitrosamine (NDMA) ont été découvertes dans quelques lots de médicaments à base de metformine”.

L’agence précise néanmoins que ces lots ont été commercialisés hors de l'Union européenne, et que “des actions visant à analyser la qualité des médicaments disponibles en France sont actuellement en cours”. Les nitrosamines sont probablement cancérogènes pour l’homme.

Nitrosamine : des dizaines de rappels depuis 2018

Depuis l’été 2018, des dizaines de rappels de médicaments de la famille des sartans (Valsartan, Irbésartan…) ont été effectués. Ceux-ci faisaient justement suite à l’identification de NDEA et de NDMA à des taux supérieurs aux limites fixées par l’agence européenne du médicament. Selon la réglementation, la concentration en NDMA des produits pharmaceutiques ne doit pas excéder 2 mg / kg.

Dès lors, des investigations mondiales ont été menées sur ces antihypertenseurs, mais aussi sur d’autres médicaments. C’est ce qui a conduit à révéler la présence de nitrosamines dans certains lots de metformine, début décembre. Ce médicament est indiqué dans la prise en charge du diabète, seul ou en association avec d’autres molécules.

Les laboratoires ont donc été chargés d’effectuer des analyses sur les spécialités potentiellement concernées par l’impureté, précise l’ANSM, qui coordonne la procédure européenne de vérification des médicaments à base de metformine. Les résultats seront communiqués prochainement.

La NDMA, une substance probablement cancérogène

La NDMA, une substance probablement cancérogène© Creative Commons

Auteur : Ed (Edgar181) Source : https://commons.wikimedia.org/wiki/File:NDMA.svg

Pour rappel, la NDMA est une substance liquide et hydrosoluble, classée comme probablement cancérogène pour l’homme par l’OMS. Nous sommes tous exposés à des faibles concentrations de nitrosamine dans certains aliments et dans l’eau potable, mais une exposition à long terme, dépassant les valeurs jugées sûres, pourrait accroître le risque de cancer.

Dans l’attente des résultats des analyses, l’ANSM recommande toutefois aux patients diabétiques de continuer à prendre leurs médicaments normalement. En effet, un arrêt brutal du traitement présente davantage de risques que la présence éventuelle d’impuretés dans les comprimés.

L’ANSM recommande aux patients de ne pas arrêter leur traitement

L’agence indique que “la présence éventuelle de NDMA dans votre médicament ne présente pas de risque aigu votre santé”. À l’inverse, “une interruption de votre traitement risquerait de déséquilibrer votre diabète et provoquer rapidement une hyperglycémie, qui se manifesterait par une sensation de soif, des somnolences et une vision floue”.

Sans compter les complications à long terme d’un diabète non-contrôlé, à savoir des maladies cardiaques, des problèmes neurologiques, des lésions des reins, des problèmes oculaires et des lésions au niveau des pieds pouvant nécessiter une amputation.

Les médecins peuvent continuer à prescrire ces médicaments

Les autorités sanitaires ont informé les professionnels de santé qu’ils pouvaient sans problème continuer à prescrire des médicaments à base de metformine, jusqu’à ce que soient communiqués les résultats de l’analyse.

Si vous avez la moindre question, parlez-en à votre médecin traitant, à votre diabétologue ou à votre pharmacien, mais ne décidez pas vous-même d’arrêter votre traitement.

Sources

Information concernant les médicaments à base de metformine - Point d'Information, ANSM, 6 décembre 2019. 

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